MARCEL MERCIER

 

 

La vie étrange des médiums

 

 

 

 

 

À Paulette, mon épouse,

qui fut pour moi un exemple

vivant de la médiumnité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Copyright ©Marcel Mercier  2005

 

TABLE  DES  MATIÈRES

 

Préface                                                                                        page 4

Introduction                                                                                page 6

 Chapitre un : Histoire de la médiumnité                                        page 10

Chapitre deux : La transe hypnotique                                            page 19

Chapitre trois : Les manifestations médiumniques                          page 28

Chapitre quatre : Le phénomène de la médiumnité                          page 38

Chapitre cinq : Matthew Manning :

un médium polyvalent                                     page 46

Chapitre six : Un poltergeist bien québécois                                 page 56

Chapitre sept : Clairvoyante et guérisseuse                                    page 60

Chapitre huit : Un médium très occupé                                         page 69

Chapitre neuf : Confidences de clairvoyants contemporains           page 77

Chapitre dix : La science et les médiums                                       page 86       

Chapitre onze : Les juges et les médiums                                      page 90  

 

Conclusion                                                                                  page 99

 

Document A : Carl G. Jung provoque un poltergeist                      page 103

Document B : Intervention psycho-sociale                                    page 104

Document C : Enquête sur la clairvoyance : un

                      questionnaire                                                          page 108

Bibliographie                                                                               page 111

Glossaire                                                                                                           page 115

 

Préface

N

ous retrouvons dans les librairies une quantité impressionnante d’ouvrages écrits par des « auteurs» que l’on pourrait qualifier d’assez subtils. Telle entité angélique ou tel groupe d’anges viennent apporter leur message de paix et d’amour. Le Christ ou Dieu lui-même utilise certains d’entre nous comme canal pour nous communiquer leur sagesse. Chacun réagira différemment à ces ouvrages écrits par des médiums, ces «channels» qui deviennent le véhicule transmettant des paroles d’un monde invisible. Certains en riront, d’autres verront leur foi se renforcer ou se nourriront positivement de ces messages. Le mérite de l’ouvrage de Marcel Mercier consiste à nous amener dans les coulisses d’un tel phénomène en découvrant les multiples manifestations de ces expériences paranormales.

En tant que psychologue clinicien, je crois que la lecture de La vie étrange des médiums aurait été d’un grand secours à certains clients que j’ai rencontrés et qui bien malgré eux et sans le savoir véritablement, manifestaient des dons de clairvoyance et de clairaudience. Plus souvent qu’on ne le croit, certaines personnes vivent des expériences de nature transpersonnelle qu’elles ne comprennent pas et sont hantées par la peur de la folie. Même en psychothérapie, elles craignent de s’ouvrir sur leurs expériences extrasensorielles craignant de se faire étiqueter de psychotique et de se faire référer en psychiatrie. Parfois, c’est l’inverse et elles aimeraient mieux savoir qu’elles souffrent d’une maladie mentale que l’on peut soulager que de subir ces expériences incompréhensibles.

Pour ces personnes, la lecture de ce livre leur permettrait de découvrir qu’elles ne sont pas seules à vivre ces expériences et surtout qu’elles ne sont pas nécessairement folles parce qu’elles entendent ou voient ce à quoi la majorité est sourde et aveugle. Cet ouvrage accessible et concret sur un phénomène abstrait et mystérieux permet de conceptualiser et de nommer leurs expériences, et de ce fait, de les libérer de leur angoisse et éventuellement de mieux utiliser leurs capacités.

D’une façon générale, je dirais que ce que nous apporte Marcel Mercier dans son ouvrage est une vision élargie de la réalité dans laquelle nous évoluons. Notre vision occidentale du monde est plutôt égocentrique et matérialiste, contrairement à la vision orientale qui tient compte de notre lien avec tout l’univers. La vie étrange des médiums  élargit notre compréhension de la nature de la réalité et surtout des multiples plans de conscience que l’humain est en mesure d’expérimenter. Par ces propos et les données qu’il partage avec nous, Marcel Mercier vient stimuler notre réflexion sur la nature de la réalité et sur les étonnantes possibilités de la conscience  humaine.

                                                                       Benoît Rancourt M.Ps.

                                                                         Psychologue

Introduction

 

(Les mots suivis d’un astérisque*réfèrent au Glossaire à la fin de l’ouvrage)

M

édiums, sensitifs*, « psychic » , « channels*(1) : c’est ainsi que l’on désigne certaines personnes qui prétendent entrer en communication avec des êtres d’un autre monde ou d’une autre dimension. Notre époque ne manque pas d’exemples remarquables : Edgar Cayce, Arthur Ford, Olga Worrall, Lesly Flint, Ruth Montgomery, Jane Roberts*, Kevin Ryerson, Ian D. Borts,  pour citer les plus connus. L’existence de la clairvoyance* et de la clairaudience* chez certaines personnes irrite, inquiète ou insécurise les esprits fermés à la métaphysique. Dans l’Antiquité, les médiums (prophètes, devins, pythies, etc.) étaient les porte-parole des dieux : on les consultait avec autant de respect que de crainte. Au Moyen Âge, sous la férule de l’Église, on les considérait comme des suppôts de Satan et, comme plus tard durant l’Inquisition(2), on les brûlait pour chasser d’eux les démons et sauver leur âme ! Aujourd’hui les savants ont relayé les hommes d’église, car c’est au nom de la science que l’on prétend maintenant démasquer, dit-on, « leur fumisterie » et mettre en garde contre leurs divagations.

            Cependant, grâce aux développements de la parapsychologie et à l’intérêt grandissant que suscitent les recherches sur les phénomènes paranormaux, il n’est plus de bon ton de ridiculiser à haute voix ceux qui croient « aux dialogues avec les morts ». On ne met plus en doute la réalité de ces phénomènes et, en ce qui concerne notre propos, celle de la médiumnité : en appliquant à ces faits les critères même de la science on a enfin conclu à leur réalité. Et le débat s’est maintenant déplacé vers les explications scientifiques qu’on tente de leur apporter. Mais, ce faisant, on se bute à une pléthore de théories plus ou moins convaincantes qui ne font que voiler une profonde ignorance en ce domaine. Si l’on est spiritualiste, on aura tendance à croire aux « communications avec l’au-delà ». Mais si l’on est partisan du rationalisme matérialiste, on s’efforcera d’attribuer à une faculté encore inconnue de son subconscient les connaissances ou les informations acquises par un médium en transe* profonde Et pour ceux qui se disent sceptiques, il n’y a là que des trucs, de la fraude, des hallucinations ou du charlatanisme.

            Toutes les théories explicatives élaborées dans les hautes sphères de la science n’ont pas encore suscité de résonance significative dans les mentalités populaires et dans nos institutions sociopolitiques. En réalité, les savants rationalistes se sentent mal à l’aise et menacés dans leurs propres théories de la réalité par ce qu’entraînerait la reconnaissance officielle du phénomène de la médiumnité. On serait alors contraint en toute rigueur de considérer sérieusement d’autres problèmes connexes aussi troublants que la survivance de la conscience après la mort du corps physique, l’existence d’entités désincarnées et même le phénomène de la réincarnation. Et cela risquerait d’entraîner  un changement inévitable de paradigme* dans la recherche scientifique.

            De plus, les diagnostics médicaux élaborés par des entités désincarnées (fussent-elles les âmes d’anciens médecins) s’exprimant à travers un médium en transe profonde, constituent un empiètement intolérable, aux yeux de certains médecins, sur le monopole légalisé de la médecine scientifique traditionnelle. Les échecs de plus en plus nombreux enregistrés par cette dernière, tout comme l’efficacité surprenante de certaines thérapies alternatives dans des cas où la médecine a échoué, ne parviennent pas encore à ébranler la foi aveugle que professent encore la plupart des disciples d’Hippocrate en la toute-puissance de la médecine officielle. Aussi ne sent-on pas le besoin et encore moins l’urgence de remettre en question la pratique médicale actuelle dont les appareils sont de plus en plus perfectionnés et sophistiqués, même s’ils la rendent malheureusement de moins en moins humaine.

            Les médecins sont convaincus que, pour protéger la vie des gens, ils doivent conserver le monopole des soins aux malades que la loi leur a octroyé en tant que spécialistes de la santé. Forts de cette protection légale, ils s’attribuent donc la mission de poursuivre en justice tous ces médiums, tous ces guérisseurs, tous ces « charlatans » qui prétendent guérir mieux qu’eux. C’est d’autant plus menaçant que beaucoup le font effectivement. Aussi, s’empresse-t-on, pour camoufler son ignorance, de réduire ces résultats surprenants à un effet placebo* ! En fait, n’ont-ils pas les meilleurs appareils pour détecter les maladies et pour assurer leur traitement? Leurs médicaments ne sont-ils pas préparés et testés de façon scientifique par des entreprises pharmaceutiques agréées par l’État? Ce serait donc folie de renoncer à une technologie de pointe pour se fier aux « rêveries » d’un médium! Mais du même coup on n’hésite pas à balayer sous le tapis les maladies iatrogènes causées, chez les malades, par les médicaments mêmes qui devraient les guérir!

            Chez beaucoup de médecins, se cache derrière cette attitude suffisante non seulement la peur de perdre leurs prérogatives et leur raison d’être, mais surtout une  ignorance, souvent voulue, concernant les phénomènes psychiques. Un procès intenté il y a près de vingt ans à un médium de transe profonde, Ian D. Borts, aujourd’hui décédé, illustre bien cette attitude ambiguë qui prévaut encore face à ce phénomène tant au niveau du Collège des médecins qu’à celui du Tribunal de la Justice.

            Pour toutes ces considérations, le présent ouvrage veut apporter un nouvel éclairage sur le phénomène de la médiumnité, et, si possible, susciter un intérêt plus grand envers ces médiums dont le nombre se multiplie de façon exponentielle dans les deux Amériques en particulier. D’aucuns y voient l’aube d’une évolution mentale de l’homme vers une plus grande spiritualisation des relations humaines et une plus grande facilité à communiquer avec les mondes parallèles. Ce sont, selon certains, les précurseurs du Nouvel Âge. L’ère du Verseau ne se caractérise-t-elle pas par la primauté de l’esprit sur la matière? 

Dans cette optique, un premier exposé retrace l’histoire de la médiumnité depuis 1848, année qui vit la naissance du spiritisme* (chapitre 1); suivent des explications sur la transe hypnotique et les états de conscience modifiés (chapitre 2); puis les diverses formes de manifestation médiumnique (chapitre 3); à la suite de ces premiers exposés, je présente le phénomène de la médiumnité vu par les médiums eux-mêmes et par des entités qui s’expriment par eux (chapitre 4); des exemples illustrent ensuite mon propos (chapitres 5 à 8), suit une brève analyse de cas récents de clairvoyance (chapitre 9). Enfin en évoquant le procès d’un médium, je veux montrer comment tant la science médicale (chapitre 10) que la justice (chapitre 11) par leurs croyances et leurs préjugés actuels, méconnaissent et persécutent à tort des personnes, qui, pour rendre service, utilisent des facultés inhérentes à tout être humain.  Voici donc le plan de l’ouvrage :

            Chapitre un : Histoire de la médiumnité depuis 1848

            Chapitre deux : La transe hypnotique

            Chapitre trois : Les manifestations de la médiumnité

            Chapitre quatre : Le phénomène de la médiumnité

Chapitre cinq : Un curieux médium : Matthew Manning

            Chapitre six : Un poltergeist* bien québécois

Chapitre sept : Clairvoyante et guérisseuse

Chapitre huit : Un médium très occupé

Chapitre neuf : Enquête  sur des clairvoyants contemporains

            Chapitre dix : La science et les médiums

            Chapitre 0nze : La Justice et les médiums

            Document A : Carl G. Jung provoque un poltergeist en présence de Freud

            Document B : Intervention psycho-sociale dans un cas de poltergeist

            Document C : Questionnaire pour une enquête sur la clairvoyance

Un Glossaire suit la bibliographie. Le lecteur pourra le consulter pour avoir l’explication des termes employés dans cet ouvrage. Je m’en voudrais de ne pas remercier ici mon collègue Benoît Rancourt d’avoir accepté d’écrire la préface de cet ouvrage. Il a su faire ressortir l’aide qu’il peut apporter à ceux et celles qui vivent des phénomènes qui leur semblent incompréhensibles et menaçants pour leur santé mentale. J’ose espérer que la lecture de La vie étrange des médiums leur apportera effectivement lumière, apaisement et encouragement pour contrôler leur énergie psychique dans un but créatif pour eux-mêmes et pour les autres.

 

Chapitre un

Histoire de la médiumnité depuis 1848

                                         Il y a quelque chose de vrai, de réel, d’authentique derrière tout cela.

                                                                                                                                   William James

 

D

ans son ouvrage La parapsychologie* ouvre le futur(3), Werner Keller rapporte le récit que fit Mme Fox de la soirée du 31 mars 1848, alors que ses deux filles, Kate et Margaretta, engagèrent une sorte de conversation en code sonore avec un supposé fantôme. En voici un extrait.

J’étais morte de fatigue, mais à peine m’étais-je couchée, que cela commença; les enfants qui dormaient dans la même chambre que nous entendirent frapper des coups et se mirent en claquant des doigts à faire les mêmes bruits.

La plus jeune, Kate, dit : « Monsieur le fantôme, fais la même chose que moi », et elle se mit à frapper plusieurs fois dans ses mains. Dès qu’elle eut fini, on entendit exactement le même nombre de coups; quand elle s’arrêtait, les coups s’arrêtaient. Par taquinerie, Margaretta dit alors : « Fais la même chose que moi ». Et elle se mit à compter; « Un, deux, trois, quatre » et à frapper dans ses mains. Aussitôt, les coups lui répondirent. Elle fut tellement effrayée qu’elle n’osa pas continuer.

J’eux alors l’idée de tendre un piège à l’auteur des bruits et lui demandai de frapper le nombre de coups correspondant à l’âge de mes enfants. Immédiatement, dix-sept coups furent frappés, avec une interruption suffisante pour que l’on puisse compter l’âge de chacune d’elles. Puis, il y eut un silence encore beaucoup plus long, suivi de trois coups violents. Trois ans, c’était l’âge auquel mon plus jeune enfant était mort. Alors je demandai : « Est-ce un être humain qui répond à mes questions? » Pas de réponse. J’ajoutai : « Si tu es un esprit, frappe deux coups. » À peine avais-je fini que deux coups étaient frappés. 

 

            Chez les Fox, ces bruits nocturnes se produisaient depuis un mois déjà. Pour avoir confié à des voisins ce qui leur arrivait, les époux Fox virent bientôt leur demeure envahie par des curieux venus écouter ces bruits mystérieux. Les gens posaient des questions et le nombre de coups correspondait toujours à une réponse exacte. L’un des visiteurs, Isaac Post, imagina un système plus pratique pour obtenir des réponses. Il suggéra qu’à chaque lettre de l’alphabet corresponde un certain nombre de coups : A, un coup; B, deux coups; etc. On pouvait ainsi recevoir plus rapidement des messages entiers. Avec ce système, les Fox apprirent l’histoire du soi-disant esprit qui communiquait ainsi avec les personnes présentes. De son vivant, il était commerçant et avait habité cette maison jusqu’au jour où on l’y assassina. Son cadavre avait été enterré dans la cave. Les Fox, en creusant à divers endroits du sous-sol, finirent par découvrir des ossements que l’on présuma être ceux  du défunt.

            Passé le premier élan de curiosité, ces incidents attirèrent sur les Fox tellement de critiques et de désagréments qu’ils durent quitter Hydeville (N.Y.) pour Rochester, une autre ville du même État, où ils avaient de la parenté. Les coups continuèrent de plus belle à cet endroit, mais toujours en présence des deux sœurs Fox. Moins superstitieux que ceux de Hydeville, les habitants de Rochester s’intéressèrent à ces communications avec les esprits, ce qui contribua beaucoup à la popularité des deux médiums qui furent par la suite invitées dans d’autres villes : New York, Buffalo et Stratford au Connecticut. Des savants enquêtèrent sur ces phénomènes. Bientôt des spirites se donnaient rendez-vous chez les Fox pour entendre les raps*(4) dont on avait tant parlé.

            Un soir, on s’aperçut que les bruits se produisaient dans la table même sur laquelle plusieurs personnes avaient posé leurs avant-bras. Quelqu’un eut alors l’idée de questionner la table elle-même. Les personnes firent la chaîne en se tenant par la main, paumes posées sur le plateau de la table. Celle-ci répondait par des coups frappés et en oscillant d’avant en arrière. Ce fut la découverte et l’origine des tables tournantes et la naissance du spiritisme* moderne, qui s’articulait autour d’une communication avec l’au-delà par le biais de ces coups frappés.

            Les Etats-Unis devinrent bientôt le « paradis des médiums* ». En 1851, on en comptait cent à New York, ainsi qu’une cinquantaine de cercles privés à Philadelphie. Le journal North American Review  affirmait en 1855 qu’il y avait environ deux millions de spirites aux Etats-Unis seulement.

            Le spiritisme* franchit bientôt l’Atlantique, et les premiers médiums importés d’Amérique arrivèrent en Europe. Ceux-ci prétendaient pouvoir transmettre des messages de l’au-delà pendant une sorte d’état d’inconscience qu’ils appelaient transe médiumnique : la voix d’un défunt s’exprimait alors à travers leur corps.

            Des séances avec tables tournantes* devinrent la mode du jour. Des journaux publièrent des articles méprisants sur ce qui se passait pendant ces séances, alors que des savants, les prenant au sérieux, s’efforçaient d’en fournir une explication scientifique. L’opinion publique était donc partagée, et donna lieu à des affrontements souvent violents entre les croyants et les sceptiques.

            L’écriture automatique* remplaça bientôt les tables tournantes : c’était un procédé plus simple et plus rapide que le comptage des raps. On assista alors à un pullulement de médiums véritables mais aussi d’escrocs voulant profiter de l’engouement du public pour de tels phénomènes. Le bon grain étant dispersé dans beaucoup d’ivraie, des hommes sérieux décidèrent alors de fonder une association pour étudier scientifiquement le phénomène de la médiumnité. La Society for Psychical Research (S.P.R.)* vit officiellement le jour à Londres le 20 février 1882, et sa filiale américaine (A.S.P.R.)* deux ans plus tard, à Chicago, en 1884.

            Des personnages illustres furent membres ou collaborateurs de la S.P.R. : Henry Sidwick, psychologue, premier président; Sir William Fletcher Barrett, professeur d’Université; Sir Oliver Lodge, physicien et chimiste célèbre;  le psychologue américain William James et le professeur Charles Richet de France.

            La S.P.R. étudia des milliers de cas médiumniques, mettant en lumière, grâce à un protocole de recherche très rigoureux, des trucages et de la fraude chez la plupart des médiums. Un seul ne fut jamais pris en flagrant délit de fraude : ce médium, une femme, s’appelait Mme Piper. Bien plus, certains membres de la S.P.R. se manifestèrent, après leur mort, par l’intermédiaire de ce médium exceptionnel : Richard Hodgson, Frédéric Mayers, Edmund Gurney, Lord Balfour. Voici ce qu’a écrit William James(5) en conclusion de son étude du cas Hodgson au cours de nombreuses séances avec Mme Piper.

Il ne me paraît pas impossible qu’un philosophe de la blague puisse, ça et là, avoir l’impression dramatique qu’il y a quelque chose de vrai, de réel, d’authentique derrière tout cela […] Personnellement, quoique je doive confesser qu’aucune preuve cruciale de la présence de la  « volonté de communiquer » ne me paraisse avoir été produite par le contrôle Hodgson pris à part, dans les séances auxquelles j’ai eu accès, je dois dire aussi que l’effet total produit sur mon esprit, dans l’ordre des probabilités dramatiques issues de la masse totale des phénomènes analogues, est de me faire croire qu’une « volonté de communiquer » se trouve là, sous une forme quelconque. Je ne puis le démontrer, mais pratiquement, j’incline vers cette croyance, je parie pour elle, et j’accepte le risque de la gageure. 

            Cette affirmation est de poids venant d’une autorité scientifique dont le scepticisme face aux phénomènes de ce genre n’était pas un trait secondaire. William James explique ensuite sa position dans les termes suivants :

Ainsi la volonté de communiquer peut venir soit d’entités permanentes, soit d’une entité qui naisse à cette occasion. L’esprit de R.H. (Richard Hodgson) serait une entité permanente. […] À considérer d’abord le cas d’entités permanentes, il n’y a pas à priori de raison pour que les esprits humains et les autres êtres spirituels ne puissent coopérer en même temps au même phénomène, ou produire alternativement des manifestations différentes. […] Il faut que l’on soit vraiment un « scientifique » pour montrer de l’aveuglement et de l’ignorance au point de n’avoir l’idée d’aucune possibilité semblable(6). 

 

            En 1856 parut Le Livre des esprits, qui fut traduit dans toutes les langues européennes. L’auteur était un professeur de philosophie et de mathématiques, Léon Hippolyte Rivail, alias Allan Kardec, nom qui lui avait été révélé au cours d’une séance médiumnique : ce  nom était le sien, lui affirmait-on, lorsqu’il était druide dans une vie antérieure.

            Rivail, qui ne croyait pas à la communication avec les esprits, accepta tout de même, à l’invitation d’un ami, d’assister à une séance médiumnique. La nature des messages qui lui étaient adressés par l’intermédiaire du médium et surtout la mission que les « esprits » voulaient lui confier (expliquer rationnellement l’existence du monde des esprits et leurs relations avec le monde terrestre) levèrent les derniers vestiges de scepticisme de son esprit. Il assista à de nombreuses séances au cours desquelles un esprit-guide lui communiqua des révélations qui devaient se cristalliser dans la philosophie du monde des esprits. S’il n’était pas le fondateur du spiritisme (originaire des Etats-Unis), il en fut le législateur, puis le pape lorsque ce mouvement devint une religion.

            Au sens large, le spiritisme est basé sur la possibilité de communiquer avec les défunts ou les esprits en général. C’est une croyance qui semble avoir existé dans toutes les civilisations. Pour nous en tenir à la nôtre, on pourrait faire remonter le spiritisme au XVIIIe siècle, lorsqu’un homme génial, nommé Emmanuel Swedenborg, affirmait communiquer de façon quasi permanente avec les anges. En faisant abstraction du Moyen Âge avec ses bûchers pour sorciers et sorcières, on peut le retracer antérieurement chez les Romains et les grecs, où les dieux s’exprimaient par le biais de la Pythie (Delphes, Cumes), et même dans la Bible (Saül et la Pythonisse d’En-Dor).

            En apportant davantage de cohérence dans les communications médiumniques et en orientant la pratique dans une optique de recherche (spiritualisme expérimental), le spiritisme attira occasionnellement des chercheurs sérieux comme Camille Flammarion, Sir Oliver Lodge ou même Charles Richet. Mais afin de se départir du postulat « spiritualiste », ces derniers élaborèrent une nouvelle approche scientifique connue sous le nom de « mouvement ou association métapsychique », une approche des phénomènes psychiques que l’on nommera ultérieurement la « parapsychologie ».

            Mais tous les médiums et leurs « fans » n’étaient pas spirites. Si la S.P.R. de Londres concentrait ses observations sur les médiums à effets psychiques (prosopopèse(7), clairvoyance, précognition*), les travaux de l’Institut métapsychique en France s’orientaient davantage sur l’étude des médiums à effets physiques (matérialisation, apparitions ectoplasmiques*, etc.) Ce furent des années de recherche intense (1850-1900) pendant lesquelles se manifestèrent une nuée de médiums extraordinaires.

            Puis, il y eut une accalmie, et les manifestations médiumniques devinrent moins spectaculaires. La guerre de 1914-1918 et les développements de la science (invention du téléphone, de la T.S.F., etc.) de même que l’avènement de la psychanalyse contribuèrent peut-être au déclin de l’intérêt pour ce phénomène, en polarisant l’attention des gens vers d’autres champs d’investigation. Toutefois, certains médiums continuèrent à entrer en communication avec l’au-delà, mais comme ils étaient moins nombreux, il y eut forcément moins d’escrocs et d’imposteurs.

            Le mouvement spiritualiste est toujours actif en Angleterre et compte beaucoup de médiums qui assurent, semble-t-il, la communication entre les deux mondes. Si aujourd’hui beaucoup de médiums deviennent guérisseurs en incarnant des médecins décédés (Arigo, Chapman), d’autres dispensent inconsciemment, sur demande, un enseignement ou des conseils des plus utiles pour régler des problèmes de toutes sortes (Edgar Cayce, Jane Roberts,  Kevin Ryerson, Jach Pursel, Ian Borts).

            Ces « channels », comme on les nomme aujourd’hui, par lesquels s’expriment des entités (Speakers*), sont consultés et considérés avec beaucoup de sérieux par des artistes, des médecins, des psychologues et même des hommes politiques. Shirley MacLaine et Michael York, par exemple, ont tous deux consulté des « channels » à leur plus grand avantage et témoignent de la pertinence de leurs conseils et de leurs avis.

            Pour bien comprendre le phénomène de la médiumnité, il convient de se familiariser avec un certain vocabulaire qui, à première vue, peut paraître hermétique. Les raps ou coups frappés sont des bruits produits dans les meubles ou les murs des maisons, sans cause apparente. Dans l’histoire du spiritisme, ils sont attribués à des défunts qui manifestent ainsi leur volonté de communiquer avec les vivants. Le spiritisme est « la doctrine de ceux qui, croyant à la survivance de l’âme (ou tout au moins de certains ‘ résidus psychiques ‘) après la mort, admettent la possibilité de communication entre les vivants et les morts(8) ». Ainsi, le dictionnaire définira le médium comme un « sujet qui sert d’intermédiaire entre les esprits et l’humanité dans la pratique du spiritisme ». Et la médiumnité comme l’ « aptitude à servir de médium dans les théories spirites ».

            D’une façon beaucoup plus générale, un médium est une « personne chez qui se manifestent des phénomènes paranormaux, le plus souvent quand elle est en état de transe » (Dictionnaire de la psychologie moderne I). On parle également, en ce sens, d’agent, de sensitif, de sujet, de « channel ». Ce dernier terme désigne un « médium de transe profonde ». Faire du « channeling  » signifie « communiquer avec l’au-delà par l’intermédiaire d’un canal humain ». Pour ce faire, les « channels » entrent en transe, ou dans un état méditatif dans lequel ils dépassent les limites de leur propre conscience et de leur ego pour contacter d’autres consciences ou sources d’énergie extérieure qu’ils laissent s’introduire dans leur corps. Ainsi, le « channel » que l’on pourrait traduire, faute d’un terme plus adéquat, par canal psychique, ne servirait que de simple véhicule à une ou plusieurs entités(9).

            Enfin, on nomme « contrôle » l’esprit ou l’entité qui s’exprime habituellement par le médium. C’est lui également qui sert d’intermédiaire entre le consultant et d’autres esprits qui veulent entrer en communication avec ce dernier, jouant ainsi le rôle d’une sorte de police d’ordre. Liszt, par exemple, était le contrôle de Rosemary Brown* : il lui emmenait l’un ou l’autre compositeur désireux de lui communiquer de nouvelles œuvres musicales.

            Dans l’histoire de la médiumnité, les moyens employés par les  « esprits » pour communiquer furent donc variés, et ils évoluèrent du plus rudimentaire (coups) au plus perfectionné (voix), c’est-à-dire des bruits significatifs au langage articulé et modifié du médium.

            Dans la maison « hantée » des Fox à Hydeville, comme je l’ai mentionné précédemment, des bruits se firent souvent entendre comme pour attirer l’attention des locataires. Ce n’est qu’après un mois de tapage nocturne que les médiums, en l’occurrence Margaretta et Kate Fox, trouvèrent un sens à ces bruits en posant des questions. Le nombre de raps ou de coups frappés déterminait la qualité de la réponse. Par la suite (à Rochester), les coups se transférèrent à une table, puis quelqu’un suggéra aux communicateurs invisibles d’adapter les coups frappés aux lettres de l’alphabet. Cette nouvelle méthode permettait non seulement de dépasser le stade du oui (un coup) et du non (deux coups), mais de recevoir des phrases et des messages complets.

            Apparut alors la planchette (appelée Ouija*), une table miniature qui, tenue par la main du médium, se dirigeait d’elle-même sur un tableau vers l’une ou l’autre lettre ou vers les chiffres que l’on y avait inscrits, formant ainsi des mots et des phrases. Ce procédé s’avéra de maniement plus facile et plus rapide que les tables tournantes.

            De la planchette, on passa ensuite à l’écriture automatique, soit que le médium tint lui-même le crayon, soit qu’il l’attacha à une corbeille à ouvrage qui se mettait bientôt en mouvement et transcrivait des messages pour le consultant. Puis, les spirites, avec leurs ardoises, ajoutèrent une variante à ce procédé : on attachait deux ardoises, l’une face à l’autre avec une craie entre les deux. Ces ardoises étaient déposées sur ou sous la table. À la fin de la séance, on séparait les deux ardoises qu’on trouvait alors couvertes d’écritures. Enfin, comme si les esprits ne devaient accéder que graduellement à l’incorporation du médium, le dernier perfectionnement de leur moyen de communication consista à utiliser l’organe vocal même du médium, alors en sommeil ou en transe profonde.

            Voilà pour les moyens de communication dans le cadre d’une séance où un consultant s’entretient avec un être désincarné par l’intermédiaire d’un médium en transe. Mais il existe d’autres méthodes par lesquelles une personne sensitive peut entrer en communication avec des « esprits ». Ces derniers peuvent se faire entendre sans utiliser l’appareil vocal du médium. Leslie Flint, par exemple, était un médium à effet physique : il avait la faculté d’attirer les esprits des morts et de leur fournir une substance appelée ectoplasme que ceux-ci soutiraient de son corps et de ceux des consultants pour former un halo brumeux au-dessus de sa tête. « Ce halo constitue un capteur de voix et se veut une réplique des cordes vocales humaines. » Les sons se formaient donc à partir de ce capteur de voix et ne provenaient nullement du larynx du médium (expérience contrôlée en laboratoire(10)).

            Les esprits s‘intéressent aussi au fonctionnement des inventions récentes en matière de communication : téléphone, magnétophone, machine à écrire, etc. Ruth Montgomery, journaliste à la retraite, possédait des dispositions médiumniques. Chaque matin, elle recevait des messages ou des réponses aux questions adressées à ses guides spirituels par le truchement de sa machine à écrire, sur laquelle elle posait simplement ses doigts tout en se plongeant dans une profonde méditation(11).

            Le Dr Andrija Puharich, parapsychologue, quant à lui, reçoit, le 11 janvier 1971, à 11 heures un appel téléphonique à son bureau de New York. Une voix féminine lui annonce la mort du guérisseur brésilien Arigo, qui l’avait soigné, et lui demande ses commentaires pour une station de Rio de Janeiro. Trop bouleversé par cette nouvelle pour dire quoi que ce soit, Puharich prend le nom et le numéro de téléphone de son interlocutrice en lui promettant de la rappeler à ce sujet. Entre-temps, revenu de son émotion première, il s’informe au consulat du Brésil à New York, puis à l’ambassade du Brésil à Washington : personne ne possédait cette information. Enfin, il téléphone à des amis du Brésil qui lui confirment la triste nouvelle : Arigo avait été victime d’un accident de voiture à 11 h 15 (heure de New York). Voulant rappeler sa première correspondante pour lui faire ses commentaires, il constate que son bloc-note est vierge de toute écriture. De plus, sa secrétaire lui avoue n’avoir pas entendu la sonnerie du téléphone à 11 h. Puharich avait donc été averti mystérieusement de la mort d’Arigo, et cela quinze minutes avant qu’elle ne se produise ! Des explications sur la mort d’Arigo lui furent données plus tard sur magnétophone lorsqu’il se trouvait en Israël pour étudier Uri Geller(12), lui aussi, un médium à effet physique.

            Une autre expérience parapsychologique consiste à enregistrer des voix mystérieuses qui ressemblent étrangement à des messages de l’au-delà. C’est un Suédois, Friedrich Jurgenson, qui le premier mit ce phénomène en évidence, tout à fait par hasard, en voulant enregistrer des chants d’oiseaux. Des sommités scientifiques telles que Hans Bender (Allemagne) et Tennaeff (Hollande) s’y sont vivement intéressées. Le Dr Raudive, qui avait longuement étudié ce phénomène avec d’autres savants, était persuadé qu’il s’agissait bien de voix de défunts. Après sa mort, il aurait transmis des messages, avec d’autres savants décédés, dans lesquels il suggérait de nouvelles techniques de communication entre les deux mondes, notamment via un téléviseur(13).

 

Chapitre deux

La transe hypnotique

 

L

’étude de l’hypnotisme (ou de l’hypnose) est liée historiquement à celle du magnétisme animal* de Mesmer (1734-1815). C’est que le phénomène de transe ou de sommeil hypnotique se manifestait souvent au XVIIIe siècle pendant les cures magnétiques. Un disciple de Mesmer, Armand Chastenet de Puységur (1751-1825), avait le premier fait état d’un phénomène particulier auquel il donna le nom de « somnambulisme* magnétique ». Il avait remarqué que certains sujets « magnétisés » s’assoupissaient et sombraient dans une sorte de sommeil « lucide ».

            Le premier cas qu’il étudia est demeuré célèbre dans l’histoire du somnambulisme*. Il s’agissait d’un paysan, nommé Victor, qui, sous l’effet des passes magnétiques, tombait en transe profonde. Dans cet état, il était doué d’une faculté nouvelle que Puységur nomma « clairvoyance »; elle lui permettait d’analyser sa propre maladie ou celle des autres patients, de poser un diagnostic précis, d’indiquer le remède adéquat ainsi que de prédire la date de la guérison. Il faisait  montre d’une connaissance médicale étendue qu’il ne possédait pas à l’état de veille. Au sortir de cette transe, en effet, Victor ne se  souvenait plus de ce qu’il avait dit pendant la crise somnambulique(14).

            L’étude du magnétisme animal, condamné, sur le plan scientifique, par deux commissions royales en 1784, céda alors la place aux recherches sur ce curieux phénomène. Dans le camp des mesmériens, on considérait le somnambulisme comme un effet secondaire de la cure magnétique, faisant partie de la « crise salutaire » qui précédait et annonçait la guérison. Mesmer n’y attachait pas trop d’importance, car à son avis, elle n’était pas essentielle aux résultats du traitement magnétique.

            En 1847, le Dr Braid, qui avait assisté aux démonstrations de Lafontaine à Manchester, pendant lesquelles ce mesmérien endormait ses sujets par des passes magnétiques, réussit à provoquer un état analogue en suggérant à sa femme et à sa servante de fixer un objet. Au bout de deux ans, il publia le résultat de ses observations dans un ouvrage intitulé La neurypnologie. Il nomma ce sommeil provoqué hypnotisme et on qualifia de braidisme sa théorie et sa méthode du monoïdéisme, concentration de l’esprit sur un point : pour provoquer cet état, Braid utilisait un objet brillant.

            Après quoi, plusieurs variantes tant méthodologiques que théoriques se succédèrent pour tenter de cerner ce phénomène. Pendant ses démonstrations, l’abbé Faria (1813) endormait ses sujets en les fixant du regard et en leur commandant de dormir. C’était la méthode de la fascination. En Amérique, un nommé Grimes lança une méthode de suggestion verbale qu’il nomma l’électrobiologie. En France, sous l’impulsion du clinicien Velpeau (qui présenta à l’Institut une communication sur le sujet), on multiplia les interventions chirurgicales sur des patients hypnotisés; aussi, on ne parlait plus de magnétisme animal mais d’hypnotisme anesthésique.

            Toutefois, la méthode mesmérienne était toujours utilisée. Le Dr Elliotson (1791-1868) fonda à Londres le « Mesmeric Hospital » où l’on opérait sans douleur des sujets magnétisés. Son exemple fut suivi dans tout le Royaume-Uni, jusqu’aux Indes, où un admirateur d’Elliotson, le Dr James Esdaile (1808-1859) pratiqua le magnétisme sur ses patients. À son départ de Calcutta, ce dernier avait à son actif 2000 interventions dont 300 importantes.

            Influencé par la communication de Velpeau, Liébault (1823-1904) reprit à Nancy les recherches de Braid sur l’hypnotisme. Il n’utilisait plus que la suggestion* pour endormir et soigner ses malades. Les guérisons se multipliaient. Hippolyte Bernheim (1837-1919), un professeur de l’université venu l’observer, trouva ses démonstrations probantes et s’associa avec lui dans cette recherche. Tous deux fondèrent l’École de Nancy, qui deviendra la grande rivale de l’École de la Salpêtrière à Paris. Sans rejeter complètement l’influence d’un certain fluide* (n’endort-on pas des nourrissons uniquement par des passes!), ils expliquaient le sommeil hypnotique par une cause psychologique : la suggestion.

            Par contre, à la Salpêtrière, on faisait des expériences d’hypnose uniquement avec des hystériques. On voyait dans l’hypnose un état pathologique, soit une névrose hystérique artificielle. Pour leur part, les tenants de la thèse de Nancy soutenaient qu’il s’agissait d’un phénomène psychologique normal. La lutte fut âpre entre les deux écoles, et ce furent les nancéens qui sortirent victorieux, avec leurs milliers de malades soignés par la suggestion (le petit hypnotisme). Charcot (1825-1893) et ses collègues, quant à eux, expérimentaient, au dire de Bernheim, sur une poignée d’hystériques « dressés » qui ne voulaient pas décevoir le maître. On y pratiquait le « grand hypnotisme » avec perte de conscience. Les phénomènes constatés allèrent de la transmission de pensée au transfert des paralysies hystériques (expérience mise au point par Babinski au moyen d’aimants).

 À la Salpêtrière, on ne guérissait pas, on ne faisait qu’expérimenter; ce qui explique qu’à la mort de Charcot, on renonça à poursuivre des recherches qui n’étaient pas axées sur des traitements. Pierre Janet continua à s’y intéresser et prédit même que l’étude de l’hypnose reviendrait à la mode, au même titre que « les chapeaux de nos grands-mères ». C’est lui qui introduisit l’expression « dissociation mentale » pour expliquer le phénomène de l’hypnose. Si Pierre Janet (1859-1947) regretta l’arrêt des recherches sur l’hypnotisme, un autre praticien de la Salpêtrière, Sigmund Freud (1856-1939), après l’avoir utilisé avec certains clients, finit par lui préférer la méthode psychanalytique qu’il inventa.

Délaissée par la science officielle, l’hypnose n’en continua pas moins à être pratiquée par des médecins et des psychiatres dans le cas des névroses de guerre, de même qu’en dentisterie et en obstétrique. Mais c’est surtout en Angleterre et aux Etats-Unis qu’on l’appliqua systématiquement dans les traitements.

En 1933, Hull, chercheur américain, entreprit des études sur ce phénomène, et  arriva à associer l’hypnose à l’hypersuggestibilité. Milton Erickson, dès 1940, développa les applications de l’hypnose en thérapie. Ses succès suscitèrent un intérêt nouveau pour le sujet. Mais c’est à partir des années 1955-1960 que l’on assista à une nouvelle poussée de recherches en ce domaine, à l’instigation de Hilgard et Orne. Elles se sont poursuivies jusqu’à aujourd’hui. À cause notamment des effets analgésiques dûment constatés, l’American Medical Association reconnut l’hypnose comme une technique médicale en 1958.

Sans pouvoir expliquer la nature de ce phénomène qui est en rapport direct avec l’inconscient*, on s’entend pour définir l’hypnose comme une sorte de modification de l’état de la conscience. Voici les principales constatations issues des recherches actuelles sur l’hypnotisme :

  1. Les caractéristiques de la transe (ou sommeil) hypnotique diffèrent du sommeil ordinaire et de l’état de veille sur le plan des activités musculaires et du tracé encéphalographique.          
  2. L’aptitude à l’hypnose est fonction de l’ « hypnotisabilité » (ou suggestibilité) du sujet. Celle-ci est en étroite relation avec la faculté de développer un certain imaginaire (qui révèle la plasticité de la conscience).
  3. Le pouvoir de l’hypnose appartient au sujet plutôt qu’à l’hypnotiseur : est hypnotisable qui le veut bien.
  4. On ne peut, sous hypnose, suggérer au sujet l’accomplissement d’actes contraires à son éthique personnelle.
  5. L’hypnose permet de supprimer la douleur : elle a trouvé des applications pratiques en dentisterie et en obstétrique.
  6. L’hypnose peut aider à supprimer certaines habitudes comme le tabagisme, ainsi que certaines phobies (sans cause connue), car sous hypnose, un sujet peut retrouver des souvenirs oubliés ou refoulés(15).

Toutes les méthodes d’induction de l’état de transe comportent des suggestions à l’effet que le sujet se détende et s’endorme. Des psychiatres et des praticiens cliniques ont, parallèlement aux recherches sur l’hypnose, mis au point des méthodes permettant à quiconque de retrouver les effets positifs de l’hypnose sans recourir à un hypnotiseur : c’est la méthode de suggestion d’Émile Coué, basée sur l’axiome de Noiset, à savoir que toute idée solidement implantée dans l’esprit tend à se réaliser; c’est le training autogène de Schultz qui favorise la relaxation consciente du corps; c’est également la technique de l’autohypnose de Le Cron, intégrant tout à la fois détente, imagerie mentale et suggestion.

Ce qui caractérise ces méthodes, c’est le fait que le sujet demeure conscient et lucide pendant la transe. Mais la technique de l’autohypnose peut aussi induire, chez le sujet, un état d’inconscience : nous obtenons alors la transe médiumnique, que l’on pourrait appeler transe by-pass, le moi conscient s’étant mis sur une voie d’évitement. Les grands médiums, comme Edgar Cayce et Jane Roberts avaient recours à ce moyen pour atteindre la transe profonde (voir plus loin).

 

La Sophrologie*

 

Une autre technique a vu le jour à Barcelone en 1960, la sophrologie. Son fondateur, le Dr Alfonso Caycedo, psychiatre, prétend qu’il s’agit d’une nouvelle science de la conscience, qui n’est réductible ni au magnétisme ni à l’hypnose. Il se serait inspiré de techniques orientales de yoga qu’il aurait adaptées à l’esprit occidental.

Selon le Dr Chercheve, sophrologue, « considérer la sophrologie comme récente serait une erreur. Ses racines plongent dans la magie, le magnétisme, l’hypnose »(16). Dans l’état sophrologique, le sujet est déconnecté de son environnement tout en gardant sa lucidité et sa mémoire. La technique d’induction est d’abord une relaxation basée sur le training autogène de Schultz : le sujet se concentre sur son corps en ressentant successivement la pesanteur et la chaleur de chacun de ses membres. Les suggestions verbales sont choisies et énoncées dans un style agréable et rythmé afin d’influencer plus facilement le système neurovégétatif : c’est le terpnos logos.

En cela, il n’y a rien qui distingue la sophrologie du magnétisme et de l’hypnose, si ce n’est une technique d’induction plus recherchée et plus systématique incluant la suggestion de rester lucide. Cet état se retrouvait souvent chez des sujets hypnotisés qui affirmaient être restés conscients pendant toute la durée de l’expérience, et il est habituel chez des sujets pratiquant l’autohypnose dans le but de modifier certains de leurs comportements.

 

 

 

À la recherche d’une définition

 

On connaît les effets ressentis dans l’état hypnotique. On a mis au point une méthode d’induction qui y mène efficacement. On a déterminé des degrés dans la transe hypnotique (légère, moyenne, profonde), chacun comportant des subdivisions selon diverses caractéristiques. Mais on ignore toujours la nature de ce phénomène.

À mon avis, cette ignorance provient des limites de la démarche scientifique que l’on a utilisée. En effet, dans l’histoire de la recherche sur l’état hypnotique, les observations ont porté surtout sur le comportement du sujet hypnotisé et sur la relation hypnotiseur-hypnotisé, que l’on a qualifiée de transférentielle et de régressive. Mais on a très peu étudié l’incidence de l’influence de l’hypnotiseur sur l’hypnotisé, de la personnalité du premier sur celle du second..

Par ailleurs, on a tenté, sans toutefois y parvenir, de distinguer l’hypnose du magnétisme (qui en serait la protohistoire) et de la récente sophrologie (qui en serait l’aboutissement évolutif). Mais on peut se demander s’il existe une différence essentielle entre les états de conscience engendrés par les passes magnétiques, l’induction hypnotique et les suggestions sophrologiques. Ne s’agit-il pas en fait de différents procédés techniques dont l’efficacité est fonction de la nature de la conscience?

Une approche plus globale de la conscience humaine apporterait sans doute un éclairage nouveau sur le phénomène de la transe magnétique, hypnotique ou sophrologique. À mon avis, cette approche aurait comme préliminaires les constatations suivantes :

  1. L’existence d’une « mer » subtile de vibrations dans laquelle les êtres vivants baignent et communiquent entre eux(17). Dans cet environnement énergétique, tout mouvement effectué par quelqu’un (gestes physiques, émotions, sentiments ou pensées) module l’ambiance vibratoire générale, modifiant ainsi l’équilibre énergétique des êtres vivants. De même qu’en microphysique le déplacement d’un simple ion se répercute dans tout l’univers atomique, ainsi sur le plan de l’énergie vitale, aux trois niveaux physique, psychique et mental, une émotion, une pensée ou un geste exprimés par quelqu’un influenceront plus ou moins ses proches consciemment ou inconsciemment selon leur intensité. Par l’énergie vitale, tous les êtres vivants (végétaux, animaux et humains) sont intégrés dans une synergie ou interdépendance dynamique. C’est ce qui permet et explique l’équilibre écologique de la faune et de la flore d’une région ainsi que les communications télépathiques, car à cette « mer de vibrations » participe ou s’identifie l’inconscient collectif (Jung). Il ne faut pas oublier que le substrat de la vie physique et psychique est constitué de l’univers atomique.
  2. La nature de la pensée. Toute pensée qu’émet le mental est une forme d’énergie ou unité d’information qui peut être perçue et décodée par un autre mental. Des recherches récentes en neuro-psycho-immunologie(18) démontrent que plus un individu nourrit des pensées élevées (dans le sens humain et philosophique), plus celles-ci engendrent un état d’équilibre énergétique favorisant la santé et l’euphorie. Il faut en dire autant de nos émotions, de nos sentiments et de nos gestes physiques qui expriment nos états mentaux.
  3. La télépathie*. Ce phénomène de communication « invisible » entre deux ou plusieurs personnes découle de ce qui vient d’être exposé. Tout comportement est la réalisation d’une forme-pensée (ou information) reçue ou donnée. Dans l’hypnose, le comportement (transe) répond à une forme-pensée (ordre, suggestion) donnée par l’hypnotiseur et reçue par l’hypnotisé. À l’intérieur de cette transe, tous les autres comportements obéiront à la même logique.

Le comportement d’un individu dans un état de conscience* modifié dépendra des données intégrées dans son psychisme à partir de son éducation (conditionnement), ses apprentissages, ses croyances et son éthique. Il sera plus ou moins modifiable selon la souplesse de son mental à accepter de nouvelles données (suggestions ou directives d’un hypnotiseur, d’un magnétiseur ou d’un sophrologue). Cette souplesse est en relation directe avec le degré de suggestibilité ou d’ « hypnotisabilité » du sujet en question.

En d’autres mots, les suggestions d’un hypnotiseur ne produiront leurs effets que si elles ne viennent pas en contradiction avec les croyances et les convictions profondes du sujet. Par exemple, on ne pourra suggérer à quelqu’un, sous hypnose, de poser un acte qui lui répugnerait selon ses normes éthiques.

  1. Les comportements d’un sujet en transe hypnotique vont du plus mécanique au plus spirituel, tout comme, à l’état de veille, ses comportements changent selon la prédominance des besoins du moment : instincts élémentaires, besoins affectifs, besoins religieux ou spirituels.

C’est donc le sujet qui se met en transe hypnotique, en présence de l’hypnotiseur qu’il utilise simplement dans sa démarche. Un magnétophone pourrait jouer le même rôle (on l’a expérimenté avec certains sujets). Aux yeux de l’hypnotisé, la présence de l’hypnotiseur a une valeur de suggestion positive ou négative selon la compatibilité ou l’incompatibilité de leurs deux personnalités. On sait que le médium américain Edgar Cayce n’a jamais pu être hypnotisé par quelqu’un d’autre. Pour entrer en transe, il devait s’endormir lui-même par autohypnose. Quelle que soit la profondeur de la transe, il y a toujours une part de conscience qui veille, fût-elle subliminale.

En conclusion, on pourrait affirmer vraisemblablement que différents états de conscience peuvent être induits par des techniques visant à capter l’attention d’un sujet : magnétique, hypnotique ou sophrologique. Quant à la sophrologie, on pourrait la définir comme la science des différents états de conscience et de leurs applications thérapeutiques, qui, sous son aspect clinique, utilise les techniques de l’hypnose et de l’autohypnose pour induire un état de transe lucide.

            Il semble donc que les passes magnétiques peuvent engendrer un état somnambulique dans lequel le sujet utilise une facette de sa personnalité autre que celle qu’il présente à l’état de veille, que l’état hypnotique donne lieu à une dissociation mentale privilégiant le fonctionnement du cerveau droit, et que l’état sophrologique, pour sa part, favorise un élargissement de la conscience du corps, avec comme corollaire une certaine maîtrise des fonctions neurovégétatives de l’organisme.

            On voit que ces trois états de conscience diffèrent de la transe médiumnique, dans laquelle, comme je l’ai mentionné précédemment, l’ego est mis de côté pour laisser la place à une autre conscience.

 

 

Chapitre trois

Les manifestations médiumniques

 

L

es manifestations médiumniques furent nombreuses et variées au cours de l’histoire. Toutes les formes qu’elles ont revêtues depuis l’aventure des sœurs Fox en 1848 ont sans doute existé au cours des millénaires de l’histoire humaine : raps (coups frappés), clairvoyance, apparitions fantomatiques, incorporations, etc. On peut penser que l’apparition du prophète Samuel à Saül racontée dans la Bible était en fait un ectoplasme formé à partir du corps de la Pythonisse d’En-Dor servant de médium à l’esprit du prophète(19). La Pythie de Delphes, quant à elle, recevait des messages par clairvoyance ou incorporait le dieu qui parlait alors par sa bouche.

            Ce sont là des interprétations plausibles concernant ces phénomènes antiques à la lumière des études actuelles sur la médiumnité. Dans le présent chapitre, il sera question des formes de médiumnité qui se sont manifestées chez différents sensitifs au cours de l’histoire contemporaine, soit depuis 1848.

  1. Les coups frappés (raps)(20).

            C’est le procédé le plus élémentaire dont se servent les « désincarnés » pour attirer l’attention du médium. Ce phénomène a toujours lieu en présence d’un sujet sensitif. Il semble que l’esprit qui veut communiquer avec les vivants a besoin de l’énergie vibratoire du médium pour produire ces raps. Ensuite la communication du message n’est possible que si le sujet sensitif indique à l’esprit un code qui facilite le dialogue. C’est la méthode suggérée par les sœurs Fox : un coup pour « oui », deux coups pour « non ». On perfectionna la méthode en intégrant l’alphabet au complet : un coup pour A, deux pour B, etc., jusqu’à vingt-six pour Z. On utilise encore ce procédé rudimentaire dans certaines séances spirites.

2. Écriture automatique.

         Ce curieux procédé est très souvent utilisé par les « morts » pour communiquer avec les « vivants ». Il peut se produire de trois façons :

  1. Le médium est en transe et inconscient alors que sa main se met à écrire rapidement et sans arrêt pendant de longues périodes. L’exemple le plus frappant de ce genre de communication fut celui de Mme Piper, médium américain, étudiée pendant près de trente ans par des hommes de science. Elle le fut d’abord par le psychologue William James dont le scepticisme en matière de spiritisme était bien connu, puis par Richard Hodgson, membre de la S.P.R., de Londres, considéré comme la « terreur des médiums ». Ce dernier, en effet, avait la réputation d’infaillible démystificateur. Notons enfin que parfois plusieurs esprits peuvent communiquer des messages à tour de rôle. Les différences apparaissent alors dans le graphisme du médium.
  2.  Le sujet sensitif n’est pas en transe, mais son bras activé par une puissance étrangère se met à écrire des messages sans sa participation; il peut alors s’occuper d’autre chose ou converser avec d’autres personnes.
  3. Le sujet reste à l’état de veille et écrit les messages qu’il reçoit dans son mental (Mme Willet, Rosemary Brown). Il s’agit alors d’une sorte de perception extra-sensorielle* non seulement des messages, mais aussi, selon Mme Willet, de la  présence de ceux qui les dictent. C’était le cas également de Rosemary Brown qui recevait des pièces musicales de Liszt et d’autres musiciens décédés (voir plus loin). Mme Leonore Piper devint célèbre dans le monde entier à cause des études parapsychologiques dont elle fut l’objet. Aucun médium n’a passionné autant de savants et d’experts ni a été l’objet d’autant de travaux et d’études scientifiques. Dans ses publications, la S.P.R. de Londres ne lui consacra pas moins de 3 000 pages.

Ce médium eut deux « contrôles » au cours de ses séances : le premier était l’esprit d’un médecin français, nommé Phinuit; le second, qui le remplaça plus tard, était l’esprit d’un jeune avocat de New York décédé des suites d’un accident d’équitation. Il s’appelait George Pellew. Le Dr Hodgson l’avait connu de son vivant et savait qu’il avait pris part, cinq ans plus tôt, à une séance avec Mme Piper.

Les révélations données par Mme Piper en transe, par écriture automatique ou verbalement (et souvent des deux façons à la fois), étaient telles que l’on ne pouvait attribuer ces connaissances à la télépathie ni à une information obtenue d’autres sources par le médium. Aux yeux de la science officielle, les facultés de Mme Piper restaient une énigme. Deux des plus farouches défenseurs de la démarche scientifique furent convaincus de la réalité des communications de ce médium.

Reconsidérant tout ce que j’eus le loisir d’apprendre au sujet de Mme Piper, écrit William James, je suis absolument sûr qu’en état de transe, elle arrive à savoir des choses qu’elle ne saurait jamais autrement. Il ne reste plus qu’à comprendre ou expliquer ces facultés de l’état de transe(21).

 

            Mais le Dr Richard Hodgson, qui, à la demande de William James, continua l’étude du médium, alla plus loin encore dans ses conclusions personnelles :

Je ne peux m’empêcher, écrit-il, d’affirmer être certain que les « contrôles » sont vraiment les esprits des personnes qu’ils prétendent avoir été de leur vivant. Ils ont simplement survécu à ce changement d’état que nous appelons « la mort », et communiquent avec nous, les vivants par l’intermédiaire du corps de Mme Piper lorsque celle-ci est en transe. Après avoir essayé pendant des années d’attribuer ce genre de communication à la télépathie entre différents êtres vivants, je n’hésite pas aujourd’hui à dire, car j’en suis absolument certain, que l’hypothèse des esprits est la seule confirmée par les résultats obtenus au cours des expériences, et que celle de la télépathie ne l’est pas(22). 

 

3. Incorporation du médium par un désincarné

         Cette forme de manifestation médiumnique concerne les messages parlés ou dits par le sujet en transe profonde. La voix est modifiée ainsi que l’accent : ce n’est plus celle du médium. La voix du « contrôle » Phinuit, très grave et aux sons métalliques, différait totalement de la voix douce au timbre aigu de Mme Piper. Il en était de même pour Jane Roberts et Ian D. Borts. Shirley MacLaine confirme le même phénomène pour les « esprits » qu’elle avait consultés et qui s’exprimaient par le médium Kevin Ryerson(23).

            Au dire des « entités » elles-mêmes, ce mode de communication suppose une préparation du médium sur le plan psychique et mental qui le rende apte à transmettre des messages d’une qualité philosophique et spirituelle qui dépasse leur propre niveau d’éducation. Cette préparation se fait à l’insu du médium ou inconsciemment, notamment en se camouflant dans le développement de remarquables talents artistiques ou littéraires. Par ailleurs, ce mode de communication ne pourra avoir lieu que si le médium accepte librement de servir d’intermédiaire. Cette acceptation ne se réalise que graduellement et de façon concomitante avec le développement de la médiumnité.

            Ainsi le médium américain Jane Roberts, qui était écrivain, se retrouva un jour devant un texte qu’elle avait écrit en état de transe et qui répondait à ses interrogations sur la nature de la personnalité. Ce fut pour elle et son mari le début d’une recherche intensive sur la nature de l’inconscient.

            Commencée avec la planchette d’un Ouija, cette étude fut poursuivie en état de transe profonde lorsque Jane Roberts laissait la place à une entité désincarnée du nom de Seth*. La voix et les gestes du médium s’en trouvaient fort modifiés. L’incorporation était telle que Robert Butts, à travers le corps de son épouse, dialoguait avec un personnage érudit qui lui communiquait, dans un style professoral mais avec une bonhomie de bon aloi, des exposés très sérieux de nature philosophique, scientifique et spirituelle. À raison de deux sessions par semaine, l’entité Seth a dicté un volume complet sur l’existence éternelle de l’âme,  The Eternal Validity of the Soul, que l’éditeur a intitulé Seth Speaks (L’enseignement de Seth) (24). Quelques autres ouvrages suivirent dont un portait le titre The Nature of Personal Reality  (La réalité personnelle). Le médium et le sténographe avaient conclu une entente selon laquelle Jane Roberts ne prendrait connaissance du texte des sessions qu’une fois le livre terminé.

 

 

4. Les messages reçus sans modification de la voix

            Dans ce genre de communication, le médium est en transe (ou mieux se met en transe) plus ou moins profonde tout en gardant sa conscience de veille. Il est conscient d’être en contact avec le désincarné qui communique avec lui (il le voit et l’entend) et de transmettre oralement le message reçu.

            Ce fut le cas du médium américain Andrew Jackson Davis (né en 1826) qui aurait été en communication avec un célèbre thaumaturge du 1er siècle après J.-C. (Apollonius de Thyane?) avec Swedenborg (mort en 1772) et avec Galien (131-199), médecin grec considéré comme l’un des précurseurs de la médecine.

            C’est à ces entités désincarnées que Davis attribuait les connaissances qui lui permettaient, en transe, de diagnostiquer les maladies et d’indiquer les remèdes pour les guérir.

            En mai 1845, lors d’une de ses visions, il reçut l’ordre d’écrire une oeuvre importante. Il se rendit à New York pour la réaliser. Le médium, se mettant alors dans un état analogue au sommeil, dictait les « révélations » qu’il recevait de l’au-delà et que ses collaborateurs, le Dr Lyon et un ecclésiastique nommé Fisherbough, mettaient par écrit. Après quinze mois de dictée, il en sortit « un livre rempli de conseils donnés par les esprits et suivis de principes philosophiques adéquats, tout cela pour le bien de l’humanité : Principes de la nature, révélations divines et voix de l’humanité(25) ».

            La réputation du médium allait croître encore davantage après la découverte par l’astronome Leverrier en septembre 1846 d’une huitième planète, Neptune, que Davis avait décrite en mars de la même année. Ce fait ajouta au crédit populaire de son œuvre écrite. En 1857, il publia sa Philosophie du commerce avec les esprits; dans cette œuvre, Davis donne des renseignements sur le mode de relation que l’on peut entretenir avec les esprits, mais aussi son opinion sur le spiritisme en général. C’est à Benjamin Franklin, affirma-t-il, qu’il devait les clefs essentielles du monde des esprits. « En communiquant avec lui depuis l’au-delà, l’esprit de Franklin lui aurait personnellement dévoilé le secret permettant aux esprits de se manifester en déplaçant des objets dans le monde des vivants(26). » L’œuvre de Davis constitue donc la « bible du spiritisme ».

            Tout aussi étonnant était le cas d’Edgar Cayce*, qui, à partir de 1934, devint conscient pendant sa transe médiumnique. Cette capacité s’accentua avec le temps, au point que les barrières entre les deux mondes physique et spirituel devinrent si fragiles qu’il lui arrivait de se demander dans lequel des deux il se trouvait(27).

 

5. Les compositions de récits historiques, romans, poèmes, etc.

            Les livres écrits sans la réelle participation de leurs auteurs, puisqu’ils étaient communiqués pendant la transe médiumnique, pourraient remplir une bibliothèque entière. Cette « inspiration de l’au-delà » était très en vogue au XIXe  siècle. Depuis les œuvres religieuses et mystiques de la stigmatisée allemande, Catherine Emmerich, qui les dictait à partir de ses visions, jusqu’aux enseignements de Seth (Jane Roberts) en passant par le médium suisse Hélène Smith, étudiée par le célèbre professeur Théodore Flournoy (De l’Inde à la planète Mars), les hommes de science (qui nient systématiquement la communication avec les esprits) se sont toujours butés à une énigme : d’où peut leur venir ces connaissances qui souvent dépassent leur propre entendement? En l’occurrence, l’hypothèse spirite, malgré ses limites, demeure la seule vraisemblable pouvant fournir une explication plausible.

            À titre d’exemple, citons d’abord le cas de Thomas James, un simple ouvrier, qui écrivit automatiquement, sous la dictée de Charles Dickens, la dernière partie du roman Le mystère d’Edwin Drood, que le romancier anglais avait, à sa mort, laissé inachevé.

            Mais le médium le plus connu dans ce genre de communication fut Mme Pearl Curran qui vivait à Saint-Louis (Missouri). Sa réputation est due au fait que l’A.S.P.R. (American Society for Psychical Research) de Boston chargea le Dr Walter Franklin Prince d’étudier ce curieux médium qui recevait des messages d’une dénommée Patience Worth qui aurait vécu au XVIIe  siècle. Le Dr Prince publia le résultat de ses recherches en 1927. L’ouvrage, portant le titre de The Case of Patience Worth, souleva une tempête en Amérique. Il rapportait les facultés mystérieuses d’une certaine Mme John Curran, auteur de nombreux romans qui lui avaient été dictés lorsqu’elle était en transe.

            Née en 1883, Mme Curran avait quitté l’école à l’âge de quatorze ans avec de minces connaissances en histoire et dans d’autres domaines. En dehors de sa vie quotidienne, elle ne connaissait rien et lisait très peu. Elle avait désiré devenir chanteuse, mais ne mena jamais ce projet à terme. Ce n’est qu’à l’âge de trente ans que ses facultés médiumniques se manifestèrent. C’était une « femme simple et franche, sans complexe ni prétention et nullement névrosée ».

            Par son intermédiaire, Patience Worth dicta une série de romans historiques, ainsi qu’un poème de 60 000 mots, en dialecte anglo-saxon du XVIIe  siècle, intitulé Telka. Dans ce poème, on n’a trouvé aucun mot passé dans la langue anglaise après 1600. Ce livre de 220 pages fut dicté en trente-cinq heures. Mme Curran, en transe, répétait à haute voix les paroles qu’elle percevait et un secrétaire les notait.

            Quand la dictée devenait trop précipitée pour le secrétaire, Patience reprenait la phrase et ralentissait sa dictée. Parfois, le médium s’interrompait et prenait part à la conversation de ceux qui l’entouraient, puis elle reprenait le récit au point précis où il avait été interrompu. Autre anomalie curieuse : un jour que Mme Curran écrivait à une amie, Patience Worth se servit de son larynx pour dicter une composition poétique. De plus, Patience Worth pouvait dicter quatre romans en même temps.

 

6.     Les peintures et gravures automatiques

            Aucun des médiums qui exécutèrent des œuvres artistiques (gravures, peintures) n’avaient manifesté de don particulier en art. Ils avaient seulement auparavant, comme n’importe qui, dessiné vaguement quelques bonhommes. Mais ils ont tous un jour ressenti l’impulsion de peindre.

            Si les gravures de Victorien Sardou et les tableaux d’Augustin Lesage ne sont pas signés d’un auteur désincarné, les peintures et dessins exécutés par Mattew Manning(28), ce jeune médium anglais devenu par la suite guérisseur, portaient les noms de peintres décédés et correspondaient nettement à leur style propre. Ce médium restait conscient pendant toute l’exécution des œuvres. Autre particularité : il arrivait que ces dessins ou peintures soient exécutées à une vitesse incroyable ou dans le noir complet. La technique d’Hélène Smith était confuse : elle semblait promener le pinceau au hasard sur la toile. Mais une fois le tableau terminé, on se rendait compte que tous ces détails peints çà et là formaient une composition harmonieuse.

            Le 21 février 1874, le médium anglais Stainton Moses, se trouvant alors chez des amis à Londres, se mit à écrire automatiquement d’une main tandis qu’il dessinait de l’autre. Son dessin représentait un cheval qui tirait une sorte de voiture, et les bribes de phrases qui accompagnaient le dessin portaient un message : quelqu’un lui disait avoir mis fin à ses jours en se jetant sous un rouleau compresseur. Après vérification, on constata qu’un homme s’était effectivement suicidé de cette façon le matin même.

 

7.  Les compositions musicales

         Parmi les quelques médiums contemporains qui ont reçu ou reçoivent encore de la « musique de l’au-delà », Rosemary Brown est sans conteste la plus connue. Dès sa plus tendre enfance, elle avait été en contact avec le monde des esprits. À l’âge de cinq ans, elle vit une nuit au pied de son lit un homme âgé vêtu d’une soutane. Celui-ci la regarda intensément puis disparut. Plus tard, lorsqu’elle vit un portrait de Liszt, elle reconnut le visiteur de son enfance. Contrairement à la plupart des gens, les esprits, disait-elle, lui faisaient moins peur que les vivants.

            Un jour, Liszt lui apparut de nouveau pour lui confier une mission : faire connaître et publier des œuvres musicales d’un groupe musiciens décédés (De Bach à Debussy) afin d’apporter une preuve de la survivance de l’être après la mort physique. Rosemary Brown, sous la dictée de ces visiteurs de l’au-delà, écrivit de nombreuses pièces musicales qui furent étudiées sérieusement et certaines, exécutées par des musiciens de grande réputation, tels que Derek Watson et Leonard Bernstein.

            Avant de procéder au premier enregistrement de sa musique, la compagnie Philipps demanda à Rosemary Brown de se soumettre à une série de tests, dirigés par le professeur Tenhaeff et son équipe.

Parmi les nombreux sujets que j’ai étudiés ces dernières années, écrit cette sommité de la recherche parapsychologique, Rosemary Brown est certainement l’un des plus intéressants. Elle est aussi l’une des personnes les plus agréables à fréquenter et, certainement, l’une des plus équilibrées(29). 

 

            Ce médium n’est jamais en transe lorsque ses visiteurs invisibles la contactent.

Une chose surprend toujours les témoins de ces dictées : la vitesse à laquelle Rosemary Brown écrit cette musique. Une autre chose déroute les spécialistes : la qualité musicale des partitions enregistrées, qui dépasse infiniment ce que pourrait produire un musicien ordinaire. Et Rosemary Brown n’est pas musicienne!

Elle discute donc avec ses invités invisibles d’une façon souvent touchante. Le crayon pointé sur le papier, elle explique à Franz Liszt qu’il va trop vite. Elle lui demande de répéter s’il y a une ou deux barres à telle ou telle série de notes. Elle bavarde familièrement entre deux dictées. Une chose est certaine, c’est qu’elle va bien plus vite pour composer que la plupart des musiciens contemporains. Et l’œuvre se tient !

Parfois la communication est coupée. Elle gronde alors Liszt, coupable de s’énerver et de se mettre à parler trop vite en français ou en allemand. Chopin lui-même a tendance à s’emballer et à parler polonais. Rosemary Brown ne se démonte pas pour autant et elle prend en note phonétique le message qu’elle retranscrit ensuite avec un ami polonais(30). 

Rosemary Brown ne se limitait pas à la musique. Depuis 1964, elle avait aussi été contactée par de nombreux artistes disparus, des écrivains, des poètes, des peintres, voire des scientifiques ou des philosophes : elle avait eu, entre autres, des contacts avec Van Gogh, Bertrand Russell et Albert Einstein.

La musique qui est transmise à Rosemary Brown, précise Sir Donald Tovey, n’est pas dans le simple but de donner du plaisir à celui qui l’écoutera : elle est faite pour stimuler les personnes sensibles et sensées, pour les pousser à explorer les parties cachées et inconnues de l’homme et de son psychisme. Quand l’homme aura sondé le mystérieux continent de sa conscience, il sera capable d’atteindre des sommets(31). 

 

7.   Les interventions thérapeutiques

 

         Dans cette catégorie de manifestation médiumnique, il est question des guérisons psi ou paramédicales effectuées par des entités ou médecins décédés qui s’incorporent à un médium. On qualifie ce dernier de guérisseur médiumnique pour le distinguer des guérisseurs charismatiques et scientifiques. C’est une personne qui a la faculté d’être utilisée par une force supérieure ou un esprit désincarné pour soigner et guérir. Elle n’est généralement pas consciente de l’activité dont elle est le médium(32). 

            Ces interventions à but thérapeutique se font selon deux modes. Le premier se limite à établir un diagnostic précis de l’état de santé du patient et à faire des prescriptions de remèdes appropriés : c’est le cas des « lectures de santé » que font les « diagnosticiens psychiques » après s’être mis en transe profonde (Andrew Jackson Davis, Edgar Cayce, Ian D. Borts, etc.). Le deuxième mode consiste en une intervention chirurgicale effectuée en dehors des conditions normales (Arigo, Chapman).

            Le guérisseur brésilien Arigo attribuait ces interventions à un certain Dr Adolfus Fritz, mort en 1918. Quant à George Chapman, lorsqu’il est en transe médiumnique, il laisse parler et agir le Dr William Lang, décédé en 1937 à l’âge de 84 ans.

Mon associé est un chirurgien qui mourut en 1937, Mon rôle est passif, c’est-à-dire que, en état de transe, je laisse mon corps être incorporé par l’esprit de William Lang.

Il accueille les patients, établit leur diagnostic et fait de son mieux pour les traiter en opérant leur corps subtil*… bien que toujours présent, je ne suis jamais conscient des traitements(33).

                       

 Les « médecins de l’au-delà » opèrent parfois par l’intermédiaire d’un groupe en méditation. C’est le cas des Médecins du ciel, médecins de la terre dirigés par Maguy Lebrun et son mari, qui est médium(34).

 

Chapitre quatre

 

Le phénomène de la médiumnité

 

Une expérience de transe médiumnique rapportée par Jane Roberts

         Jane Roberts qui a servi de channel pour les communications de Seth affirme qu’en transe elle n’était pas dans un état ressemblant au sommeil car la plupart du temps elle était consciente de ce qui arrivait bien qu’elle pouvait l’oublier instantanément. Parfois même, elle pouvait dialoguer avec Seth en quelques secondes, entrant et sortant de transe dans le même intervalle. D’autres fois, elle se fond, lui semble-t-il, en lui : alors elle ressent davantage ses réactions et ses émotions que les siennes propres. À d’autres moments, elle se sent à l’avant-scène et Seth l’informe de ce qu’elle doit dire.

 

            Au cours de ces communications médiumniques, il se produit, explique Seth, des distorsions inévitables dues à la nature de la perception du médium, qui agit comme un filtre. En effet, l’entité qui s’exprime par un médium doit se servir du vocabulaire et des connaissances, souvent limités, du médium. Seth veillait à ce que ses propos ne soient pas trop erronés(35). Voici des explications qu’il en a données lui-même :

Le fait qu’un médium soit plongé dans une transe aussi profonde que l’océan Atlantique ne fera pas de lui pour autant un canal pur. L’ego seul sera hors circuit, mais les autres niveaux du moi, et en particulier les structures nerveuses, continueront à fonctionner comme par le passé. Elles seront modifiées par les perceptions qui les parcourent(36). 

 

             Les mots ne sont pas l’information, mais des supports verbaux.

L’information peut rarement couler comme une eau d’une pureté cristalline dont le médium serait le robinet que l’on ouvre ou ferme à volonté. Elle doit être filtrée par les niveaux de la personnalité du médium. De ce point de vue, rien n’est neutre. L’information est reçue et traduite, comme elle doit l’être, par l’intermédiaire de mécanismes que le système nerveux peut manipuler et interpréter. L’information devient alors, comme n’importe quelle perception, une partie de la structure du système nerveux. Il ne peut en être autrement(37).

 

            La nature physique de la perception implique donc une modification des systèmes électromagnétiques et nerveux, puisque la perception consiste en une modification de la structure nerveuse. L’information, ajoute Seth, « se fond avec, s’entremêle à, est prise dans la structure d’ensemble physiquement valable de la personnalité ».

Toute perception est action et elle modifie ce sur quoi elle agit, et ce faisant, elle est elle même changée. La plus légère perception modifie chaque atome de votre corps. Celui-ci, à son tour, répand ses ondes, de sorte que, comme vous le savez, la plus infime des actions est ressentie partout(38).

           

Mais Seth n’est pas l’inconscient de Jane Roberts

 

Seth révéla que Jane Roberts et son mari, Robert Butts, avaient déjà vécu plusieurs vies antérieures, dont l’une au Danemark il y a trois siècles, époque à laquelle Robert et Jane étaient père et fils (nommés respectivement Joseph et Ruburt) et Seth, un ami intime. Afin d’avoir l’opinion du grand spécialiste des « cas suggérant la réincarnation », Robert Butts fit parvenir au Dr Ian Stevenson un rapport de communications de Seth au sujet de leurs vies antérieures. Ce dernier, dans une lettre, émit l’idée qu’il pourrait s’agir de renseignement provenant du subconscient de Jane Roberts, comme cela se produit souvent chez les médiums amateurs. C’était au début des expériences médiumniques de Jane Roberts.

            Lors d’une session subséquente, Robert Butts demanda à Seth :

Qu’avez-vous à dire sur l’idée du Dr Stevenson, idée selon laquelle vous seriez une émanation du  subconscient de Jane? 

-  Nous avons déjà exploré cette possibilité, dit Seth, et il n’y a  pas de doute que nous y reviendrons à de nombreuses occasions. Si je parviens à vous convaincre de ma réalité en tant que personne distincte, j’aurai particulièrement bien réussi. Il devrait être évident que mes communications passent à travers le subconscient de Ruburt [Jane]. Mais un poisson nage à travers l’eau, pourtant le poisson n’est pas l’eau et je ne suis pas le subconscient de Ruburt [Jane](39).

 

Un médium est d’ordinaire inconscient en transe médiumnique

 

Lors de ses « lectures de santé », le « diagnosticien psychique » qu’était Edgar Cayce, après s’être endormi profondément, répondait d’une voix forte et autoritaire aux questions de l’assistant. Gertrude Cayce, sa femme, remplissait la fonction d’assistante pendant la dernière partie de sa vie. Elle et son mari avaient conclu une entente pour questionner le « Pouvoir » qui se manifestait en lui par le biais de son don merveilleux. C’était le 19 mars 1919. Voici comment Joseph Millard raconte l’anecdote(40).

À 20 h 30, Edgar s’allongea sur son divan et s’endormit. Gertrude commença par la formule qui leur avait été indiquée par une des lectures, comme étant la meilleure.

- Vous avez devant vous le corps et l’esprit d’Edgar Cayce, et vous nous direz comment le travail psychique s’accomplit par l’intermédiaire de son corps, et vous répondrez à toute autre question concernant son travail.

Ils étaient maintenant habitués au curieux terme de « corps » qui revenait sans cesse dans les lectures médicales et aussi dans les autres.

La réponse ne se fit pas attendre.

- Nous avons le corps, Edgar Cayce, nous l’avons déjà eu. Dans cet état, l’esprit conscient est sous la domination du subconscient, ou esprit de l’âme. Les renseignements obtenus et donnés par ce corps sont acquis grâce au pouvoir de l’esprit sur l’esprit, ou le pouvoir de l’esprit sur la matière, ou obtenus par la suggestion donnée à la part active du subconscient qui reçoit les renseignements soit des autres subconscients mis en contact avec le pouvoir de suggestion de l’esprit contrôlant la parole du corps, soit des esprits passés dans l’au-delà mais qui laissent leur impression et sont amenés en contact par le pouvoir de suggestion. Ce qui est connu d’un esprit subconscient, ou âme est connu d’un autre, que l’on en soit conscient ou non […]

La question suivante concernait un fardeau qui avait lourdement pesé sur l’esprit d’Edgar depuis qu’il avait commencé à faire des lectures. Ces renseignements sont-ils exacts?

-  Exacts, répondit la force, dans la mesure où la suggestion est bien canalisée ou en accord avec l’action du subconscient ou matière de l’âme. 

         Ce n’est que dans les dernières années de sa vie, comme il a été dit plus haut, que Cayce est devenu conscient en transe profonde. Il se trouvait souvent dans ces deux états en même temps et se demandait parfois dans lequel des deux il se trouvait. Un jour, en revenant de l’école du dimanche qu’il dirigeait, il dit à sa famille qu’il n’y avait que 11 personnes réelles mais que toutes les chaises étaient occupées parce qu’au début de la session, des esprits en robes blanches s’étaient joints au groupe pour venir l’écouter(41).

 

Un médium bien conscient

 

Rosemary Brown est ce médium anglais qui a reçu pendant nombre d’années, avant sa mort, des compositions musicales de musiciens décédés, sous la direction de Franz Liszt. Ce médium était toujours conscient quand elle voyait les musiciens, conversait avec eux et notait leur musique.

Voici comment elle explique sa médiumnité :

En un certain sens, mon don était plus intense lorsque j’étais enfant. Je voyais d’une façon beaucoup plus vivante que je ne vois maintenant. Ce que je voyais était tellement réel que je pouvais confondre les êtres extraterrestres avec des personnes qui étaient présentes, là, en chair et en os(42) ». « Liszt n’avait pas parlé; il s’était tout simplement tenu à mes côtés. Je n’étais pas en transe. Je l’avais vu, avec la pleine conscience de l’événement(43). 

Je pense que Liszt et moi-même devions tous deux faire effort, lui pour me communiquer, moi pour recevoir. Nous faisions ainsi chacun le nécessaire afin de trouver la méthode la meilleure pour cette communication(44). 

Tout médium (et peut-être tout être d’imagination) sait qu’obtenir une réponse du monde des esprits n’est pas aussi simple que de composer un numéro de téléphone ou d’appuyer sur un bouton afin d’entendre et d’être entendu. Le contact peut n’être pas établi dans l’immédiat. Le personnage interrogé du monde des esprits peut ne pas posséder la réponse espérée, et même se refuser à être soumis à une série de questions(45). 

George Trevelan estimait que mon cas était extraordinaire. Je ne subissais, en effet, aucune transe médiumnique; la musique m’était transmise en pleine conscience(46). 

Je ne suis jamais sûre de ce qui m’arrive. Bien que je paraisse complètement consciente, je crois que je suis un peu projetée hors de moi en de telles occasions. Il n’est pas nécessaire d’être en transe pour l’écriture automatique. Pour ce qui est de la musique, il y a toujours une forme d’écriture automatique qui s’y trouve mêlée(47).

 

Les Speakers sont des entités qui s’expriment par des médiums

 

Jane Roberts était une femme de lettres et écrivain de profession et devint médium un peu malgré elle en s’intéressant aux recherches sur l’inconscient. Son mari, Robert Butts était peintre et assuma le rôle de secrétaire au cours des nombreuses séances médiumniques pendant lesquelles l’entité Seth s’exprimait à travers elle en modifiant ses gestes et sa voix. Voici quelques précisions que celui-ci donna au sujet des Speakers, des entités qui s’expriment parfois par des médiums :

Les Speakers sont familiers avec ces règles (concernant les phénomènes psychiques) et servent souvent de guides. À différentes époques, ils ont œuvré dans les organisations (sociales), comme en Égypte, où ils travaillaient dans les temples et s’engageaient au sein du gouvernement. Mais en règle générale, ils vivaient surtout en solitaires.

Étant donné la véritable nature simultanée du temps, ils parlent, en fait, à toutes les périodes de votre histoire à la fois, par diverses manifestations. À l’occasion, ils servent aussi de médiateurs, en introduisant, par exemple, l’une à l‘autre deux incarnations de la même personnalité(48). 

Lorsque vous n’êtes plus concentré sur le plan physique, vous vous trouvez en meilleure condition pour entendre les Speakers, pour traduire leurs messages, pour vous exercer à créer des images et pour recevoir des conseils en ce qui concerne la façon de maintenir votre corps physique en santé(49). 

 

Des speakers s’expriment par le médium Ian D. Borts

Nous sommes les Speakers. Nous sommes un groupe d’entités désincarnées et vivons dans un univers conceptuel différent, dans une autre réalité que la vôtre.

 

Telles furent les premières paroles prononcées par Ian Borts en transe profonde après deux ans de pratique de la médiumnité. En écoutant l’enregistrement de ce qu’il avait dit dans son état d’inconscience, il se crut d’abord victime de possession et prit peur. Il arrêta tout net ses expériences psychiques. Puis, après une période d’initiation à la métaphysique, il accepta de reprendre ses sessions de transe profonde.

            Ian Borts a donné  de 1975 à 1988 (il est mort de 11 septembre de cette année-là), plus de 11 000 lectures, soit presque autant que Edgar Cayce pendant toute sa vie. Il a travaillé pour trente pays par téléphone, et les résultats médicaux qu’il obtenait étaient pour le moins étonnants.

Au début de sa carrière, Borts répondait surtout à des questions de philosophie, et les Speakers ont précisé leur existence dans cette réalité « autre que la nôtre » en annonçant qu’ils sont « 76 000 points de lumière, ou de conscience…, » Que peuvent être réellement ces points de lumière? Borts ne veut pas trancher cette question et préfère évoquer différentes hypothèses : « Il est pratiquement impossible de déterminer ce dont il s’agit puisque la réalité de ces entités est différente. Que ces points de lumière soient des cellules de mon cerveau – ce qui serait nettement insuffisant pour accomplir un geste aussi simple que se gratter!-, des âmes désincarnées ou des entités extraterrestres, le résultat est le même. Il faudra attendre encore quelques années, une certaine avancée de la science et une grande ouverture de notre conscience pour élucider ce mystère. »

 

            Pour se mettre en transe profonde, comme tous les channels, Borts s’allonge, se détend et se met dans un état d’autohypnose « qui le conduit à un sommeil à ondes cérébrales très lentes (ondes delta) ». Il respire alors de façon saccadée, son rythme cardiaque tombe à 14/15 pulsations par minute, sa pression artérielle diminue à 75%, alors que s’accroît l’activité de son cerveau droit et que ces yeux sont animés de mouvements rapides, des R.E.M. du sommeil paradoxal. Après une grande respiration, le médium commence à parler mais d’une voix totalement différente de la sienne propre : ce sont les speakers qui s’expriment maintenant à travers lui en utilisant ses cordes vocales.

Certains spécialistes de la phonétique ont reconnu en cette voix emphatique et solennelle l’accent typique des prédicateurs anglais du XVIIe siècle. «  Les Speakers, explique Borts, utilisent la voix de l’une de mes réincarnations qui était effectivement un ministre de l’Église anglicane de cette époque-là. Je ne peux pas dire quelles sont les motivations qui les ont poussés à s’exprimer ainsi, mais c’est comme cela qu’ils aiment se présenter. » En onze années de pratique, les Speakers ont développé une philosophie qui rejoint celle du Nouvel Âge et les propos de tous les channels du continent nord-américain. Selon eux, toute la vie est régie par différents plans de conscience. Les rêves, par exemple, sont réels, mais dans un autre plan de conscience(50).

 

L’incorporation d’un médium par des entités expliquée par des Speakers(51)

Nous choisissons une personne dont le modèle d’interférence est compatible ou susceptible de transmettre notre interaction. Les Speakers.

 

Par l’intermédiaire du médium Ian Borts en transe profonde, les Speakers qui s’expriment par lui, ont expliqué la façon dont ils s’incorporaient au médium pour livrer leur message. L’état d’éveil est insuffisant pour produire l’inspiration qu’ils peuvent obtenir à des niveaux plus profonds. Aussi, l’état de conscience de la forme choisie, c’est-à-dire du médium, doit être nécessairement ajusté et modifié pour « induire des énergies plus importantes dans le cerveau, énergies dont les paramètres amplitude, résonance et ampérage » devront être accordés avec ceux des Speakers. À cette fin, l’état conscient doit être inhibé pour qu’ils puissent intervenir pendant l’état hypnotique.

C’est pour cela que la forme utilise d’abord l’énergie provenant des différents systèmes du corps : du côlon et des voies gastro-intestinales, de la région rénale, du foie, de la rate, des glandes surrénales, de la thyroïde, du pancréas et surtout des voies respiratoires. La musculature, les structures ligamentaires et l’énergie qui aurait pu être utilisée dans ces régions sont monopolisées pour contribuer à l’activation des centres non conscients du cerveau. Les fonctions rénales et digestives ne sont pas interrompues, mais ralenties afin que les énergies normales nécessaires à ces fonctions puissent être utilisées ailleurs.

 

            Lorsque le directeur (ou la directrice) intervient, le médium ferme les yeux et atteint un état de dissociation en passant à l’état de somnolence (état hypnagogique). Pendant ce temps, les énergies ci-dessus mentionnées  sont réorientées :

Comme la respiration est lente, le sang se trouve saturé en dioxyde et monoxyde de carbone, ce qui a pour conséquence d’altérer le pH du sang. L’activité pulmonaire, restreinte, produit une modification du rythme cardiaque qui devient irrégulier et lent. De plus, les systèmes étant beaucoup moins sollicités, la consommation d’oxygène dans les organes diminue grandement, ce qui réduit, en particulier, la production d’acide urique et lactique. En conséquence, l’oxygénation du cerveau s’accroît, tandis que les autres parties du corps en sont privées.

 

            À ce moment du processus, le cerveau est le point central où toutes les énergies du système s’alimentent. Un mouvement de la main déclenché par le subconscient du médium indique au directeur qu’il est prêt à passer à l’état d’hypnose. Pendant que ce dernier compte de 10 à 0 et récite la formule usuelle, l’état conscient disparaît complètement. C’est alors que les Speakers interviennent pour modifier « le patron d’interférence de la forme endormie ».

Il a été prouvé que si l’on modifie le champ magnétique d’un fil de cuivre donné, on peut, de là, modifier le mouvement des électrons dans ce fil. Le cerveau, exactement comme un émetteur-radio, est un générateur électromagnétique. La sonde de Voyager émet des impulsions énergétiques moins puissantes que celles d’une ampoule électrique ordinaire et pourtant des récepteurs sur cette planète parviennent à les intercepter. Le cerveau est encore plus puissant. Au fur et à mesure que nous nous intégrons au soi spirituel de la forme par l’intermédiaire de laquelle nous parlons, notre interférence devient plus complète et nous permet de maîtriser ses forces ou résonances magnétiques. La maîtrise de ces pulsations étant assurée, nous pouvons alors diriger la mise en marche « électronique » du cerveau pour intervenir directement au niveau des ventricules cérébraux, de l’hémisphère droit du néo-cortex et du corps calleux. L’énergie qui aurait pu être utilisée par la forme pour assurer l’interprétation visuelle est détournée de façon à atteindre les régions de la protubérance annulaire et du tronc cérébral. En effet, c’est dans cette zone du cerveau que nous intervenons.

Communication des Speakers: voir Dr Kenneth Webb, Op. Cit., pp. 82-84.

 

 

Chapitre cinq

 

 Matthew Manning : un médium polyvalent

 

S

es camarades d’école qualifiaient Matthew Manning de « médium extraordinaire »; ce qu’ont corroboré, par  la suite, les parapsychologues qui l’ont examiné dans leurs laboratoires. L’intérêt de ce médium anglais tient à la polyvalence de son « pouvoir psychique » et à son désir d’élucider scientifiquement les divers phénomènes qui se produisaient par son intermédiaire. En effet, Matthew Manning, d’abord au centre d’une furie de poltertgeists qui se produisaient chez lui, puis au collège, en est arrivé, grâce à la compréhension et au soutien de ses parents, ainsi qu’aux conseils de parapsychologues renommés, comme Peter Bender, George Owen et, plus tard Stanley Krippner, à contrôler, par son intelligence et ses propres efforts, ces énergies qui se manifestaient en sa présence.

            La transformation et l’évolution de ses facultés psychiques se sont étalées de sa 11e année (début des poltergeists : 16 février 1967) jusqu’à sa 18e année (1974), alors qu’il pouvait faire le bilan de ses progrès dans une publication qu’on lui avait fortement suggéré d’écrire(52). Dès qu’il eut l’idée de s’essayer au voyage astral et à l’écriture automatique, Matthew Manning a constaté avec satisfaction et soulagement que les manifestations de poltergeist diminuaient d’intensité pour disparaître presque complètement par la maîtrise de plus en plus grande de l’écriture et du dessin automatiques. Ceux-ci consistaient en messages de défunts (reliés à la maison où il habitait et qui avait été construite au XVIIIe  siècle); en diagnostics médicaux; en dessins et en peintures d’artistes décédés. Ce médium a atteint la parfaite maîtrise de son énergie psychique dans l’exercice de la guérison psi. Aujourd’hui Matthew Manning est considéré comme « le plus grand guérisseur psi de notre temps »(53).

            Il s’est toujours prêté de bonne grâce au contrôle des chercheurs du psi*. Des expériences ont été menées avec lui dans des centres de recherche renommés, au Canada (Toronto), en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux États-Unis. Tous les savants qui l’ont examiné sont unanimes pour lui reconnaître des pouvoirs psychiques étonnants.

Les poltergeists(54)

Le mot poltergeist est un terme du vieil allemand composé de polter (bruit) et de geist (esprit). On le traduira donc par « esprit du bruit » ou « esprit frappeur » en faisant allusion à des bruits, des déplacements, des disparitions et des matérialisations (apports*) d’objets qu’on ne peut attribuer à aucune cause physique. La personne au centre de ces perturbations a généralement entre dix et vingt ans et est désignée comme une « personne poltergeist », dotée d’une aptitude à la psychokinésie (P.K.)(55) qui se manifeste lorsqu’elle est angoissée ou ressent une grande  tension. Parfois, comme l’ont constaté les chercheurs en parapsychologie, un adulte psychiquement perturbé peut aussi la manifester(56). Matthew Manning avait onze ans lorsque débuta ce phénomène qui plongea sa famille entière dans l’inquiétude pendant plusieurs années. À cette époque Matthew vivait sous tension dans la perspective de « passer un examen d’orientation pour décider de l’établissement  où il irait après l’école préparatoire ».

            Les manifestations de poltergeist revêtaient plusieurs formes : déplacements d’objets ou de meubles; disparition et matérialisation de divers objets (souvent étrangers); suintement des murs; froid glacial et apparition d’une lueur chaude sur un mur; inscription de mots et de noms sur les murs; épandage d’eau ou d’autres substances liquides sur les planchers. Les manifestations se produisaient lorsque Matthew était présent. Mais elles pouvaient se produire également à distance, par exemple, chez un ami absent que Matthew tentait en vain de joindre au téléphone. Les mêmes événements se produisaient dans sa famille, alors qu’il était au collège, qu’il était contrarié et voulait faire savoir à ses parents que ce n’était pas de sa faute si on voulait le renvoyer du collège (à cause des poltergeists qui s’y produisaient).

            Comment expliquer ce « pouvoir psychique » si puissant chez Matthew Manning? Le Dr Whitton, qui a étudié ce médium avec d’autres parapsychologues à Toronto émet l’hypothèse suivante : L’étude des encéphalogrammes du sujet au cours des tests (psychocinèse, projection et perception visuelle de l’aura) a révélé une onde spéciale dénommée « fonction rampe » et qui semble avoir son origine dans une partie ancienne du cerveau que l’on croyait morte. Il semble que chez la plupart des médiums cette partie du cerveau animal ait été réveillée par des chocs électriques subis par les sujets durant l’enfance. Pour ce qui est de Matthew Manning, on a appris par ses parents que la mère « s’était sérieusement électrocutée trois semaines avant sa naissance, à tel point qu’on craignit même qu’elle perdît son bébé. »(57)

            Pendant presque une année, Matthew a subi plusieurs décharges électriques en touchant divers objets  (tasse de café, poignée de porte, livres et fenêtres) ou en prenant un jus de fruit dans un réfrigérateur. Il avoue n’avoir jamais trouvé une explication valable à ce phénomène.

            Les manifestations ordinaires de poltergeist excluent l’intervention d’esprits étrangers : c’est le psychisme même du sujet qui irradie inconsciemment et de façon incontrôlée l’énergie psychocinétique. Toutefois, il peut parfois s’immiscer, dans cette irradiation, l’intervention d’un esprit qui se sert de l’énergie du sujet pour manifester sa présence. La personne devient alors un « médium » pour  cet esprit. Ceci s’est produit chez Matthew Manning et c’est par l’écriture automatique qu’il l’a appris : un correspondant invisible lui avoua qu’il était l’auteur de plusieurs de ces manifestations. Il s’agissait d’un nommé Robert Webbe décédé en 1733, celui qui avait bâti la maison que la famille Manning habitait et dont il avait été le propriétaire.

Le voyage astral*

         Un jour, alors qu’il était au collège, l’idée lui vint d’aller voir la maison où sa famille habitait. Il se retrouva tout à coup devant la porte d’entrée, d’où il vit sa mère en train de faire la vaisselle. Celle-ci se retourna et regarda dans sa direction comme si elle sentait une présence. Pendant un week-end passé chez lui, il lui raconta l’événement. Sa mère lui avoua qu’elle avait à ce moment-là senti sa présence mais ne l’avait pas vu.

            Après cette réussite de voyage dans l’espace, il se demanda s’il ne pourrait pas aussi voyager dans le passé au moyen de la projection astrale. Il profita donc de son congé de fin de semaine pour tenter l’expérience, en pensant que sa présence à la maison faciliterait sa réussite. L’état dans lequel il entra alors ressemblait à une transe : « Je ne saurais expliquer, dit-il, comment j’entrai dans cette transe. Ce fut comme si j’y glissais naturellement, comme si je m’endormais. (58) »

            Il réussit ainsi à contacter des entités spirituelles qui avaient habité cette maison dont la construction s’était étalée en plusieurs étapes de 1550 à 1730. C’était des personnes toutes apparentées par mariage ou filiation à la famille Webbe. Il semble que Robert Webbe fut le dernier propriétaire de ce nom. C’est lui qui affirma à Matthew Manning qu’il était l’auteur de plusieurs manifestations de poltergeist et surtout des 500 noms inscrits sur un mur du bureau de M. Manning, père. Il justifiait son activité psychocinétique dans la maison en revendiquant ses droits de propriétaire. Cette liste de nom faisait suite à un travail de recherche que Matthew avait fait sur la famille Webbe. Robert Webbe lui fit savoir qu’il avait apprécié son travail sur sa famille et qu’il ajoutait ces noms pour le compléter. Il s’agissait de personnes qui avaient habité la maison dans le passé, ou d’autres qui lui étaient reliées de quelque façon : fournisseurs ou visiteurs.

Écriture automatique

         C’est involontairement toutefois que Matthew commença à écrire de façon automatique. Cette nouvelle expérience eut lieu à l’école. Il était à la salle d’étude et s’affairait à une dissertation dont le sujet était assez ardu. Le stylo en arrêt sur la page, il pensait à ce qu’il allait écrire, quand sa main s’est mise à bouger et qu’il se voyait en train d’écrire dans une écriture différente de la sienne. Effrayé, il retira sa main et jeta un coup d’œil sur ce qu’il venait d’écrire. Des mots incompréhensibles s’étalaient sur une demi-page. Il déchira alors la page pour continuer sa dissertation. Ce n’est que plus tard que lui vint à l’esprit  qu’il avait alors fait de l’écriture automatique; il en déduisait que sa main avait été utilisée et contrôlée par une influence extérieure(59).

 Il recommença l’expérience en tenant son stylo sur la feuille dans une attitude d’attente, ayant pris soin, cette fois, de s’entourer de témoins. Il avait demandé à six de ses camarades de participer à cette expérience. Et c’est ainsi qu’il commença à recevoir des messages de personnes décédées. Les correspondants étaient très variés : des messages provenaient de ses grands-parents, de Robert Webbe, l’ancien propriétaire de la maison qu’habitaient ses parents; de Bertrand Russel qui disserta sur la vie après la mort; d’un nommé Thomas Penn qui lui donnait des diagnostics médicaux pour des personnes de ses connaissances et pour d’autres personnes complètement inconnues de lui.

            Il reçut à cette époque autant de messages en langues étrangères qu’en anglais. Il était toutefois incapable de les traduire, sauf les messages en français, langue dont il avait quelques notions. Il y en avait en italien, en allemand, en grec, en latin, en russe, en arabe et en divers dialectes orientaux À titre d’expérience, il sollicita une fois, pour une composition sur la poésie de Wordsworth, l’aide de Keats qui connaissait bien Wordsworth. Et  huit lignes s’inscrivirent au-dessous de ce qu’il avait déjà écrit dans une écriture différente de la sienne : il en tira assez d’idées pour élaborer sa propre composition. Puis, à nouveau à court d’inspiration, Keats, de nouveau sollicité, écrivait un autre paragraphe qui l’aida pour la suite. S’apercevant du stratagème, son voisin  « cria à l’injustice et à la ‘triche’ », mais il se contenta, pour toute réponse, de lui adresser une grimace. En rendant les copies annotées, le professeur ne lui avait fait « aucune allusion à la présence insolite de ces deux formes d’écriture (60)».

Dessins et peintures automatiques

            Lors d’un congé en 1971, sa mère lui suggéra d’essayer de communiquer avec un peintre pour lui demander de lui faire un tableau. Il reçut en effet un dessin de cheval  de Sir Alfred Munnings, célèbre peintre de chevaux. Pour ce faire, il adopta la même attitude qu’il prenait pour l’écriture automatique : il pensait intensément à un peintre dont il  désirait avoir un tableau. Dans cet exercice, il n’était pas en transe, mais parfaitement conscient de son environnement. Il ne faisait que concentrer ses pensées sur un artiste et ne pensait à rien d’autre qu’au personnage concerné. Plusieurs dessins qu’il reçut ainsi étaient anonymes, mais parmi ceux qui signèrent ces œuvres, il cite : Albrecht Durër, Rowlandson, Picasso, Bewick, Arthur Rackham, Léonard de Vinci, Audrey Beardsley, Paul Klee, Beatrix Potter. Souvent il s’agissait de reproductions d’œuvre existantes, mais d’autres paraissaient originales. Des spécialistes qui ont examiné ces tableaux « psychiques » reconnurent qu’ils correspondaient bien au style de ces présumés auteurs(61).

Autres perceptions et activités psychiques

         Matthew Manning eut sa première perception de l’aura* un jour que, sur le campus de l’école, il se promenait seul et eut l’impression d’avoir glissé dans un état proche de celui dans lequel il se trouvait au cours de ses expériences d’écriture automatique(62) . Il reçut un choc en voyant une aura en forme de poire entourant un garçon qui s’approchait de lui. Les couleurs vibraient comme des ondes de chaleur. Revenu de sa stupeur, les couleurs s’évanouirent alors que le garçon passa devant lui.

            Par la suite, il découvrit qu’il pouvait « s’allumer » ou « s’éteindre » à volonté pour voir les couleurs de l’aura, mais il ne pouvait décrire avec des mots comment s’opéraient cet allumage et cette extinction. Il constata que  la clarté et l’intensité des couleurs variaient beaucoup d’une personne à l’autre.  Il observa, par exemple, que « l’aura est particulièrement visible et claire quand elle appartient à un individu doté de dons psychiques, surtout s’il a l’habitude de les utiliser(63) ».

            En bavardant avec des amis, il lui arrivait « d’exprimer ce qu’un autre se préparait à dire » en employant les mêmes mots qu’il allait prononcer. Il pouvait, en se concentrant sur une personne, capter le cours de sa pensée. Plusieurs de ses camarades trouvaient troublant cet exercice de télépathie, surtout quand Matthew leur parlait d’affaires personnelles.

            Il s’exerça aussi à la précognition. Au début d’un trimestre, il jeta sur un papier  les résultats de tous les examens qu’il devait passer. Il les cacheta dans une enveloppe qu’il remit à ses parents pour éviter de les modifier ensuite. Au cours du trimestre, il subit six examens. Quand il reçut les résultats trois mois plus tard, on décacheta l’enveloppe : il avait donné la note exacte pour chaque matière.

            À quelques occasions, il lui est arrivé d’avoir la visite de personnes décédées, sous forme d’apparitions nocturnes. Il s’agissait alors de défunts apparentés à des amis ou à des connaissances.

            En 1974, Uri Geller* se présenta à la télévision de la BBC pour faire la démonstration de son pouvoir sur les objets métalliques. On connaît la popularité que cette exhibition donna à Geller et  le nombre de jeunes qui, à son exemple, réussirent  à plier des cuillères (en Suisse, en Allemagne et en Grande-Bretagne). Matthew avait regardé l’émission avec ses parents et à la fin sa mère lui dit qu’il devrait essayer de faire la même chose. Convaincu qu’il n’y arriverait pas, Matthew s’y essaya tout de même pour lui faire plaisir. À cet effet, il frotta doucement une cuillère en inox en l’exhortant mentalement  à se courber. Dix minutes, se passèrent sans qu’aucun effet ne se produisît. Mais, lorsqu’il montra l’objet à son père qui venait d’entrer au salon en lui expliquant son insuccès, il n’était plus concentré sur l’objet. C’est alors qu’il sentit que le manche de la cuillère n’était plus aussi rigide. En l’examinant de plus près il remarqua une courbure qui s’accentua jusqu’à prendre « la forme d’une épingle à cheveux(64) ».

            Autre phénomène insolite : la matérialisation d’objets auxquels il ne faisait que penser. Voici deux exemples significatifs pour illustrer ces « apports ». Un jour, il avait besoin de matériaux pour faire un feu dans le jardin. N’ayant que des boîtes de carton pour alimenter le feu, il rentra pour demander à sa mère ce qu’il pourrait utiliser comme combustible. Elle n’avait aucune idée à ce sujet, aussi revint-il au jardin pour voir, avec stupéfaction, un tas de grosses bûches à côté des boîtes de carton. Il n’y avait personne dans les environs qui aurait pu les déposer là. Une autre fois, il retournait à Cambridge en train. N’ayant rien mangé de la journée, il fut soudain pris de fringale, mais le train n’avait pas de wagon-restaurant. Sur ces entrefaites, il ouvre son sac de voyage pour y prendre un objet puis le ferme avant de se rendre aux toilettes. En revenant à son compartiment, au moment où il ouvre son sac pour y remettre l’objet, il  y trouve une bouteille de bière et une tarte aux pommes dont il se régale sur le champ! « Suggérer, écrit-il, que quelqu’un était entré pendant mon absence pour fourrer dans mon sac la tarte et la bière serait une explication tout à fait irréaliste. Comme dans le cas des bûches, qui aurait pu avoir l’idée d’un tel geste? Qui aurait pu savoir que j’avais faim? J’étais le seul occupant de mon compartiment(65) ». Ces objets s’étaient matérialisés pour répondre, en quelque sorte, à ses désirs.

Avec quatre de ses amis, Matthew essaya le truc de la voix électronique via un magnétophone. Chacun des comparses se nomma et demanda à une personne (décédée) de son choix de parler. En repassant la bande, rien ne s’était enregistré. L’un d’eux suggéra alors d’essayer Hitler arguant qu’il était plus facile d’attirer une puissance du mal qu’une puissance du bien. Ils se concentrèrent donc sur la personne d’Hitler pendant que le magnétophone tournait. Après quelques minutes, ils rembobinèrent la bande et la repassèrent. Cette fois ce fut un succès :

            « Nous entendîmes d’abord un grondement lointain de canon, bientôt remplacé par un régiment en marche. Cela dura presque une minute. On aurait dit que le micro était placé tout près des soldats. Ensuite, derrière ce bruit, éclata une fanfare qui jouait une musique militaire (qu’on identifia plus tard comme un chant nazi). Le bruit du canon devint plus distinct, et le pas des soldats s’accéléra au milieu de cris incohérents. On avait l’impression qu’ils dévalaient un couloir pavé de pierres ou de dalles de ciment qui renvoyait un écho. À ce moment l’enregistrement prit fin(66). » Cet essai eut lieu un soir à 23 h dans une salle d’étude du collège.

            Matthew répéta l’expérience chez lui et il capta, cette fois, sur magnétophone, une scène de combat de rue se déroulant en Irlande du Nord avec coups de feu et cris. Puis une musique d’orgue de caractère funèbre avait aussi été enregistrée pendant quelques secondes. Les parents de Matthew écoutèrent cet enregistrement qui avait été fait sans que le micro n’ait été branché. Grandement affecté par cette scène et obsédé par ces jeunes gens de son âge tués au nord du pays, Matthew a dû sortir de la maison pour se changer les idées.

La guérison psi*

 Lors d’un voyage en Inde, en 1977, où il pensait trouver auprès d’un guru « toutes les réponses mystiques aux questions »(67) qui le tourmentaient, il eut une sorte d’illumination à 3 500 mètre d’altitude dans l’Himalaya. Il expérimenta alors ce qu’on nomme en métapsychique l’état de conscience cosmique : « Cet état de conscience était comme une présence autour de moi. Je n’étais pas un pur esprit, mais quelque chose de beaucoup plus vaste ». À la suite de cette expérience transcendantale, il a compris que ses pouvoirs n’avaient qu’un but utile : la guérison.

            À vingt-et-un ans donc, il est devenu guérisseur, et apprit, par cette activité psi,  à maîtriser les énergies de son psychisme. Dès ce moment, les phénomènes de poltergeists disparurent complètement. Ayant de plus renoncé à « plier des fourchettes et des cuillères » comme le faisait Uri Geller (ne l’a-t-on pas appelé, à son grand déplaisir, « le Geller anglais ») et les déplacements ou matérialisations d’objets ayant cessé, on crut  qu’il avait perdu son « pouvoir psychique ». Mais, comme il l’explique lui-même(68), il avait tout simplement changé de direction. Tordre des fourchettes ou des cuillères n’avait plus aucun intérêt pour lui, car il ne voyait plus l’utilité de plier du métal toute une vie. De plus, il préférait être connu pour lui-même que d’être un second Geller.

            En laboratoire, il a prouvé qu’il pouvait influencer des systèmes biologiques : il pouvait agir sur le taux hémolytique du sang; travailler sur des cellules cancéreuses, ralentir le processus de mort des globules rouges, recharger des systèmes nerveux fatigués, etc. En travaillant ainsi sur des systèmes biologiques vivants il avait l’impression de faire des expériences utiles.

            Pour procéder à ses traitements énergétiques il combine relaxation profonde et visualisation intense. Manning affirme clairement que l’énergie thérapeutique n’émane pas de lui. Son rôle se limite à canaliser ou  mieux, à « catalyser » des forces extérieures qu’il dirige ensuite sur le mal pour le faire disparaître. Ce mal ou l’organe malade, il le visualise sous la forme d’une plage rouge. S’il s’agit d’une colonne vertébrale, il voit celle-ci  complètement noyée dans cette couleur rouge vif. Puis, il se visualise lui-même tenant en main une énorme éponge qu’il plonge dans le corps pour aspirer par elle toute cette couleur symbolisant le mal. Quand elle est gorgée de rouge, il sort l’éponge du corps pour la presser à l’extérieur jusqu’à ce qu’elle soit propre. Il replonge ensuite l’éponge dans le corps jusqu’à ce que « le ménage soit complètement fait(69) ». Plus la visualisation de la maladie et de sa disparition est claire et précise, plus le résultat est remarquable.

            Voici un exemple de traitement qu’il effectua à Fribourg (Allemagne) en présence de deux médecins. Il soigna devant eux un nommé Friedrich Landenberger qui, souffrant d’une ostéo-arthrite, ne pouvait mouvoir ses bras. Après quelques minutes de cure, les résultats furent tels que le patient leva ses bras au ciel pour exprimer ainsi sa joie d’être enfin soulagé de ce mal. « Or, les médecins avaient assuré qu’aucune thérapeutique classique n’aurait pu obtenir ni même permettre d’espérer pareil résultat(70) .»

            Pour Matthew Manning, guérisseur reconnu et déjà « chevronné », les maux physiques ou mentaux qui affectent nos contemporains malgré les progrès remarquables de la médecine procèdent directement du fait que les hommes ont coupé le contact avec la nature c’est-à-dire avec les grandes énergies du Cosmos, et ont provoqué son déséquilibre. On ne peut apporter à cela aucune solution matérialiste. Pour lui, le rôle du guérisseur consiste à rétablir l’harmonie perdue(71).

 

 

 

Chapitre six

 

Un poltergeist québécois

 

C

’était au début des années 80 dans l’Ouest du Québec. On avait sollicité mon aide pour résoudre un cas de poltergeist qui se produisait depuis quelques jours sur une  ferme d’un petit village. Au centre de ce brouhaha qui attirait curieux, journalistes et policiers, il y avait un jeune adolescent que nous nommerons Adrien(72).

On avait fait appel à mes connaissances en parapsychologie à la suite d’une séance de spiritisme organisée dans le but de trouver une solution à ce charivari qui troublait la quiétude du village. Rien de surprenant en cela, car un des membres du groupe qui me connaissait avait participé à cette soirée. Les esprits de l’au-delà ne se dérangent pas habituellement pour des questions auxquelles l’inconscient des assistants peut répondre par télépathie avec le médium !

Travaillant comme agent de relations humaines au Centre des services sociaux de l’Outaouais (CSSO), et apprenant qu’un adolescent était impliqué dans les événements, j’acceptai d’aller sur place pour enquêter et tenter, avec la collaboration de toute la famille, de trouver une explication et apporter une solution au supposé phénomène.

Au cours de mes dix années d’études et de recherches en parapsychologie, j’avais appris à reconnaître les circonstances qui pouvaient déclencher un phénomène de psychocinèse : la présence d’un enfant à la puberté et une tension psychologique qui le perturbe. Mais le cas qu’on me présentait avait ceci de particulier que deux personnes étaient au centre des événements : un adolescent de 11 ans et une personne de 72 ans, le                                grand-oncle de l’enfant. Le tandem « jeune-vieillard » a été souvent identifié comme responsable de poltergeists dans les annales de la parapsychologie(73). L’adulte âgé disposerait d’un potentiel énergétique élevé que l’enfant absorberait à la manière d’un condensateur, s’avérant ainsi un médium efficace pour les manifestations télékinésiques.

 

Ces manifestations  consistaient en des bris d’objets (miroir, globes électriques, serrures de porte, vaisselle sortant des armoires pour se briser au plancher); en des cailloux qui tombaient du plafond ou étaient lancés contre les murs voire sur des témoins; parfois, c’était un nuage de boue qui était projeté sur la voiture de l’oncle. Adrien et ce dernier étaient toujours présents ou dans les environs lorsque ces événements se produisaient.

Je me rendis donc à la résidence du jeune homme avec mon épouse qui avait bien voulu m’accompagner pour amorcer une enquête sur ces événements. Nous avons alors interrogé tous les membres et les proches de la famille, témoins de ces phénomènes : les grands-parents, le grand oncle qui vivait tout près dans une roulotte (où débutèrent les manifestations), le père et la sœur d’Adrien, ainsi qu’une tante et un oncle qui avaient suivi de près le phénomène. Nous y sommes retournés à quelques reprises pour compléter et contrôler cette enquête : mon épouse soupçonnant une supercherie orchestrée par l’adolescent plutôt qu’un véritable cas de poltereist, nous voulions comparer d’une fois à l’autre la constance des témoignages et leur cohérence et investiguer au sujet de l’implication possible de comparses du jeune adolescent (ce qui s’est avéré négatif).

D’autres témoins, extérieurs à la famille(74), furent également interrogés : ils ont corroboré les phénomènes. Des contacts furent établis avec le curé de l’endroit, un policier de la SQ et le directeur de l’école où Adrien rencontrait des difficultés d’apprentissage. Les perturbations commencèrent le soir même où le directeur avait convoqué le père et son fils pour une mise au point concernant la situation scolaire de l’enfant. Les professeurs déploraient le fait que le père s’occupait  peu des études de son fils.

Il était évident qu’Adrien trouvait dans ces événements dans lesquels il était impliqué, une certaine valorisation et une attention particulière de la part de son entourage, mais il en était tout autrement pour l’oncle que ces perturbations répétées de sa routine de vie avaient rendu nerveux, déprimé et malade. Aussi songeait-il sérieusement à quitter sa roulotte pour aller vivre chez un ami au village. Convaincu de son implication inconsciente dans cette télékinésie, je l’ai fortement encouragé à le faire. La fréquence et l’intensité des phénomènes ont dès lors commencé  à diminuer.

La situation familiale d’Adrien comportait des éléments générateurs de tension et d’insécurité. Sa mère était décédée dans un accident de la route en 1972. Le père très affecté par la mort de sa femme, ne s’était pas remarié, mais était retourné vivre chez ses parents à qui il avait confié l’éducation de ses deux enfants, alors âgés de 3 ans (Adrien) et de 6 mois (Louise). Lui-même allait travailler à l’extérieur pour subvenir à ses besoins. Il ne voyait donc ses enfants que les fins de semaine, de façon sporadique toutefois, car il s’absentait souvent pour aller jouer dans un orchestre afin d’augmenter ses revenus.

Au cours des années suivantes, alors que les enfants grandissaient, il se développa entre Adrien et son grand-oncle Albert une relation affective que l’enfant cultiva. Ce dernier se montrait plus permissif que son père qu’il  voyait rarement et que les grands-parents qui le gardaient. Cet oncle, célibataire, encouragea cette relation qui meublait sa solitude…en comblant l’enfant de cadeaux.

Au moment des événements, Adrien n’avait pas l’image paternelle adéquate à qui s’identifier. Son père, le plus près biologiquement parlant, était physiquement le plus absent, et les grands-parents à qui ce dernier avait délégué ses responsabilités parentales, incarnait l’autorité sévère et punitive. Par contre, l’oncle Albert, un peu naïf et bonasse, ne pouvait présenter cette image paternelle sécurisante dont l’enfant avait besoin. Il vivait donc dans un inconfort et une tension psychique que venaient accentuer ses difficultés scolaires par suite de son passage de la 6e année au secondaire I.

Il n’est donc pas étonnant qu’il cherchât, consciemment ou inconsciemment, à manifester son désarroi intérieur. Les phénomènes de poltergeists servaient donc autant d’appel à l’aide que d’exutoire à ses tensions psychiques. D’autant plus qu’Adrien avait feuilleté à l’occasion l’encyclopédie de la parapsychologie que son père possédait. Son inconscient trouvait là un moyen d’évacuer l’énergie condensée par ses problèmes affectifs non exprimés.

Mes démarches ont consisté tout d’abord à rassurer la famille sur l’absence de toute intervention d’esprits dans ces faits, contrairement à ce qu’ils s’imaginaient, et à les encourager à ne pas changer leurs habitudes de vie. Tout le monde était d’avis qu’Adrien était au centre de ces activités, bien que ce pût être inconsciemment. Sur ce point, les grands-parents m’ont rapporté que chaque fois que les phénomènes allaient se produire, Adrien devenait très nerveux, agité, ne tenait pas en place et buvait beaucoup d’eau. Ce fait pourrait rendre plus vraisemblable la réalité du poltergeist.

Les manifestations durèrent quelques semaines, puis diminuèrent au fur et à mesure que mes interventions psycho-sociales auprès du père et de l’enfant portaient des fruits(75). Le parapsychologue britannique George Owen avait expliqué à la famille Manning que les manifestations de poltergeist ne duraient généralement que quelque temps et ne se reproduisaient plus par la suite. C’est ce qui est effectivement arrivé dans le cas exposé ci-dessus.

 

 

Chapitre sept

 

Clairvoyante et guérisseuse(76)

 

P

aulette affirmait, avec un brin d’humour, qu’elle a été Catherine de Sienne dans une vie antérieure. Intriguée, une amie religieuse(77) se procura la biographie de la sainte et  fut surprise d’y trouver, chez celle-ci, des comportements et des traits de caractères si non identiques du moins analogues à ceux qu’elle observait chez son amie.

 

Plus dramatiquement, Paulette a la conviction d’avoir été brûlée comme sorcière, en Espagne, au temps de l’Inquisition, à cause de ses capacités de clairvoyante et de guérisseuse. Elle est également persuadée d’avoir déjà vécu une autre vie durant laquelle elle était une dame de l’aristocratie espagnole, morte noyée, avec son jeune frère, lorsque le galion sur lequel ils naviguaient sombra dans l’océan. De cette incarnation, elle avait gardé ce maintien et cette allure qui ne laissait personne indifférent; et sa peur des profondeurs marines et du feu lui vient sans doute de ces deux dernières expériences traumatisantes. Il n’est pas non plus surprenant qu’elle ait toujours été attirée par l’Espagne et par sa culture.

 

Mais Catherine de Sienne n’était pas loin non plus quand elle prenait à partie les « grands » et les autorités civiles ou religieuses leur reprochant d’oublier ou d’exploiter les « petits » et les pauvres : comme la sainte italienne, qui rappelait au Pape et au clergé de son temps leurs devoirs et leurs obligations, elle osait les rappeler à leur mission de servir la société en toute justice, tout en se portant à la défense des plus démunis, leurs innocentes victimes.

 

Cette soif de justice et cette recherche du devoir accompli, elle les a reçues et cultivées pendant son enfance et son adolescence, vécues dans la simplicité. C’est  dans  cette première partie de sa vie qu’elle a fait l’expérience douloureuse d’être exploitée ou écrasée par les bien nantis, qu’ils soient laïcs ou religieux. Elle a dû se battre envers et contre tous pour exprimer sa vraie nature : un être de vérité à l’esprit  indépendant. C’est de haute lutte, et non sans blessures profondes pour sa fierté, qu’elle apprit à s’affirmer et à prendre sa place comme femme en revendiquant ses droits d’être humain. Le prix en a été les quolibets dont on l’affublait : frustrée, athée, sorcière, possédée du démon, etc.

 

Élevée dans une ambiance un peu magique, près d’un grand-père sourcier et guérisseur et d’une mère possédant les mêmes dons, elle développa très jeune ses aptitudes psychiques qui s’épanouirent plus tard d’une façon surprenante. Elle apprit à guérir des gens et des  petits animaux que les enfants lui apportaient : des oisillons à l’œil terne reprenaient vie dans ses mains avant de s’envoler allègrement dans les airs. « Arrêter » le sang d’un adulte, ou d’un enfant blessé, n’était qu’un jeu pour elle. Elle disait tenir ces « pouvoirs » de son grand-père et de sa mère, qui l’ont également initiée aux vertus curatives des plantes. Son souci était d’aider les autres, surtout les plus démunis.

 

A l’äge de douze ans, en observant les gens lors de ses longs trajets en transport en commun pour se rendre au couvent qu’elle fréquentait, elle réalisa qu’elle avait la faculté de « discerner les âmes »; il lui arrivait aussi parfois de lire dans les pensées. Ce qu’elle percevait n’était pas toujours édifiant. Douée  d’une vision aiguë et d’une ouïe des plus sensibles, rien ne lui échappait des paroles et des comportements des gens : elle percevait facilement la douleur profonde derrière le sourire de certains mais, aussi,  les sentiments de jalousie et les frustrations de toutes sortes sous des attitudes et des paroles hypocrites de bien d’autres. Bien consciente de ses faiblesses personnelles, jamais elle ne portait de jugement négatif envers ceux-ci; c’était plutôt une pitié sans mépris qu’elle ressentait à leur endroit parce qu’elle percevait également la souffrance et le cheminement de chacun.

 

C’est depuis l’âge de 12 ans également que sa « sensitivité » lui permettait, dans un salon funéraire, d’entrer en communication avec l’âme de la personne décédée, de ressentir ce qu’elle éprouvait face à sa mort physique et d’entrer en communication avec elle mentalement pour l’aider à se détacher de sa dépouille; ou, lors d’une visite dans une maison, de « revivre »  une tragédie qui s’y était déjà produite. 

 

Un jour, alors qu’elle préparait le repas du soir, une dame lui téléphona pour lui demander si elle pourrait l’aider à retrouver une amie disparue depuis la veille. Paulette promis de s’en occuper immédiatement après le souper : ce qu’elle fit(78) mais, depuis ce jour, elle ne voulut plus jamais refaire ce genre  d’expérience. Elle raconta qu’après s’ëtre mise en état de détente et s’être mentalement « branchée » sur la personne concernée, elle localisa rapidement cette dernière qui était déjà morte dans sa voiture, par suicide. Elle vécu intensément tous les sentiments éprouvés par cette personne : l’effroi et les affres de la mort; elle sentit le froid de cette dévoreuse de vie s’emparer de son propre corps et il lui fallut lutter pour revenir a sa conscience d’éveil.

 

Sa mère, qui voulait faire de ses filles des « demoiselles », avait confié leur instruction et leur éducation à des religieuses. Ainsi Paulette reçut de ces éducatrices dévouées quoiqu’un peu jansénistes, une excellente instruction, mais aussi un enseignement religieux « culpabilisant ». Il lui a fallu plusieurs années de réflexions et d’expérience de la vie pour se délester du sentiment de culpabilité qu’elle traînait depuis le couvent : son esprit indépendant et la lecture de la Bible lui furent d’un grand secours. Pendant cette période de sa vie, elle eut souvent la visite nocturne de sa sœur  aînée, décédée quelques années plus tôt, soit pour la supporter pendant une épreuve particulièrement pénible, soit pour prescrire un remède à l’intention de sa mère qui souffrait d’un mal qu’on n’arrivait pas à diagnostiquer ou, encore, pour la prévenir d’un événement futur. En plus des visites nocturnes de sa sœur aînée, sous la forme d’une silhouette lumineuse, elle reçut,  plus tard, celle de son père décédé ainsi que celle de son petit-fils mort par noyade. Elle avait été prévenue, trois jours plus tôt, par une vision symbolique dans laquelle sa sœur aînée lui annonçait le départ(79) d’une personne chère. Elle se reprochait de n’avoir pas su le protéger mais ce dernier la consola lorsqu’elle l’entendit lui dire : « Ne pleure pas, Mamie, je suis heureux ici. ».

 

Dans les années 70, une vague de rumeurs faisait état d’apparitions d’ovnis(80) un peu partout dans le monde; c’était aussi le cas dans la banlieue de Québec. Informée par des enfants  de la présence de ces objets mystérieux, Paulette s’amusa, avec eux, à guetter parfois la présence de tels engins dans le ciel du soir. Elle croyait plausible que des êtres intelligents soient aux commandes de ces objets volants. C’est inopinément qu’elle reçut bientôt la visite de ces Êtres venus d’ailleurs qui se présentèrent comme étant des «  Fils du Soleil ». Paulette raconte cette étrange aventure dans un récit initiatique(81), qu’elle écrivit en 1984, dans lequel elle révèle le message que ces visiteurs venus d’un autre monde lui avaient confié aux cours de rencontres du 3e type, qui se répétèrent de 1973 à 1986.

 

Durant la même période, Paulette passa par une profonde crise spirituelle qui modifia sa vision de l’Église et de la religion.  Elle s’appliqua dès alors à développer davantage son sens de l’humain et proposa, à cet effet, « La journée de la prière » mensuelle à une organisation connue aujourd’hui sous le nom de Foi et Partage. Même si Paulette n’y a assisté qu’a deux reprises, parce que sa perception et sa compréhension de Dieu et de la religion était différente, elle fut poliment écartée du groupe par un responsable religieux. Toutefois, cette rencontre mensuelle se poursuit encore aujourd’hui, exactement comme elle l’avait structurée il y a plus de trente ans(82). Se livrant régulièrement à des exercices de détente et de méditation, sa clairvoyance et sa clairaudience s’en trouvèrent accrues, au point qu’il lui arrivait de plus en plus fréquemment d’entendre extrasensoriellement la pensée d’une personne qu’elle croisait, en plus des conversations téléphoniques de ses amies dans lesquelles elle était concernée.

Paulette a un grand sens de l’humour et peut se montrer, à l’occasion, espiègle comme une enfant : elle s’amusait énormément de la surprise de ses amies lorsqu’elle leur racontait, mot a mot, leurs conversations. Elle opérait aussi plus facilement la guérison des siens et de ceux qui recouraient à ses soins. C’est ainsi, qu’un jour, accompagnant avec d’autres personnes le fondateur(83) d’un organisme oeuvrant auprès des handicapés, dans un foyer où l’on gardait des malades chroniques, elle guérit une jeune femme atteinte de la maladie de Parkinson, en posant simplement ses mains sur les bras de l’handicapée.

D’autres perceptions psychiques et des prémonitions se manifestèrent par la suite.  Un jour, lors de sa détente, elle vit apparaître sur son écran mental le visage en pleurs d’une tante qui demandait de l’aide. Elle lui téléphona sur le champ pour se rendre compte qu’il en était bien ainsi. Une autre fois, ce fut une vision beaucoup plus tragique qui envahit son esprit : celle d’une église dont le clocher tombait sur une foule de fidèles qui assistaient à une cérémonie religieuse. Voici comment elle décrivit la scène :

Je vis une église dans laquelle plusieurs personnes assistaient, avec des enfants, à une cérémonie religieuse. Puis, le clocher s’effondrait et plusieurs d’entre elles étaient prises sous les décombres. J’entendis le bruit des cloches lorsqu’elles tombèrent. C’était d’un réalisme incroyable, on aurait dit que je faisais partie de la scène, je voyais le sang, j’entendais les cris et les pleurs des gens.

D’autres images prirent la place, je vis un long cortège funéraire. Il y avait de nombreux cercueils et je vis nettement le visage de l’homme qui conduisait le cortège.

Cette vision me laissa mal à l’aise car j’avais reconnu l’église de ma paroisse.

 

Elle téléphona donc au presbytère pour s’informer si une cérémonie se déroulait à ce moment dans l’église. Après avoir répondu par la négative, le vicaire lui demanda le motif de cette question. Elle lui raconta alors sa vision qu’il refusa de prendre au sérieux. Elle confia la chose à une amie, originaire du Lac St-Jean, qui confirma ses craintes en lui apprenant qu’il y avait eu trois églises construites sur ce modèle et que le clocher de l’une d’elles s’était déjà effondré, sans perte de vie heureusement. Paulette tenta de nouveau de se détendre dans l’espoir de revoir la scène et peut-être d’apprendre la date de cette éventuelle tragédie. Mais en vain. Même le recours à un hypnotiseur s’avéra inutile.

            Quelques jours plus tard, en traversant la rue d’un autre quartier, elle rencontra un cortège funèbre mené par l’homme même qui figurait dans sa vision. Si cet homme existe réellement, se dit-elle, il se pourrait fort bien que l’autre partie de la vision puisse aussi se produire. En revenant chez elle, elle entra dans son église paroissiale pour réfléchir à tout cela et demander l’aide d’ « en Haut ». C’est alors qu’elle remarqua sur sa droite de grandes lézardes qui s’étiraient de bas en haut sur le mur supportant le clocher. Elle n’hésita pas un instant et alla frapper au presbytère : le curé la reçut un peu froidement mais écouta son récit qu’elle termina en lui disant : « Voilà ! Peut-être que cette vision n’a aucune valeur sur le plan physique et qu’elle n’est que symbolique mais je me devais de vous prévenir. Maintenant vous en faites ce que vous voulez. » Le clocher ne tomba pas. Le curé  avait sans doute pris son message au sérieux, car, bientôt après, on fit réparer le mur détérioré. Quelques années plus tard, cet homme lui rendit visite pour s’excuser de l’avoir alors mal jugée(84).

            Seth(85), qui s’exprime par le médium Jane Roberts, enseigne que de tels événements sont des faits probables, qui existent dans d’autres dimensions et qui peuvent être perçus par les sens internes, c’est-à-dire par la perception extrasensorielle. Cette  catastrophe ne s’est pas matérialisée puisque, en réparant le mur défectueux, on en a supprimé la cause.  Il est resté un événement probable grâce à l’intervention de Paulette.

            Ce qui précède n’est qu’un résumé des événements qui ont parsemé la vie de Paulette, dans lesquels intervinrent la clairvoyance, la clairaudience et l’aptitude à guérir les autres. C’est avec une très grande simplicité et beaucoup d’humour qu’elle acceptait ce qu’elle vivait, persuadée qu’au contact de ces « Êtres de Lumière » ses facultés psychiques s’étaient décuplées. Mais elle commença à s’inquiéter et à s’interroger sérieusement lorsqu’elle a guéri spontanément la jeune femme atteinte de la maladie de Parkinson, car non seulement elle se sentait entourée d’énergie, qu’elle pouvait distribuer facilement à tous ceux qui en manquaient, mais elle avait souvent l’impression de « n’être qu’énergie ».

            Ces « visiteurs d’un autre monde » ont apporté des réponses à ses interrogations concernant sa vie personnelle et la situation actuelle du monde et de l’humanité. Ils incarnent à cet égard les Enseignants (Speakers), envoyés pour rappeler aux humains de toutes les époques les vérités intérieures, c’est-à-dire leur nature spirituelle qui les destine à retourner à l’Unité dans la divinité, au lieu de se perdre dans la multiplicité des intérêts et des attraits matériels. Ils lui apprirent, tout en lui rappelant l’histoire de la Création en langage moderne que tous les êtres de l’Univers sont frères et destiné à devenir eux-mêmes des Fils du Soleil. C’est en évoluant de leur nature lunaire qui les maintient encore dans l’obscurité vers une nature lumineuse et irradiante, comme le Soleil, qu’ils deviendront Fils du Soleil, des Êtres de Lumière.

            Mais, la mentalité actuelle des hommes politiques est telle qu’ils représentent un danger (nous sommes dans les années 80) non seulement pour la Terre mais aussi pour tout le système solaire. Les essais atomiques et la production accélérée des ogives nucléaires menacent l’équilibre de l’univers. Ces Enseignants viennent donc sonner l’alarme et inviter les humains à changer leurs motivations belliqueuses en recherche de la paix par l’amour fraternel. C’est pourquoi on lui demande de faire connaître leur message qu’elle a rendu public dans son ouvrage Et si c’était vrai...! (86)

Aujourd’hui, Paulette affirme que  tout ce qui précède appartient au passé, que la femme qui a vécu ces événements n’existe plus. Il est permis d’en douter car, si elle n’a plus l’apparence de la jeune femme svelte à la longue chevelure qu’elle était alors, elle en a gardé la noblesse de cœur et la soif insatiable de Justice pour tous(87). Quant à ce qui a trait à ses capacités psychiques, elle s’emploie, dit-elle, à les étouffer depuis le décès de sa mère, qu’elle adorait, survenu le 9 mai 2001 dans des circonstances nébuleuses.

À la mi-janvier de cette année-là, Paulette affirmait, à l’encontre d’un certain diagnostic, que sa mère ne se mourrait pas du cancer. Dès février, elle fit de nombreuses tentatives auprès de différents intervenants de la santé pour leur faire part de ses inquiétudes, persuadée que les soins et la médication prescrite étaient inadéquats ainsi que pour leur manifester également son désir d’accueillir sa mère chez-elle pour en prendre soin; cela lui fut refusé sous prétexte que c’était son conjoint qui détenait l’autorité et que ce dernier s’y opposait, ceci même si au moins a trois reprises sa mère en avait exprimé le désir et que sa mère n’avait pas signé de mandat, en cas d’inaptitudes, à son conjoint.  Le 16 février elle mentionna même à un infirmier du CLSC qu’a cause des effets secondaires de la médication qu’on lui donnait il y avait un danger que sa mère meure d’une embolie pulmonaire.

À cette époque, elle devait se rendre à Montréal régulièrement pour se présenter à la Cour dans un procès où elle se défendait elle-même contre une institution financière(88). Cette dernière, représentée par de nombreux avocats, l’accusait de diffamation pour des écrits diffusés sur un site internet. Ce ne sera qu’au 59e jour du procès qu’il sera mis en preuve que ce site appartenait à une personne qui n’était pas partie au litige et que Paulette ne connaissait pas.

Elle s’est donc vue, par ce procès, injustement privée de sa liberté et du temps qu’elle aurait normalement consacré aux siens. Au cours de sa défense, Paulette avait allégué, preuves à l’appui, qu’elle avait elle-même été lésée par une Caisse populaire qui s’était appropriée illégalement notre propre maison. Un des avocats, à bout d’arguments,  s’était même attaqué à ce qu’elle considère comme sacré. La prenant par surprise, il osa déposer en preuve une copie de son volume Et si c’était vrai!… et  l’interroger(88) sur son contenu  dans le but évident de mettre en doute sa crédibilité, affirmant, dans sa plaidoirie qu’elle vivait dans l’imaginaire !…

Elle qualifie ces 74 jours de « procès maudit », l’aboutissement d’une saga judiciaire étalée sur trois ans et qui se termina par le rejet de la requête de l’institution financière. Si elle n’avait pas été retenue en « otage » dans ce procès, il est certain qu’elle aurait été plus présente auprès des siens et elle est persuadée qu’elle aurait su protéger sa mère.

En effet, le soir du 3 mai 2001, de retour de Montréal, alors qu’elle se préparait pour la nuit, elle entendit sa mère lui dire, de façon très distincte, « je vais mourir », comme si elles avaient été toutes les deux dans la même pièce(89). Paulette fait une nette différence entre une prémonition et un appel à l’aide et elle est persuadée que, ce soir-là, c’était un appel à l’aide que, de son lit d’hôpital, sa mère lui avait lancé télépathiquement. Mais, épuisée par cette longue saga judiciaire, elle en était venue à douter d’elle-même et de ses perceptions, d’autant plus qu’elle croyait que les différents intervenants de la santé tenaient compte de ses inquiétudes(90); ces derniers lui avaient affirmé que sa mère n’était pas en danger et que le 9 mai elle devait être transférée dans le Départements des soins prolongés.

Mais, le 9 mai 2001, ce fut le décès de sa mère, Paulette était à Montréal pour le 73ième jour du « procès maudit ». Comme cause du décès, le médecin spécialiste a écrit : « embolie pulmonaire ‘ probable’ »  … Paulette restait persuadée que l’heure de la mort de sa mère n’avait pas encore sonnée, après bien des démarches elle réussit a obtenir une copie du dossier médical de celle-ci qui, malheureusement, confirma ses craintes. Effectivement lors d’une hospitalisation en janvier 2001, il s’avéra que le diagnostic initial était erroné, le spécialiste, pneumologue, avait écrit que rien ne justifiait les narcotiques à haute dose qui lui avaient été prescrits et administrés. Il est indéniable qu’il n’y a pas eu de communications entre les intervenants du Centre hospitalier et ceux du CLSC qui continuèrent à traiter sa mère, à sa sortie de l’hôpital, comme s’il s’agissait d’une patiente en phase terminale.

Depuis lors, Paulette  affirme :

« Tant et aussi longtemps que notre société ne sera pas plus ouverte à ces capacités psychiques, que chacun possède, je considère qu’on m’a fait un cadeau empoisonné en me permettant de les développer. C’est un supplice de connaître le futur et, parce que les gens ne me croient pas, de ne pouvoir rien faire pour protéger ceux que j’aime. »

 

 

Chapitre huit

 

Un médium très occupé

 

            Le texte qui suit est le résumé du témoignage d’une clairvoyante qui depuis sa petite enfance jouit de facultés parapsychiques hors du commun (des médiums, s’entend !). Mère de deux enfants qui, à l’encontre de l’incompréhension de bien des gens, la soutiennent moralement, elle doit encore travailler dans un casse-croûte  pour subvenir aux besoins de sa famille.

 

C

omme beaucoup de jeunes enfants, Alicia(92) avait des petits amis qui venaient meubler sa solitude et avec qui elle pouvait parler et jouer. Pour elle, ils n’étaient pas du tout « imaginaires » comme le prétendaient les grandes personnes. En cela, sa petite enfance, ressemblait beaucoup à celle d’Edgar Cayce qui avait rendez-vous, dans sa solitude campagnarde, avec des fées, des elfes ou des présences, comme il le raconte lui-même à une correspondante dont la fille s’intéressait aux fées(93).

            Alicia avait 9 ans lorsqu’un soir au chalet de ses parents, elle eut sa première vision d’un être de lumière qui passa de la salle de bain à la chambre. Éblouie par cette apparition et loin d’avoir peur, elle voulut rejoindre ce personnage fantomatique pour lui parler, mais l’arrivée inopinée de sa mère le fit disparaître. L’enfant en ressentit une grande déception. La brillance de cet être de lumière lui rappelait la Ste-Vierge. Ensuite, avec une petite amie, qui était aussi clairvoyante, elle entrait souvent à l’église pour jouir de la paix et de la tranquillité de ce  lieu béni et pour « converser avec Marie et Jésus ».

Peu après, son grand-père maternel lui apparut pour lui dire qu’il venait de mourir. Elle l’annonça aussitôt à sa mère qui, choquée par ses propos qu’elle qualifia de méchants, exigea d’elle des explications : « Grand-papa est venu me le dire », reprit-elle en toute candeur. Pour cette réponse « saugrenue »  elle écopa d’une fessée magistrale. Mais une heure plus tard, la mère apprenait la triste nouvelle par téléphone : son père venait de décéder d’une crise cardiaque. Cette expérience laissa à Alicia un goût quelque peu amer. À partir de cet incident, les relations entre la mère et l’enfant se détériorèrent, car cette dernière disait trop de vérités ; pourtant, elle aurait tant voulu que sa mère l’écoute et la comprenne.

À l’école, Alicia pouvait voir l’aura des personnes, les diverses couleurs qui les entouraient, mais n’en parlait pas. Plus tard, lorsqu’elle se trouvait dans un salon funéraire, elle était drôlement surprise de voir la personne décédée  se promener parmi les parents et les visiteurs, donnant l’accolade aux uns ou les saluant, parlant à d’autres et piquant parfois une colère devant quelqu’un. Mais tous ces gens n’étaient pas conscients des agissements de la personne décédée. Et, au cours des funérailles, Alicia prenait, astralement parlant, la personne par la main pour la faire monter dans le tunnel(94); mais souvent celle-ci n’acceptait qu’en pleurant cette séparation d’avec les siens qu’elle embrassait alors avant de partir. Elle faisait de même, lors de visites à l’hôpital, à l’égard de malades alités ou qui se promenaient dans les corridors.

  Étant un peu casse-cou de nature, Alicia fut souvent réprimandée ou punie par sa mère, parfois à la place de ses sœurs. Dépassée par sa nombreuse et turbulente progéniture, la maman souvent excédée cédait à l’impatience. Alicia se réfugiait alors au cimetière dont elle adorait l’ambiance de calme, car elle s’y sentait en sécurité : les morts sont des gens tranquilles qui la laissaient en paix, contrairement aux vivants! Son père l’y avait souvent trouvée étendue sur une tombe.  Par la suite, lorsqu’elle se promenait, de nuit, sans aucune crainte, dans cet endroit insolite,  il lui arriva de voir des lueurs ou des formes lumineuses au-dessus des tombes. C’est là, comme elle le comprit plus tard, qu’elle commença, inconsciemment, le travail spirituel qu’on lui avait confié : libérer les âmes en les conduisant dans la lumière. Lors de visites ultérieures au même endroit, elle voyait des centaines d’âmes qui attendaient leur libération : elle les invitait alors à se diriger vers la lumière en leur ouvrant un tunnel.

            Deuxième d’une famille de sept filles, elle partageait avec ces dernières des aptitudes parapsychiques; l’une d’elles, par exemple, tirait les cartes. Le père, semble-t-il, était lui-même médium : il mettait souvent en garde l’une ou l’autre de ses filles contre d’éventuelles situations susceptibles de leur nuire. Bien que celles-ci, à la manière de tous les enfants, n’y prêtaient que peu d’attention, ses pressentiments s’avéraient la plupart du temps bien fondés. La dernière de la famille, la septième, avait aussi un don de clairvoyance et de guérison. Il suffisait de penser à elle pour que disparaissent tous les petits bobos (mal de dent, maux de tête, etc.). Mais celle-ci renonça malheureusement à ses dons lorsqu’elle ne put guérir, à demande de celui-ci, le père mourant qu’on transportait en ambulance.

 Alicia prit, en quelque sorte, le relais car son père fut la première âme qu’elle libéra consciemment alors que, en transe, elle le voyait en pleurs. Pendant quinze ans, elle se livra à cette mission de « porteuse d’âmes ». En parcourant ce tunnel de lumière qui avait la forme d’une spirale ascendante, elle menait par la main ou prenait dans ses bras l’âme à libérer en lui disant : « Je vais aller te mener ». Cette ascension s’opérait, dit-elle, au son d’une merveilleuse musique et au milieu de couleurs incroyables; à la sortie du tunnel, elle passait au-dessus d’un magnifique jardin rempli de fleurs jaunes puis survolait une étendue d’eau pour arriver enfin devant une sorte de nuage formant une  barrière qu’elle ne pouvait franchir. Au-delà de la barrière, se tenaient habituellement deux ou trois êtres de lumière aux formes blanches imprécises avec deux diamants faisant office des yeux. Derrière eux brillait un immense soleil doré.

 Les êtres de lumière communiquaient avec elle par la pensée, puis elle leur demandait : « Qui vient chercher cette âme ? » Et c’était un père ou un grand-père, une mère, un frère, ou une sœur qui se présentait et à qui elle remettait l’âme après l’avoir embrassée en lui disant qu’elle devait continuer son cheminement avec son guide puisque sa mission, à elle, était maintenant terminée. Malgré son désir de rester dans cet endroit merveilleux où régnaient l’amour et la paix, les êtres de lumière lui enjoignaient de retourner « en bas ». Au retour d’un tel périple, elle se sentait très faible, très fatiguée mais très calme et sereine. En sortant de transe, elle s’empressait de vérifier la réalité de ce voyage « là-haut » et demandait aux gens présents autour d’elle si telle personne avait perdu qui un enfant, qui un parent, qu’elle leur décrivait en détail. Les personnes présentes  confirmaient  ses dires.

            Son action spirituelle suivait toujours la même procédure, mais la forme qu’elle prenait dans ces ascensions vers la lumière a varié avec le temps et l’expérience. Cela semblait correspondre à sa propre évolution spirituelle. Au cours de « ces voyages dans l’astral », elle ne voyait ni corps, ni bras, ni jambes, elle ne marchait pas mais avait l’impression de voler et de planer; c’est pourquoi elle se créa, inconsciemment, une forme d’oiseau(95) dans laquelle se glissa sa conscience. C’est sous cette forme qu’en rêve elle s’amusait à faire le tour de la terre, exercice qu’elle trouvait très euphorique : le globe terrestre lui apparaissait bleu, entouré d’une aura gris-blanc et vibrait comme un tremblement de terre. C’est également sous la forme d’un oiseau qu’elle conduisait maintenant les âmes dans le tunnel en les portant sur ses ailes. Prenant davantage conscience de sa mission et l’acceptant pour rendre service à de nombreuses âmes qui demandaient leur libération, elle vit sa forme aviaire s’agrandir démesurément pour n’être plus que deux ailes immenses dont elle n’entendait plus qu’un battement sourd lorsqu’elle portait les âmes jusqu’à la barrière. Elle se sentait de plus en plus remplie de force pour accomplir cette mission.

            Par ses propres moyens ou avec l’aide de médiums ou de groupes auxquels elle a participé, elle a pu contacter certaines de ses personnalités antérieures et fusionner avec elles. Deux d’entre elles, qu’elle signale, me semble revêtir une importance particulière : Isis, une « déesse » égyptienne, et Œil de faucon, un bel amérindien qui attendait sa libération depuis cent ans. Le nom de ce dernier est très symbolique : la vue perçante du faucon faisant allusion à sa clairvoyance. Sa libération consistait à réaliser une sorte de mariage avec elle, après quoi il lui promit de l’aider dans sa mission. Quant à Isis, qui, selon Edgar Cayce, fut son épouse alors qu’il vivait en Égypte, incarné dans un grand-prêtre nommé Ra-Ta(96), elle est sans doute liée à la présence de ce dernier lorsqu’Alicia opérait des guérisons.

N’ayant jamais connu ce guérisseur médiumnique américain ni entendu parler de lui, Alicia se demandait qui était ce personnage qui « chantait » en elle et qui dialoguait avec elle sous le nom d’Edgar Cayce. Son ami, André, qu’elle considérait comme son maître, lui conseilla alors de communiquer à la Fondation Cayce à Virginia Beach les confidences qu’elle avait reçues de ce  personnage. Après vérification, Charles Thomas Cayce(97), petit-fils d’Edgar Cayce, confirma l’authenticité des messages de son grand-père et envoya à Alicia les photos de ce dernier et de son père, Hugh Lynn Cayce, en l’invitant à visiter l’ARE (Association pour  la Recherche et l’Éclaircissement). Malheureusement, les moyens financiers d’Alicia ne lui ont pas encore permis de s’y rendre, malgré le grand désir qu’elle en avait.

Je viens de faire allusion au don de guérison qu’Alicia possède en plus de la clairvoyance. Ce sont des facultés qu’elle a développées, sous la direction de trois maîtres, dans une vie antérieure en France, alors qu’elle tenait une auberge de santé qui dispensait la guérison gratuitement. Au cours d’une régression d’âge qu’elle a faite sous la direction d’un médium opérant à la manière d’Edgar Cayce, c’est-à-dire sous autohypnose, elle a pris conscience qu’elle avait aussi reçu de ses maîtres d’alors le « don de transparence » qui lui permet d’entrer dans le corps des malades pour faire un diagnostic et les guérir. Elle  y pénètre soit par la bouche, soit par une oreille, une narine ou une autre partie du corps et se promène partout dans l’organisme du malade : elle voit alors les veines, le cœur qui bat, les poumons, les intestins et jusqu’aux vaisseaux sanguins dans les jambes.

 Une expérience fort singulière avait précédé cette aptitude à l’altéroscopie*(98) et l’avait préparée à l’utiliser. Travaillant dans un restaurant, il lui était arrivé de voir le corps des gens qui entraient se transformer sous ses yeux. Au début, elle les voyait tels qu’ils étaient physiquement puis lui apparaissait toute leur musculature, pour ne voir, à la fin, que leur seul squelette. Cette expérience, étrange et peu agréable, s’est répétée à quelques reprises, notamment lors d’une soirée où elle voyait les gens danser sous forme squelettique tout en percevant les pensées de toute l’assistance.

Lorsqu’elle voyage dans le corps d’une personne pour la soigner, un organe ou une zone malade lui apparaît comme une plaie rouge(99). Alors elle met un doigt sur son plexus solaire et, au moyen d’une sorte de gomme à effacer qu’elle sent au bout de son doigt, elle fait disparaître la tache rouge, puis envoie dans le corps un tourbillon de vert pour le nettoyer et le régénérer complètement. Mais il y a des personnes qu’elle ne peut pas guérir, car on lui dit que ces dernières ont quelque chose à apprendre de leur maladie. Puis, quelques jours ou semaines plus tard, on l’informe qu’elle peut maintenant procéder à leur guérison.

            Alicia peut voir non seulement l’aura des personnes, mais aussi tous leurs corps invisibles. Un jour, à son travail au restaurant, elle voit entrer une cliente accompagnée d’un handicapé : elle fut étonnée de voir que cette personne n’avait pas de corps mental. Il y avait une nette séparation, comme un vide, entre le corps astral et les corps supérieurs. Cela expliquait son handicap. Pour une raison karmique, sans doute, il n’avait pas développé son corps mental. Non seulement elle pouvait lire les pensées des gens, mais voyait parfois dans leurs têtes les muscles, les os de la boîte crânienne et, à l’intérieur, l’activité des cellules cérébrales sous la forme de décharges électriques.

            Beaucoup d’autres anecdotes ont parsemé jusqu’à aujourd’hui l’existence de ce médium. À titre d’exemples, en voici quelques-unes. Alicia a dialogué avec son père alors qu’il était dans le coma : elle lui parlait de la lumière et celui-ci lui répondait par les battements cardiaques qui apparaissaient au moniteur. Elle a servi de messagère entre des défunts et des membres de leur famille. Elle a visité des tombaux et des pyramides en Égypte ainsi que le pays des Atlantes sous la mer. Comme Edgar Cayce,(100) elle s’est rendue dans la bibliothèque cosmique (Annales akashiques*) où elle a pu consulter son propre Livre de vie et où elle a été interrogée sur sa mission par les 12 ou 24 êtres de lumière qui l’entouraient. Elle est allée dans l’ « antichambre de la mort » pour y vivre une douloureuse et symbolique renaissance en se faisant écorcher des pieds à la tête pour ensuite être revêtue d’une nouvelle peau. On lui a demandé de vider des « maisons hantées », activité à laquelle elle a dû bientôt renoncer pour protéger sa famille, car il y avait des « retours ».

 Toutefois, un ami médium, aveugle et en fauteuil roulant, lui demanda un jour d’aller nettoyer une maison hantée que beaucoup de shamans et de médiums avaient tenté sans succès de purifier. Il s’agissait de l’esprit d’une suicidée qui empêchait les habitants de la maison de vivre en paix, leur causant même des accidents. Alicia accepta malgré sa décision antérieure. Bien lui en prit, car avec l’aide de son ami, qui, en transe, n’était plus handicapé ni aveugle, elle sauva ainsi cinq personnes qui avaient fait un pacte de suicide pour échapper aux harcèlements de l’âme en peine* : ces gens étaient rendus à la dernière extrémité ayant investi inutilement des milliers de dollars pour en être débarrassés. Alicia le fit en prenant avec amour dans ses bras l’âme en peine et la conduisit en haut de l’escalier où, à son arrivée, un placard se mit à vibrer. Sans crainte, elle pénétra dans le placard pour en chasser tous les résidus psychiques* engendrés par la suicidée. La femme qui subissait ainsi les sévices de sa belle-mère décédée est devenue, par la suite, une grande amie d’Alicia.

Elle apporta également son aide pour retrouver des personnes disparues : expérience pas toujours agréable, surtout lorsque la personne s’était pendue. Elle a sauvé de justesse, une femme qui voulait se suicider en abandonnant ses trois enfants : elle indiqua aux policiers (qui avaient sollicitée son aide) que la personne se trouvait dans tel motel, qu’elle s’était gavée de médicaments, qu’elle n’était pas décédée mais qu’il était urgent de la conduire à l’hôpital. On trouva effectivement la personne à l’endroit indiqué. Lorsqu’à la télévision, on annonce qu’un adulte ou un enfant est disparue, Alicia sait aussitôt si la personne est vivante ou morte et en quel endroit elle se trouve.

Elle a également voyagé dans le « ciel » des suicidés, qu’elle décrit comme une véritable vision d’horreur et un endroit qu’il faut éviter; elle a aussi visité celui des animaux. Il lui était ainsi donné de voyager dans beaucoup d’endroits de l’autre monde. Pour l’aider à renforcir son subconscient et à développer une plus grande confiance en elle-même, une amie thérapeute lui apprit à faire disparaître des nuages : il s’agit d’y croire, selon elle, pour qui c’était devenu un simple jeu. Un jour, en visite à une pyramide où les gens faisaient de la méditation, elle sentit beaucoup de peines accumulées dans la salle de méditation. Chaque personne devait ensuite monter au sommet pour y trouver une réponse à ses questions en se tournant vers l’une des orientations (nord, sud, est ou ouest) qui lui convenait. Alicia y monta et se mit, malgré elle, à tourner comme une vraie toupie alors qu’à l’extérieur se produisait un curieux phénomène météorologique : éclair, tonnerre, pluie, grêle et retour du soleil se succédèrent en quelques minutes. Cela stupéfia les visiteurs, car on était à la fin de l’automne. Après qu’on lui eut raconté l’événement, elle en conclut qu’elle venait de faire un grand nettoyage de toutes les émotions négatives accumulées dans la pyramide.

Cette expérience illustre bien l’enseignement de Seth(101) qui affirme que nos pensées influencent l’environnement physique, incluant les perturbations atmosphériques. Ici, on pourrait croire que les pensées positives d’Alicia ont dégagé toutes les énergies négatives de l’atmosphère  par l’orage, et le retour du soleil a ramené la paix.

            Toutes ces expériences psycho-spirituelles n’étaient pas toujours plaisantes pour Alicia; mais elles étaient cependant agrémentées de la joie et du bonheur qu’elle retirait des services rendus grâce à sa clairvoyance mais aussi de la présence d’amis qui l’aidaient de quelque façon à remplir sa mission. Par contre, elle a beaucoup souffert de la part de gens qui ne croyaient pas à ce qu’elle faisait, qui avaient peur d’elle ou qui ambitionnaient sur elle en la harcelant de demandes de toutes sortes, et d’autres qui la traitaient de sorcière ou de schizophrène.

            Alicia est consciente qu’elle a emmagasiné beaucoup de connaissances dans son subconscient à la suite de toutes ses expériences paranormales. Quoiqu’elle n’en soit pas actuellement consciente, on lui a dit que ce savoir lui sera accessible au besoin, selon les circonstances.

            Aujourd’hui Alicia vit heureuse avec un compagnon, qui est lui aussi médium et  qui, semble-t-il, serait la réincarnation d’une âme qui a voulu compenser par son amour pour elle les sévices que des hommes lui ont fait subir dans une vie antérieure. Maintenant, son seul désir est de ne plus être obligée de travailler mais de posséder sa propre maison de santé pour s’y consacrer totalement à la libération des âmes et à la guérison des corps.

 

 

Chapitre neuf

 

Confidences de clairvoyants contemporains(102)

 

 

V

oici un résumé des confidences que m’ont faites des personnes chez qui se sont manifestées (ou se manifestent encore) des aptitudes à la clairvoyance ou au senti intuitif. Sur dix personnes contactées, six m’ont raconté leurs expériences de clairvoyance, cinq sont des femmes : ce qui indiquerait peut-être que celles-ci ont plus de facilité que les hommes à développer leurs facultés psychiques.

 Je ne prétends pas affirmer par là l’objectivité « scientifique » de leurs performances, mais montrer comment se manifeste la perception extrasensorielle (ESP) chez différentes personnes et quel a été le facteur historique déclencheur de leur faculté, leurs réactions personnelles devant son éclosion et l’utilisation qu’elles en ont faite. Mon intention est donc d’évoquer simplement l’aspect subjectif de la clairvoyance.

            Ces confidences qui sont à l’origine de ce qui suit m’ont été faites par des personnes qui, loin de chercher, par l’usage de cette faculté, une valorisation personnelle, y ont eu recours, parfois à leur corps défendant, pour rendre service à leurs proches ou à certaines de leurs connaissances.

 

La circonstance ou l’élément déclencheur

 

            L’éveil des facultés psychiques, de la voyance en particulier, a lieu souvent très tôt chez les sujets interrogés. Certains ont eu leur premier « flash » vers l’âge de 4 à 6 ans, d’autres un peu plus tard vers 12 ans; quelques-uns au-delà de la trentaine. La voyance peut se produire par hasard : par exemple, lorsqu’une personne s’intéresse à l’une ou l’autre forme de mancies* : lignes de la main, Tarot, etc., ou lorsqu’elle regarde un objet lié affectivement à une personne ou encore à l’occasion d’un événement douloureux, de la mort d’un parent, d’une maladie ou d’un accident (brûlures au 3e degré, noyade). La lecture de pensée s’est parfois développée à la suite de l’observation répétée des comportements des gens ou en pratiquant la détente corporelle.

            On peut avoir l’impression d’avoir toujours « possédé » cette aptitude sans l’avoir exercée avant qu’une circonstance particulière en facilite l’utilisation volontaire. Voici à ce sujet le témoignage d’une personne, qui ne se définit pas comme « voyante », mais chez qui cette faculté s’est manifestée consciemment vers la cinquantaine :

Le moment où j’ai pris conscience de la clairvoyance est difficile à déterminer, car j’ai l’impression que ça toujours été là. Je me sentais toujours un peu ailleurs, comme si j’étais toujours dans la lune ou que je dormais…

 

L’objet de la clairvoyance

 

         L’objet de la clairvoyance se réfère à ce que les personnes qui l’exercent voient ou perçoivent. La vision de l’aura est la perception la plus ordinaire et la plus facile : l’aura des personnes et l’aura des arbres ou des animaux. Cette enveloppe colorée qui entoure les êtres vivants n’est pas statique : les couleurs changent ou ondoient comme balayées par une brise légère. Mais si un sujet sensitif fait de l’autoscopie*ou de l’altéroscopie, ce qu’il voit est alors semblable ou analogue à une perception physique : il voit les organes internes et le squelette de son  propre corps ou de celui d’une autre personne, à l ‘instar d’un appareil de rayon-X. Parfois, si elle est connue du voyant, la personne lui apparaît telle qu’elle est physiquement; mais s’il s’agit d’une personne inconnue, son apparence est plutôt floue ou réduite à une silhouette. Il en est de même s’il capte une scène se passant ailleurs que dans son environnement immédiat. Voici un exemple de vision à distance vécue par une enfant de 6 ans :          

Aux environs de 16 h, je revenais du terrain de jeux et j’ai vu « dans ma tête »  des petits papiers noirs qui papillonnaient dans le boudoir (chez moi) et je voyais comme du feu dans les rideaux de la cuisine. J’étais très calme car j’avais senti  en même temps que ce n’était pas grave. Lorsque je suis arrivée à la maison, les mêmes petits papiers noirs papillonnaient dans le boudoir et le feu était pris dans les rideaux de la cuisine.

            Plus tard, à l’adolescence, cette même personne a eu une vision prémonitoire, de caractère beaucoup plus dramatique :

À une autre occasion, j’étais avec une cousine et un ami. Ce dernier nous a fait embarquer dans sa voiture pour nous emmener visiter un lieu ciblé. En montant dans la voiture, j’ai aperçu sur le tableau de bord un toutou en forme de pou. En le voyant, j’ai vu, sans avertissement préalable, une énorme flamme de feu jaune. Pleine d’appréhension, j’ai dit à l’ami : « Votre toutou n’est pas à vendre? ». Le lendemain il est venu me donner ce toutou. J’hésitai à l’accepter mais il insistait pour que je le prenne. Un an après, presque jour pour jour, j’ai appris sa mort aux nouvelles du soir à la télévision : il avait péri dans l’incendie de sa voiture : il s’était endormi au volant, la voiture avait capoté et pris en feu. On l’avait identifié grâce à sa montre. J’en ai été sidérée. Par la suite, j’ai eu une certaine peur de mes pressentiments qui se réalisaient souvent et parfois de façon catastrophique.

            La voyance se manifeste toujours dans l’expérience de sortie du corps (O.B.E. : Out of body experience*). En voici deux exemples :

Le premier se rapporte à un enfant qui s’était noyé dans une piscine.

 J’ai vu mon corps près de la piscine et j’ai vu ma mère tout près qui pleurait. Je suis revenu pour elle.

Le deuxième est assez curieux :

Pour la sortie du corps, c’est un peu flou pour ne pas dire fou! Une fois, j’ai eu l’impression de traverser un poteau avec ma cousine en nous tenant par la main, comme si nos mains avaient passé au travers du poteau. Nous avions 8 ans environ. Je me souviens de m’être demandé comment nous avions pu faire ça. Après quoi j’ai eu l’impression de voir une copie de ma cousine et de moi derrière nous. Il me semble même avoir dit à ma cousine : « Aie… on a passé sans se lâcher les mains ». Ma cousine n’a pas semblé réagir à ça.

            Quant aux états d’âme et aux émotions des gens, le voyant les ressent en lui comme en écho ou les voit sous forme d’attitudes ou de comportements que ces personnes expriment : elles sont traduites en des images qui s’imposent à sa pensée.  Ici la télépathie joue à plein régime.

            Certains voyants perçoivent des êtres lumineux  accompagnant leurs consultants. Ce sont souvent des parents décédés qui aident ces personnes ou qui veulent leur transmettre des messages importants. D’autres, au moyen de la technique du voyage astral, peuvent établir des communications télépathiques avec des personnes décédées qu’ils rencontrent, ou même des entités spirituelles. Celles-ci leur apparaissent souvent sous une forme lumineuse plus ou moins précise, alors que les premières, pour bien s’identifier, prennent l’apparence qu’elles avaient dans leur existence physique : vêtements et attitudes, tout en paraissant  plus jeunes que lorsqu’ils les ont connues de leur vivant. Des personnes âgées peuvent aussi leur apparaître comme des symboles de sagesse ou d’ancienneté (les images archétypiques du Vieux sage ou de la Grande Mère, selon Jung).

            Il arrive aussi que des voyants perçoivent certaines vies antérieures de leurs consultants. Les images se présentent alors de façon très symbolique; si la plupart du temps elles n’ont pas de signification importante pour le voyant lui-même, elles ont toutefois beaucoup de sens pour le consultant, et ce dernier est alors capable de les interpréter de façon précise. Ce sont souvent des images d’animaux ou d’enfants ou des séquences de scènes vivantes, que le voyant voit se dérouler comme dans un film. Si ce dernier a développé son sens de l’analogie, il peut alors fournir au consultant une interprétation en accord avec le motif de sa consultation.

 

Exemples de perceptions psychiques

            La voyante est une personne dont la faculté de seconde vue s’est manifestée dans la cinquantaine.

C’est une rencontre fortuite qui a tout déclenché […] Quelqu’un me parlait du Reiki et des initiations en me suggérant d’y participer. Je ne voulais pas en entendre parler, bien qu’au fond de moi j’étais curieuse de savoir ce dont il s’agissait. Toutefois, j’hésitais d’y aller craignant que ce soit une sorte de secte.  Puis, au  « plus creux » de mes interrogations, le hasard m’a fait rencontrer une femme étrange.

Un jour, je me rendis à un centre d’achat qui était bondé de monde : aucune place de libre. Mais, j’aperçus une femme qui me souriait. Alors,  je lui ai demandé si je pouvais m’asseoir à sa table.  Elle a accepté. Après m’être installée, elle me dit à brûle-pourpoint : « Il y a un projet dont on vous parle, un projet qui vous est proposé, allez-y ! Cela ira bien, au-delà même de ce que vous pouvez croire ».  Elle a parlé ainsi pendant plusieurs secondes, puis se levant précipitamment, elle me dit : « Je dois partir ».

Surprise de son attitude et intéressée par ce qu’elle m’avait dit, je lui demandai si je pouvais la revoir. « Oh ! Me répondit-elle, je travaille là-bas ». « Où ça?  Repris-je,  pourrais-je avoir votre numéro de téléphone ? »  Elle me tendit une carte que je n’ai jamais retrouvée par la suite […]. Elle avait les yeux bleus et les cheveux blonds et j’ignore son âge. Malgré mes recherches, je n’ai jamais pu la rejoindre.

Cet événement ressemble étrangement aux circonstances dans lesquelles le Dr Puharich a appris la mort du guérisseur Arigo : le bloc-notes sur lequel il avait inscrit le nom de la téléphoniste était resté vierge (Voir page 18). De plus, la description qu’elle fait de la femme comporte des traits communs avec les femmes « extraterrestres » décrites par Paulette Mercier dans son ouvrage Et si c’était vrai!…(103) « Ils ressemblent aux Terriens à l’exception de leurs yeux, tous bleus, qui sont plus grands, plus allongés vers les tempes.  Leur teint est clair et leur chevelure varie du blond comme les blés au châtain clair(104). » Il s’agirait, semble-t-il,  d’une rencontre à un autre niveau de conscience parallèle au plan physique.

Alors, continua-t-elle, je suis allée aux initiations du Reiki. Des portes se sont ensuite ouvertes : j’ai pris conscience de plus en plus de tout ce qu’il y a autour des personnes, comme par exemple : « l’enfant », les personnages, les couleurs, etc. Un jour, j’ai dit à une amie : « L’enfant près de  ‘telle’  personne, saigne ».

Celle-ci me regarde, interloquée, et me dit : « Tu vois l’enfant intérieur ! » Ignorant tout de « l’enfant intérieur », je ne savais pas trop ce que cela voulait dire. Mais, je sais que cet enfant « parle » au sujet de la personne; il me donne comme une lecture de ce que la personne ressent.

Cela a été vraiment le début.  J’avais plus de 50 ans….

L’état psychologique dans lequel cette personne se trouve ne semble pas influencer outre mesure l’ouverture de sa voyance :

Des fois, c’est là, avoue-t-elle, d’autres fois, pas. Que je sois calme ou stressée, il peut survenir des « flashs ». Toutefois, je suis plus sûre de ce que je ressens quand j’ai pris le temps de me calmer et de faire taire tout ce qui peut m’inquiéter.

Le manque de confiance en moi ne semble pas être un obstacle parce que lorsque je suis concentrée, j’oublie les limites de mes connaissances. Il y a obstruction quand le mental prend le dessus, quand je laisse le mental me dire : « Tu te trompes peut-être ?…. » Et même si je suis frustrée ou inquiète, cela ne semble pas empêcher les connexions d’avoir lieu.

 

La « voyante » reçoit comme des « flashs » concernant l’état psychologique des sujets et certaines vies antérieures en relations avec leur vie présente. Le récit qui suit a été fait  après un atelier sur la thérapie énergétique, dirigé par trois animateurs, et auquel elle avait participé. On remarquera le langage symbolique et imagé que la voyante doit utiliser pour décrire ses perceptions :

Quand M a commencé à parler, une présence douce, immense, d’un blanc pas trop aveuglant….  juste enveloppant a comme entouré tout le groupe. «  Bon ! Me suis-je dit, ça commence. »

 

La salle s’est remplie  de chaleur, de douceur et de « présences » enveloppantes.  Puis, des animaux aussi sont arrivés.  Un bel ours blanc se promenait dans la salle.

 

Près de M, il y avait un grand Guide qui avait l’air à la fois sage et rieur…  Parfois, il éclatait de rire.  L’enfant de M n’est pas un enfant   On dirait qu’il a toujours été adulte.  Le loup blanc est là.  Il est immense.  Je le sens comme un enseignant, un Maître. Pendant la fin de semaine, l’esprit de M (son âme, son Guide ou je ne sais trop qui…) se promenait, enseignait. M ne parlait pas fort, mais quand il se promenait, sa voix s’amplifiait. 

 

Puis, interrogé ensuite par M, elle ajouta :

Pour vous, il est venu ceci :

Je vois un ermite isolé dans une montagne. Il s’agit d’une vie antérieure.

Cet ermite peut jeûner longtemps. Il guérit et gouverne a distance. Il a des élèves, des adeptes. Ceux-ci doivent se servir de leurs propres outils.  Il leur apprend.... à faire confiance à l'Infini... (Les mots sont si limités).  Je ressentais comme quelque chose d’illimité....  Je pense que vous comprenez ce que j'essaie de dire. Vous avez vécu vieux et dans une grande solitude.

Un autre « flash » : vous étiez une femme, une sorte de prêtresse avec de grands pouvoirs.  Mais il y avait de la jalousie  Cela se passait sur une île. Et, vous avez été empoisonnée. Vous le saviez. C'est curieux : vous le saviez et vous buviez le poison. Comme si vous endossiez ou acceptiez le fait. Car, la personne (responsable) a beaucoup souffert de sa trahison

Aussi, j'ai vu une sorcière guérisseuse… du feu.  Mais je ne voulais pas voir jusqu'au bout.

Quant à votre enfant intérieur, il n'y a pas que le loup.  Il y a aussi un aigle. St-François d'Assise est là.  Il y a une solitude nécessaire, recherchée.   L'enfant a un flambeau  qu’il  porte courageusement. 

R (le 2e animateur) est entouré de quelque chose d’éthérique. Son enfant intérieur (cicatrices aux chevilles, prison, etc.)  a tellement besoin d’air, d’espace. Il est très sensible. L’élévation, les voyages (qu’il faisait)  « dans sa tête » lui ont permis de survivre. Il y a un dauphin superbe près de lui. Aussi des colombes. La porte blanche est entrouverte…  il y a comme un moment d’attente. Je vois un escalier  de l’autre côté de la porte. R. a des messages à transmettre…. ou en aura.  On dirait qu’il fait partie d’une armée blanche…. 

(J’aimerais tellement qu’il me le confirme)

Il me paraît être dans cette armée, il analyse des situations, il a des plans, des cartes… mais je ne vois pas ce qu’il y a d’écrit.

Cette armée a déjà été plus proche de la Terre.  Elle semble être dans des sortes de montagnes,  je ne sais où.

 

M et R, vous avez été si souvent ensemble dans l'armée blanche : vous y travaillez tous les deux : ça, j'en suis certaine.

 

Quant à A (le 3e animateur),  son Guide semble très occupé. A semble à la fois impulsif et patient.  Une sorte de fougue, du feu, de la vitesse. Il y a en lui une sagesse qui part de loin. L’animal près de lui me semble être une sorte de faucon….   Je ne suis pas sûre, c’est un oiseau que je ne peux identifier.   L’enfant intérieur se promène avec de l’encens.   Il y a un jardin où il va prendre de l’enseignement. Il est un guerrier et s’entraîne beaucoup. Le samouraï est très attentif.

A a-t-il un jumeau ? C’est curieux, on dirait que, chez lui, tout arrive par deux, en double. Par exemple : 2 emplois (exact), et s’il a des enfants : 2 enfants (exact).   Il raisonne en double : je ne sais trop comment expliquer.  Je ne trouve  pas les mots, toutefois, on dirait que tout est par deux pour lui.  Il y a un carrefour….   un nouveau Guide attend à l’entrée d’un chemin….  et ça monte.  

Et cette vision pendant un traitement énergétique au cours de l’atelier:

Quand les couleurs étaient demandées et « versées », communiquées, c’était changeant : parfois « éclatant », « fluo », ou bien plus « pastel ».  

 

À moins que je me trompe, quelques fois la couleur apparaissait selon la nuance demandée et puis changeait.

 

Aussi, des fois cela coulait comme de l’eau, ou bien comme de l’huile.  Ou bien, cela se changeait en étoiles.  Au-delà des couleurs « demandées », il y avait (à ce qu’il me paraissait) de la fumée, de la buée, comme de la brume de diverses couleurs… (elles étaient) plus aérées, subtiles et en même temps plus fortes…. 

 

Et le feu apparaissait  très intense  ou bien comme bleuté. (Il y avait)  beaucoup d’étoiles, de petits cristaux….  (C’est ce à quoi ça ressemblait).

Au moment des « traitements à trois », il se produisit une élévation.  Des sortes de guérisseurs, médecins de l’invisible apparaissaient. Des fois, ils agissaient, d’autres fois, ils ne faisaient que regarder.

Ce n’est pas évident de mettre des mots sur quelque chose d’à peu près indéfinissable par le langage.  Lors des traitements à trois (donc), quelque chose se passait à un autre niveau, à un autre palier….   Comme s’il y avait des connaissances dans les cellules des guérisseurs et aussi dans les cellules du receveur. Des fois, on aurait dit que la couleur déviait….  le fluide…  l’Énergie se déversait dans les corps, dans une sorte de treillis, comme s’il y avait une toile d’araignée entre les corps.  Le feu, la couleur, le fluide….  pulvérisait, puis colmatait les nœuds, les masses noires ou sombres qui s’y trouvaient.

Avec R et A, vous formez un trio spécial.  Ah oui !  Aussi, quand je vous voyais travailler tous les trois, c'est comme s'il y avait un dessin en trois dimensions.  Vous étiez là, et à force de regarder, surgissait un autre tableau présentant une image tout a fait différente de ce que nous avions sous les yeux, comme une réalité encore plus puissante. C’était comme si l'expérience (de G(105)) était tout a coup acceptée et consentie par lui  Ce qui l'a fait pleurer… c'est aussi de la Beauté....  Hum, je sais que ce n'est pas clair mais les mots me manquent.

 

Réactions du sujet  face à sa médiumnité

 

            Celui dont la clairvoyance s’éveille sans qu’il l’ait recherchée ou voulue ressent toujours un certain malaise à la suite d’une perception extrasensorielle: doit-il en informer la personne concernée ? Comment réagira cette dernière à son égard ? Le risque est grand de passer pour une personne indiscrète, au pire, pour un illuminé ou un schizophrène. Et s’il ne le fait pas et que l’événement se réalise au détriment de cette personne, ne serait-il pas responsable des dommages encourus par cette dernière? Aussi, se sent-il « coupable » de ne pas parler.

            Voilà pourquoi certains « voyants » s’efforcent de contrôler cette faculté psychique par divers mécanismes imaginés par eux, comme, par exemple, ouvrir ou fermer le « store », ouvrir ou fermer le « livre », se « brancher » à un autre niveau ou « ailleurs », « syntoniser le bon poste ». Ces images symboliques se réfèrent à un état de transe qui rend possible leur perception extrasensorielle. D’autres, comme Mattew Manning, apprennent à s’ « allumer » ou s’ « éteindre » à volonté. On comprend par ces expressions que les voyants doivent entrer dans un état modifié de conscience pour recevoir ces informations ou percevoir ces « visions » qui transcendent le plan physique. Le danger de s’illusionner est toujours présent et les « vrais » clairvoyants, comme les véritables médiums en sont conscients. Ils prennent donc soin de bien « s’enraciner » dans le physique ou le « magma de la terre »; alors en « lâchant prise », les images leur « arrivent » aussitôt. Certains suivent une préparation précise préalable à une session de voyance :

Physiquement : je fais des exercices physiques : marche, douche.

Psychiquement : j’essaie de « lâcher prise », de me démarquer de mes inquiétudes, de ce que je vis. J’essaie de syntoniser « le bon poste ».

Spirituellement : je demande les guides, j’essaie juste de me placer sur le bon niveau […].  Ce n’est pas facile  à expliquer.

 

            La plupart des voyants acceptent d’utiliser leur « don » pour rendre service : soit pour aider les autres sur le plan de leur santé physique (altéroscopie, diagnostic), soit pour leur apporter un éclairage nouveau dans la recherche d’une solution à leurs problèmes psychologiques ou spirituels. D’autres, plus portés à étudier le mécanisme de ces perceptions extrasensorielles, se prêtent volontiers à la recherche scientifique et collaborent avec des parapsychologues. Le but de ces recherches consiste à approfondir la nature de l’esprit humain.

 

Chapitre dix

 

La science et les médiums

 

D

epuis plus d’un siècle les scientifiques étudient le phénomène de la médiumnité sous toutes ses formes ou manifestations. Les messages reçus supposément d’entités désincarnées s’exprimant par des médiums en transe profonde se comptent par milliers dans les annales des sociétés de recherche psychique. Dans les Proceedings* des S.P.R. de Londres et de Boston, on trouve des rapports signés de noms prestigieux tels que William James, Richard Hodgson, Oliver Lodge, Gurney, Richet, etc. Les chapitres précédents ont présenté quelques extraits de ces rapports.

            L’existence possible d’une communication avec les êtres de l’au-delà entraîne logiquement le  problème de la survie de la conscience après la mort physique et, selon la nature des communications, celui de la réincarnation ou des vies antérieures. Malgré la fraude détectée par ces chercheurs sérieux chez beaucoup de véritables médiums, une quantité de faits inexplicables (révélations de connaissances, télékinésie, guérisons psi, etc.) constituent pour la science une énigme qui défie ses critères de « connaissance objective ».

            Selon le témoignage de plusieurs chercheurs, la science peut, par l’observation et le calcul statistique, établir de façon certaine la réalité objective de ces phénomènes. Mais quand il s’agit d’en expliquer la nature exacte, les diverses hypothèses tiennent plus à une échappatoire devant l’inconnu qu’à une véritable explication. Toutefois, dans ce domaine des phénomènes psychiques, les statistiques n’ont aucune valeur essentielle, car, affirme Jung(106), « tous les phénomènes parapsychologiques sont en tant que tels indémontrables. C’est-à-dire qu’en principe un cas unique attesté suffit à faire la preuve. De même il n’est pas nécessaire d’exhiber 10 000 ornithorynques pour démontrer l’existence de cet animal! »

 

Les limites de la science traditionnelle

        Des savants refusent de croire à la survie de la conscience après la mort, en s’appuyant sur l’hypothèse mécaniciste de la vie, selon laquelle la conscience est le résultat des réactions chimiques du cerveau. Si le cerveau cesse ses activités – ce qui se produit lorsqu’il n’est plus irrigué – la conscience disparaît avec la vie(107). Cette vue matérialiste du phénomène de la vie et de la conscience est un legs du courant positiviste inauguré au XIXe  siècle par Auguste Comte. On le brandit encore comme dogme « scientifique » contre tout fait ou phénomène qui semble déroger aux dites lois physiques. De quelles lois physiques s’agit-il? Celles que l’on reconnaît comme valides depuis Newton en tant que critères « absolus et universels » d’objectivité.

            Or, depuis Einstein et la théorie de la relativité, ces lois ont perdu ce caractère d’absolu et d’universel… sauf dans le camp des rationalistes irréductibles. « La surestimation de la raison, écrit encore  Jung, a ceci de commun avec un pouvoir absolu : sous sa domination, l’individu dépérit », car « plus la raison prédomine, plus la vie s’appauvrit »(108).

            Si les lois de la physique mécaniciste continuent de prévaloir en ce qui a trait aux phénomènes observables sensoriellement, elles ne peuvent plus se vérifier en microphysique. C’est pourquoi chez les physiciens nucléaires et les astrophysiciens, on ne parle plus de matière, mais de champ, de protons et d’électrons. « La physique et la relation espace-temps n’ont strictement aucun effet sur les processus nucléaires(109). »

            Les faits de conscience (télépathie, clairvoyance, précognition, etc.) que l’on qualifie de paranormaux et qui soulèvent la question de la survie de la conscience et de la réincarnation, sont des indices incontournables que « derrière le monde que nous appréhendons par nos cinq sens, il existe un autre  ‘cosmos’  auquel l’homme commence à avoir accès, non par le raisonnement, ni la pensée, ni la conscience, mais en se plongeant dans son propre psychisme, dans son propre esprit »(110). Et les lois qui régissent notre monde n’ont aucune valeur dans cet univers non matériel. L’espace, le temps et la loi de causalité y sont lettre morte(111) comme les événements de la physique nucléaire.

            Cette théorie de l’immatériel a fait son apparition dans les explications scientifiques vers 1920. Il n’y avait plus possibilité alors de progresser « dans les rails étroits des conceptions matérialistes et mécanistes ». Pour expliquer les phénomènes paranormaux, on a donc proposé que quelque chose de psychique se déplaçait dans l’espace(112).

            Ces limites de la science ont été on ne peut plus mises en lumière par Carl G. Jung.

« La parapsychologie, écrit-il, voit une preuve scientifiquement valable de la continuité de la vie après la mort dans le fait qu’un défunt peut se manifester – soit comme revenant, soit par l’intermédiaire d’un médium – et communiquer des choses qu’il était le seul à pouvoir connaître. Même s’il existe des cas bien confirmés, les questions n’en restent pas moins posées de savoir si le fantôme ou la voix sont bien identiques au mort ou si ce sont des projections psychiques, ou encore si les communications proviennent vraiment du défunt, ou si, peut-être, elles prennent source dans un savoir présent dans l’inconscient(113). »

            Ces dernières considérations de Jung seront reprises et expliquées par le Dr Denise Roussel dans le prochain chapitre : s’agit-il des capacités extrêmes de l’esprit humain ou de l’intervention d’une entité spirituelle

 

Un nouveau paradigme

 

            Les développements de la physique nucléaire par l’étude des éléments subatomiques ont forcé les savants à introduire, dans leurs explications du comportement des particules atomiques, des principes totalement ignorés de la physique traditionnelle, tels les principes d’incertitude, de probabilité et de relation acausale.

            Il en est résulté une nouvelle conception du monde et de la matière. Des théories à première vue contradictoires, comme la théorie ondulatoire qui considère la lumière comme une onde continue d’énergie et la théorie des quanta qui avance que les photons sont des corpuscules, sont paradoxalement reconnues comme deux approches justes mais différentes de la réalité, l’une relevant de l’aspect qualitatif alors que l’autre se réfère à l’aspect quantitatif de la matière. Voilà donc fortement ébranlée, sinon anéantie, la conception traditionnelle de la matière comme substance. Il n’y a plus, à leurs yeux de savants, que de l’énergie sous différents potentiels. Tout est vibration à différentes fréquences. Ce que nous appelons solidité, stabilité, n’est qu’illusion, création de notre esprit comme moyen d’appréhender sensoriellement la réalité tridimensionnelle.

            Pour les tenants de la Gnose de Princeton(114), matière et esprit sont synonymes. Il n’y a que de l’esprit, de l’énergie qui vibre. De là à englober les faits psychiques dans le champ de recherche des physiciens, il n’y a qu’un pas que d’aucuns ont déjà franchi, car ils ont observé une profonde analogie, sinon une similitude, entre les lois qui semblent régir les faits paranormaux et celles qui règlent le comportement des éléments subatomiques. Les explications futures des faits psychiques viendraient-elles des physiciens ? Chose certaine, la parapsychologie semble susciter beaucoup plus d’intérêt chez les physiciens que chez les psychologues.

            La science officielle ne s’est pas mise à l’heure des recherches de pointe, quoique beaucoup d’hommes de science l’aient fait. Une nouvelle conception énergétique du monde et de l’homme s’élabore grâce à ces pionniers de la recherche. Il est curieux de constater que l’ère du Verseau dans laquelle nous entrons est symbolisée traditionnellement par l’onde d’énergie (h).

 

 

 

Chapitre onze

Les Juges et les médiums

 

C

ette nouvelle conception énergétique du monde, évoquée au chapitre précédent, a servi de base d’argumentation au Dr Denise Roussel PH. D., appelée comme expert dans la cause intentée par le Collège des Médecins contre le médium Ian D. Borts en 1986(115). Cette dernière répondant aux questions de l’avocat de la défense et du Juge Jacques Lessard J.S.P. a fait état des deux grandes théories avancées par les parapsychologues pour expliquer l’existence et la nature des communications médiumniques.

            Une nuée de témoins vinrent à la barre pour affirmer et prouver que les communications reçues par l’accusé en transe médiumnique et enregistrées à leur profit furent à l’origine de leur guérison. Parmi ceux-ci figuraient un médecin, venu d’Allemagne et un chiropraticien, auxquels les avait référés le médium en transe profonde. Même l’inspecteur envoyé par le Collège des médecins pour prendre Ian D. Borts en flagrant délit d’exercice de la médecine, s’est trouvé libéré et guéri de certaines affections dont il avait fait état, après avoir suivi les conseils du médium.

            Mais le 1er juin 1987, Ian D. Borts(116) fut reconnu coupable par le juge Jacques Lessard de la cour des sessions de la paix d’avoir exercé illégalement la médecine le 21 novembre 1984, lorsqu’en transe médiumnique, il donnait une consultation à un enquêteur du Collège des médecins du Québec. Ce verdict fut maintenu en cour d’appel le 16 octobre 1987.

            Dans son jugement, le juge Lessard précise qu’il s’agit « d’une accusation portant sur la pratique illégale de la médecine, l’accusé n’ayant pas la capacité juridique d’exercer une telle profession ». Il souligne également que l’intérêt de cette cause, somme toute banale quant à l’accusation, réside dans « le moyen de défense inédit et vraiment particulier soulevé par l’accusé, et avec la présentation de certains témoins offrant un rang social quelque peu exceptionnel ».

            La défense de Ian D. Borts « est à l’effet qu’il est médium, c’est-à-dire une personne douée du pouvoir de communiquer avec les esprits et que si quelqu’un a pratiqué la médecine le 21 novembre 1984 lorsque l’enquêteur du Collège des médecins lui a rendu visite, ce n’est pas lui, mais bien les esprits avec lesquels il est entré en communication après s’être autohypnotisé (117) ». Voici comment le juge Lessard explique les conditions exceptionnelles dans lesquelles a été présentée à la Cour la défense du médium :

Le procureur de l’accusé, soutenant le fait que son client avait droit à une défense pleine et entière, entendait soulever comme moyen de défense l’existence d’un phénomène parapsychologique portant sur une science occulte mieux définie comme étant le phénomène de la médiumnité, le tout pour démontrer que l’accusé n’est pas l’auteur de l’infraction reprochée…

Se devant de reconnaître le droit de l’accusé à une défense pleine et entière et malgré son état de grande perplexité devant l’évocation d’un tel moyen de défense qui est loin de pulluler dans nos annales judiciaires, le tribunal s’est vu contraint d’écouter jusqu’à la limite la présentation de la défense de l’accusé, ne pouvant par anticipation prévoir sur quel fondement juridique la défense entendait justifier un tel moyen de défense…

            Puis le juge Lessard explique la procédure employée par le médium pour atteindre une transe profonde :

Sur ce (au cours de la séance) arrive l’accusé qui se dirige vers son fauteuil et dans lequel il s’étale en se livrant à un certain manège tendant vers une complète relaxation du corps.

Alors, à ses côtés, l’assistante procède à un compte à rebours à compter du chiffre 100 pour s’arrêter à un moment où l’accusé se trouve présumément en état de transe hypnotique. […]

C’est ainsi qu’il aurait acquis l’habitude de maîtriser certaines techniques d’ordre parapsychologique dont l’état de transe hypnotique. Lorsqu’il se retrouve dans un tel état, il affirme qu’il devient tout à fait inconscient de ce qui se passe autour de lui. Sa technique consiste dans une relaxation complète de son corps et qu’après avoir débuté un décompte numéral à rebours, il tombe dans un état d’assoupissement total. […]

Étant en transe hypnotique et agissant comme un médium, son anatomie ne servait que d’intermédiaire entre son visiteur et des êtres d’un autre monde qu’il définit comme étant des esprits, d’où sa dénégation de toute responsabilité quant à l’infraction qui lui est reprochée. 

            En Cour d’Appel, le juge André Biron ajoute les informations suivantes :

Pour prouver ses avancés, il fait entendre différents professionnels et gens d’affaires qui ont décrit les séances auxquelles ils ont participé avec lui. Tous ont déclaré que lorsqu’il est en transe et répond aux questions posées, sa voix change et qu’il répond comme un spécialiste en la matière, faisant preuve parfois de plus de connaissance qu’eux-mêmes dans leur discipline. Or, selon la preuve, la formation académique de Ian Borts se résume à un diplôme de High School, et d’une année de scolarité dans une école de musique.

            L’avocat de la défense fit entendre plusieurs témoins dans le but de convaincre le tribunal de l’authenticité de l’accusé en tant que médium. Comparurent à tour de rôle un médecin et deux chiropraticiens qui affirmèrent la concordance des diagnostics prononcés par les soi-disant entités avec le leur. Ils alléguèrent de plus que le médium en transe faisait montre d’une remarquable expertise en médecine et en chiropraxie.

            Puis se succédèrent à la barre des témoins un homme d’affaires, un économiste, une métaphysicienne, deux patients guéris grâce aux conseils donnés par le médium en transe, un théologien, ainsi qu’une personne-ressource en psychologie et en parapsychologie, le Dr Denise Cossette-Roussel, PH.D.

            Tous ces témoins affirmèrent que pendant les séances auxquelles ils assistèrent chez l’accusé, ce dernier, en transe profonde, changeait de voix et se montrait compétent dans les disciplines ou domaines propres à chacun d’eux.

            Mais ces constatations, tout unanimes qu’elles fussent, n’apportaient pas de preuve formelle que l’accusé, pendant ces séances, était bel et bien en transe profonde et qu’il ne servait que d’intermédiaire entre les entités (Speakers) et les consultants. Elles ne faisaient qu’appuyer le témoignage de l’accusé lui-même. Il fallait, pour compléter la preuve, le témoignage d’un expert dans le domaine des faits psychiques paranormaux. Ce fut le rôle que joua le Dr Denise Cossette-Roussel au cours de ce procès.

            Voici l’essentiel de ce témoignage qui fait état du point de vue de la science sur le phénomène de la médiumnité. Le texte littéral (transcription juridique) a été légèrement retouché pour l’adapter au style d’une monographie. Mais l’argumentation de base a été scrupuleusement respectée.

            Ayant bien établi sa crédibilité comme expert en parapsychologie, le Dr Roussel exposa à la Cour ce qu’est cette science nouvelle puis aborda l’étude du phénomène proprement dit de la médiumnité :

Dr Roussel :

J’en venais à décrire le phénomène précis qui nous concerne ici : celui de la         médiumnité ou de la  sensitivité.

Juge Lessard :

 Pardon?

Dr Roussel :

Sensitivité. On aurait pu utiliser le mot sensibilité, mais ce terme n’est pas assez précis pour dire que la sensibilité s’étend aussi à des phénomènes paranormaux. La médiumnité, pour les « spirites » ou le mouvement spiritualiste en général, postule nécessairement l’existence d’entités désincarnées avec lesquelles on entre en communication. Mais si vous voulez étudier les mêmes phénomènes sans vous servir de ce concept d’entité, vous devez utiliser le concept de sensitivité qui signifie que l’esprit humain est capable de dépasser les données sensorielles ordinaires.

Ce que je vois actuellement, je le vois par mes sens, mais si je vois ce qui se fait ailleurs, dans un lieu très éloigné et que je vous le décris en détail, cela dépasse ce qu’on appelle ordinairement la perception sensorielle. Il s’agit alors de perception extra-sensorielle ou, pour employer un terme global, de sensitivité. Cette faculté inclut aussi le pouvoir d’émettre, de causer des actions qui se passent à l’extérieur sans utiliser les moyens normaux pour le faire ou pour recevoir de l’information qui échappe normalement à nos sens.

Des phénomènes psi authentiques remettent en question la conception habituelle qu’on se fait des possibilités de l’être humain. C’est pourquoi ils sont ordinairement rejetés par le corps officiel de la science, comme ce fut le cas en physique pour Einstein : sa théorie de la relativité a tellement bouleversé les concepts reçus qu’on a dû chercher une autre façon de comprendre l’être humain.

De même la médiumnité fait appel à des idées nouvelles sur les possibilités de l’être humain. Aussi est-on obligé de changer de paradigme, c’est-à-dire de vérité de base, disons de trouver une supervérité qui explique toutes les autres. Lorsqu’on pensait que la terre était plate, toutes les connaissances se basaient sur cette théorie. Dès qu’on a prouvé qu’elle était ronde, on a changé de paradigme. Quand on croyait qu’elle était immobile, on expliquait les choses d’une certaine façon. Quand on  constata qu’elle tournait, on a été obligé de repenser toutes les sciences, géologie et autres. Les phénomènes psi nous obligent à faire de même par rapport aux possibilités de l’être humain.

Je résume rapidement ces dernières. Il y a différents états de conscience autres que celui de conscience éveillée, normale, dans lequel l’on est actuellement. À chaque état de conscience correspondent des fonctionnements différents de l’appareil psychique : la respiration, la mémoire et l’ensemble des fonctions psychobiologiques changent; l’ensemble des capacités de l’intelligence et des émotions changent également. Dans cette dimension de transe profonde, on se rend compte que l’apprentissage, qui ne se base plus alors sur le conscient et le rationnel, mais sur les moteurs très puissants que constituent l’inconscient et l’irrationnel, se fait d’une façon beaucoup plus rapide. De plus, dans cet état de transe profonde – autre constatation déconcertante – les concepts d’espace et de temps ne sont plus les mêmes, c’est-à-dire que je peux avoir accès à de l’information qui concerne le passé, le présent et l’avenir.

Ces constatations proviennent des données de laboratoire universellement reconnues. On possède des piles de volumes traitant de ces sujets, tous écrits par des docteurs sérieux.

Il y a aussi les sources de la connaissance. Notre mode habituel d’avoir accès à la connaissance, admis généralement dans notre culture, procède par les données sensorielles, l’apprentissage rationnel et la mémoire. L’étude des phénomènes de transe profonde nous a fait découvrir un autre mode très puissant qui passe, celui-là, par l’inconscient d’un sujet qui est complètement endormi.

Juge Lessard :

L’être ne change pas?

Dr Roussel :

L’être est dans des états différents de fonctionnement, comme l’eau peut être dans des états différents, liquide, solide ou gazeux, tout en restant de l’eau.

Juge Lessard:

 Il ne s’agit pas d’un être qui vient d’une région astrale, c’est l’être lui-même?

Dr Roussel :

C’est l’être humain tel qu’on le connaît. Lorsqu’il change de mode de pensée ou de fonctionnement, il est capable de performance qu’on ne lui reconnaît pas dans un autre état de conscience.

Juge Lessard:

Qui inspire, qui crée, qui est générateur de cette performance?)

Dr Roussel :

Votre Honneur, vous touchez ici un des points considéré comme central dans les manuels de parapsychologie. Ça s’appelle en anglais :Psi Inductive Condition*. Ce sont les conditions qui induisent ou favorisent l’apparition des phénomènes psi. Ceux-ci en effet ne se produisent pas dans n’importe quelle circonstance – à moins d’être très doué comme le sont certains sensitifs – mais ordinairement, on doit créer des conditions favorisant l’arrêt du fonctionnement rationnel, en se mettant dans un état de relaxation profonde pour permettre, disons, à l’intelligence humaine de suivre des chemins différents du chemin rationnel.

Juge Lessard :

Sans qu’il y ait transposition d’être?

            Dr Roussel :

Non. La personne est toujours là. Dans quelques minutes, elle se réveillera pour retrouver les états ordinaires de conscience.

Juge Lessard:

Vous écartez l’idée qu’une entité occuperait un être vivant pour s’exprimer à travers lui?

Dr Roussel :

Ça, c’est autre chose, car dans toutes les études qui ont porté sur des médiums, certains ont déclaré que leurs connaissances venaient d’entités désincarnées, alors que d’autres n’en ont pas senti le besoin.

Quant à la source de leurs connaissances, permettez-moi de ne pas me prononcer là-dessus, parce que dans les laboratoires de recherche, on n’a pas encore pu établir, hors de tout doute, qu’il s’agit de l’intelligence humaine dans son fonctionnement extrême ou que ce sont des entités désincarnées. C’est un problème vraiment trop complexe. Il faudrait aborder ici les problèmes de la réincarnation, de la survie après la mort, des entités*, etc.

L’avocat de la défense :

 J’aimerais, Votre Seigneurie, que madame nous entretienne un peu de ce qu’on dit dans sa discipline de ces influences extérieures dans le cas de médiumnité.

Juge Lessard:

 Je comprends, Maître, ce que vous voulez établir. Vous voulez faire discourir votre témoin sur l’hypothèse qu’un être, une entité, ce que vous appelez un Speaker, un être quelconque emprunte le corps d’une personne pour exprimer ou répondre à des questions, n’est-ce pas?

L’avocat de la défense :

C’est ça, Votre Seigneurie.

Dr Roussel :

Alors, je vais résumer les deux grandes hypothèses qui sont d’égale valeur à cause du schème métaphysique encadrant l’une et l’autre. Dans le premier cas, on affirme qu’il s’agit d’une possibilité innée, génétique, qui appartient au genre humain, mais qui trouve son plein développement seulement dans des êtres exceptionnels. Ici, il n’y a pas d’intervention extérieure. Aussi est-on obligé de postuler que tout ce qui existe ou a existé, à travers le monde, laisse une trace. Toute connaissance, tout événement, à un certain niveau, qu’on serait tenté d’appeler immatériel, laisse une trace.

Cette hypothèse nous étonne moins aujourd’hui, car on est familier avec les ondes radio, on connaît la possibilité de communiquer à distance, de capter la lumière des étoiles qui est partie depuis des milliards d’années. Cette hypothèse « laïque » qui nous vient de laboratoires de l’Europe de l’est n’a pas besoin de faire intervenir un concept de Dieu ou d’entités par l’existence d’une rémanence*. Donc, en me mettant dans un certain état, je suis capable, à la manière d’un radar ou d’un radio, de trouver une source de connaissance qui m’est demandée, que je dois localiser, si je suis un médium, un sensitif.

Juge Lessard:

Pour être médium, faut-il avoir une nature supersensitive?

Dr Roussel :

Oui. « Supersensitive », « Supermind ». Ce sont des expressions qui reviennent constamment dans les travaux de recherche. Il s’agit de l’être dans ses capacités supranormales. Freud nous a fait admettre une profondeur, celle de l’inconscient. Mais avec ces nouveaux concepts, on est obligé d’admettre une élévation en hauteur plutôt qu’en profondeur comme il l’a établi. Ce sont ces capacités supranormales qui peuvent s’expliquer par l’hypothèse « laïque ». L’autre hypothèse soutient qu’il existe des entités désincarnées qui continuent à influencer notre comportement. Cela n’a rien d’étonnant, car toutes les religions ont supposé l’existence d’anges gardiens, d’esprits de Dieu, etc. Voilà l’hypothèse religieuse qui présente toute une chaîne de preuves qui se tiennent.

Je n’ai pas à choisir entre les deux explications, parce que les deux courants existent en science. Il ne s’agit pas uniquement de croyants catholiques ou protestants, mais de chercheurs qui croient à la spiritualité et qui font des expériences de laboratoire de façon scientifique et certaine. Il me vient à l’esprit l’A.R.E.* (Association for Research and Enlightenment), l’École de Rhine* à Durham. Il y a aussi le Dr Ian Stevenson*, qui est un médecin en charge de la neuropsychiatrie de l’Université de Virginie et qui publie dans ce domaine depuis quarante ans, en particulier sur la réincarnation.

Tous ces chercheurs vont démontrer que nous continuons à survivre après la mort. Comment peuvent-ils le démontrer scientifiquement? C’est tout simplement en partant d’un autre point de vue, en changeant la question comme ceci : on sait, depuis les travaux du Dr Penfield*, que le cerveau enregistre tout et que si moi, par exemple, j’ai des souvenirs de la Grèce ou de n’importe quoi, on pourra toujours dire que je les ai entendus à la radio ou à la télévision. Alors on choisit un enfant d’un an et demi à huit ans au maximum, habitant hors d’une ville, dans des milieux où il n’y a ni télé ni radio, et qui prétend avoir un autre nom, avoir existé ailleurs. Cet enfant défend tellement son point de vue qu’il oblige les parents à visiter l’endroit d’où il vient et, au grand plaisir ou déplaisir de la parenté, il arrive à prouver qu’il connaît cet endroit où il prétend être décédé et où il a vécu auparavant. Le Dr Stevenson possède 2 000 dossiers de ces cas, dont plusieurs ont été publiés.

Si donc on existe présentement et qu’on a déjà existé auparavant, il faut maintenir entre les deux existences, une activité, disons, ‘immatérielle’. C’est ce genre d’hypothèse qui peut expliquer le rôle des entités désincarnées et c’est scientifiquement soutenable.

Juge Lessard:

 Quelle est votre définition d’une entité?

Dr Roussel :

C’est le seul terme que l’on peut trouver pour définir un compendium, c’est-à-dire un noyau d’énergie qui se conduit comme un être intelligent.

Juge Lessard:

J’ai entendu hier l’expression de Speaker

Dr Roussel :

Il y a eu de très grands médiums qui ont été étudiés par la science depuis cent ans parce que justement ils prétendaient communiquer avec des entités désincarnées. De nombreux travaux font état de la justesse de leurs affirmations. Les médiums affirmaient qu’ils ne puisaient pas les connaissances à l’intérieur d’eux-mêmes. Sur ce point, tout le monde est d’accord. Mais quant à savoir quelle est la nature de la communication et la nature de la source d’information, cela dépend à laquelle des deux écoles de pensée vous vous référez.

Juge Lessard:

Y a-t-il une raison particulière pour qu’il y ait changement de voix et d’intonation chez le médium en transe?

Dr Roussel :

Tout à fait, Votre honneur. C’est parce que son propre fonctionnement psychobiologique est mis de côté dans ce qu’on a convenu d’appeler une transe profonde. Dans notre état habituel, on se valorise comme personnalité. Mais dans cette situation, on fait le contraire, on dit : ce que je suis est, pour l’instant, mis entre parenthèses, et je sers de véhicule pour une communication.

Juge Lessard:

 Mais il n’y aurait pas de changement de langage… de l’anglais au français…

Dr Roussel :

Oui. Il y a des travaux qui ont porté sur un phénomène appelé xénolalie* ou xénoglossie*. C’est la connaissance spontanée d’une langue ancienne, disparue ou l’expression par le sujet dans des langues qu’il n’a jamais connues.

L’avocat de la défense :

 Est-ce que vous avez terminé votre exposé, Madame?

Dr Roussel :

Votre Honneur, je pense que ça suffit comme base générale. Si à l’occasion de faits précis je dois vous les expliquer, je le ferai.

 

            Malgré ce solide exposé du témoin expert, Ian Borts n’en fut pas moins reconnu par la Cour comme ayant enfreint la loi et coupable d’avoir exercé illégalement la médecine en faisant des diagnostics et en proposant des traitements spécifiques. La Cour doit appliquer la loi telle qu’elle est établie par le législateur. Et la loi concernant l’exercice de la médecine, dévolu aux seuls médecins, dont la compétence en matière de santé leur est exclusivement attribuée, n’a pas prévu d’exception à cette règle pour des interventions  extraordinaires opérées par des entités désincarnées, fussent-elles d’anciens médecins décédés. Personnellement, le juge Jacques Lessard, à l’issue du procès, affirmait qu’il ne contestait pas la capacité ultrasensorielle de Ian Borts ni l’existence d’êtres désincarnés qui interviennent à travers lui(118). À ce point de vue, on ne peut taxer le Tribunal d’avoir des préjugés défavorables et de manquer d’équité, même si le juge André Biron, de la cour d’appel,  soutenait, pour sa part, ne pas croire à l’existence et aux interventions des esprits qui s’exprimeraient par l’accusé.

            Le Collège des médecins est, à mon avis, le seul responsable d’une telle aberration, car, pour conserver ses privilèges et un  monopole usurpé sur la santé des gens, il ferme les yeux sur la raison d’être du médecin et le but de sa mission: restituer la santé aux malades, ce que d’autres personnes ou d’autres méthodes peuvent aussi réaliser. S’il accepte l’aide  des infirmières et des travailleurs sociaux, etc. pour le seconder dans son travail, pourquoi est-il si tatillon lorsqu’un médium peut la lui apporter soit pour le diagnostic soit pour le traitement?

« Il est inouï, affirme le Dr Denise Roussel, qu’une seule corporation puisse s’accaparer  le droit de discourir sur le corps humain. Il devrait y avoir une possibilité de collaboration entre les organismes médicaux officiels, comme en Grande-Bretagne et au Brésil, Ici, dès qu’un médecin travaille avec un médium, il est aussitôt rayé de l’ordre. C’est un comportement punitif qui ruine toute possibilité d’étude scientifique de ces phénomènes(119) ».

 

 

Conclusion

Un jour viendra certainement où nos deux mondes seront en relation intime; les communications entre eux seront un phénomène ordinaire et alors la grande richesse des ressources du monde spirituel sera à la disposition du monde terrestre, pour le bien de toute l’espèce humaine.

 

                   Anthony Borgia (médium), Ma vie au paradis       

 

 

D

ans les pages précédentes j’ai tenté de brosser un panorama embrassant le phénomène de la médiumnité dans sa totalité. Le lecteur en a sans doute retiré une meilleure connaissance de ces facultés psychiques que tout un chacun possède, ne serait-ce qu’à l’état latent. Il ne reste à qui veut les développer que de s’y exercer en s’inspirant des techniques de ceux qui ont développé leur ESP* ou leur médiumnité.

            Mais, attention! Ces facultés intérieures doivent être maîtrisées et utilisées pour son propre avancement ou celui d’autres personnes, sans quoi les aborder pour satisfaire une simple curiosité génère beaucoup de surprises pas toujours agréables. Car elles ne feront ressortir que plus vivement les conséquences de ses propres peurs et croyances personnelles, si elles n’ont pas été exorcisées. Elles peuvent aussi permettent à des entités maléfiques de s’emparer du médium imprudent ou paranoïaque et en faire un « démon » comme Hitler. Manipulé par des mages sataniques, ce dernier se servait de sa médiumnité pour dominer le monde par des moyens diaboliques avec toutes les conséquences effroyables qu’a connues l’Europe(120),  alors que son contemporain, Edgar Cayce, utilisait ses « dons » psychiques pour servir et guérir ses semblables. La médiumnité est donc une épée à deux tranchants.

            Poltergeists, écriture automatique, précognition et « channeling » sont autant de manifestations dans notre réalité tridimensionnelle d’une vie trépidante dans d’autres dimensions avec lesquels nos moi intérieurs sont en constantes relations, comme nous le rappellent nos rêves quotidiens. De plus, qui n’a pas connu une fois ou l’autre cette sensation du « déjà vu* » ou du « déjà vécu » au cours d’une situation fortuite ? Qui n’a pas expérimenté cette communion télépathique en pensées ou en mots avec un être cher ou proche, tout surpris d’une telle « coïncidence » ?

            Le rôle des grands médiums consiste à communiquer un enseignement favorisant l’évolution de l’humanité ou le soulagement des malades en posant des diagnostics et en indiquant des remèdes. Plusieurs ont exercé les deux rôles : Edgar Cayce, Ian Borts, Rosemary Brown, Jane Roberts. Certains se sont mis au service de l’humanité en se consacrant plus particulièrement à la guérison physique : Arigo, George Chapman, Matthew Manning. D’autres, comme Alicia, ont œuvré davantage sur le plan spirituel, apportant aux âmes la guérison totale au-delà de la mort, ou comme Paulette, ont utilisé leurs facultés psychiques pour la défense des plus démunis en réclamant l’égalité pour tous et le respect des droits humains.

            La médiumnité, comme la perception extra-sensorielle, est-elle une reviviscence accidentelle d’une faculté primitive tombée dans l’oubli lors de l’avènement de la pensée rationnelle, comme le soutiennent les évolutionnistes? Serait-elle, au contraire, les prodromes d’une faculté nouvelle en voie de développement dont la fonction intuitive s’exerçant chez l’homme du futur rejetterait dans les automatismes psychologiques la fonction rationnelle qui prédomine dans la conscience de l’homme d’aujourd’hui? (121)

            Il est paradoxal de constater que cette curieuse faculté qu’on qualifie de « primitive »  a  permis les plus grandes découvertes scientifiques qui sont à l’origine de notre développement technologique moderne. Pensons aux diverses inventions révélées à leurs auteurs en rêve (Edison, Tesla, Einstein, Nil Bohr, etc.) Les rêves ne sont-ils pas déjà les « résidus d’un commerce que nous entretenons avec d’autres niveaux d’existence ou d’autres univers »?

            Ainsi, dans le stade futur de l’évolution de l’homme, la certitude scientifique ne sera plus tributaire seulement d’un enseignement officiel et social, garantie par des chercheurs diplômés, mais sera personnelle et individualisée. Grâce au développement plus poussé et plus harmonieux de ses facultés de connaissance (sens, pensée, sentiment et intuition) et de sa perception extra-sensorielle devenue quotidienne, chacun pourra vérifier par lui-même, dans la réalité des faits, les dires et les enseignements des hommes de science, à supposer que ceux-ci  se démarqueraient encore de l’homme ordinaire.

            Chacun pourra ainsi atteindre à la connaissance non seulement par la mémoire et le raisonnement, mais aussi et surtout par la clairvoyance et la télépathie. Le champ de la science ne sera plus limité au monde tridimensionnel mais s’étendra aux autres univers parallèles avec lesquels l’homme aura un contact normal et habituel par son psychisme. Ces facultés de demain ne sont-elles pas en gestation dans les expériences actuelles de sortie du corps – ou voyage astral – et de la médiumnité?

L'âge qui s'en vient, ont dit à plusieurs reprises les Guides de Ruth Montgomery, en sera un de plus grande compréhension spirituelle et psychique, alors que les individus en arriveront à connaître pleinement le but de leur existence terrestre(122). 

 

            Un corollaire à cette étude sur les médiums concerne l’existence d’autres dimensions de la réalité et des relations constantes qui s’établissent entre elles et notre dimension physique. Des chercheurs scientifiques (géologues, astronomes, archéologues et paléontologues) s’acharnent, à partir des résidus fossiles (ou d’autres découvertes) auxquels s’intéressent leurs spécialités, à trouver une explication de l’état actuel du monde et de l’humanité comme résultat de l’évolution. À cette fin, ils élaborent des théories et des hypothèses basées sur une vue empirique matérialiste de l’évolution de la terre et de l’Homme. Des écrivains dits scientifiques(123) ou ésotériques, s’inspirant de ces théories, ont tenté d’esquisser une histoire primitive de la terre et de l’homme en interprétant, comme des comptes-rendus « historiques », les Livres sacrés des diverses religions : la Bible des Juifs, le Popol Vuh des Mayas, l’Avesta des Perses, les Védas des Hindous et  l’Edda des Scandinaves). Dans cette optique, ils s’efforcent de faire ressortir une supposée cohérence entre ces différents récits mythiques; ce qui leur fournit un prétexte pour présenter l’hypothèse de la visite, durant la pré- ou proto-histoire de la terre, de « cosmonautes venus du ciel » pour coloniser celle-ci après une ère glaciaire (Würm III) qui avait failli anéantir toute vie sur terre. Ils donnent à ces extraterrestres des noms bibliques : Éloïm, Yahve. Adonai, etc.

            N’est-il pas plus simple, sans nier la possibilité de visites d’ « extraterrestres », d’attribuer notre évolution à des entités d’une autre dimension qui ont « colonisé » notre monde soit en inspirant ceux qui l’habitaient, soit en s’incarnant au plan physique pour venir enseigner à leurs frères et sœurs déjà incarnés les secrets de la Nature et de leur propre essence spirituelle? Tels furent les initiateurs des diverses religions. C’est ce que nous révèlent les grands médiums comme Edgar Cayce et Jane Roberts. Et ces entités, Seth les désigne sous le nom de Speakers, c’est-à-dire les « Enseignants ». Comme notre vie quotidienne est toujours « inspirée » ou influencée par notre vie onirique(124), c’est-à-dire par le commerce nocturne avec d’autres dimensions, de même la vie de l’Humanité est constamment influencée par le commerce avec ces autres dimensions de réalité. Beaucoup de nos mythes nés ainsi dans le domaine du rêve ont influencé profondément et continuent d’influencer notre civilisation.

De même que la vie de chaque individu procède de dimensions cachées, situées au-delà de ce qui est accessible dans les limites de la vie physique et tire son énergie et son pouvoir d’agir de sources inconscientes, l’univers physique, tel que vous le connaissez, trouve ses origines dans d’autres dimensions. Lui aussi prend sa source dans des réalités profondes.

L’Histoire n’est qu’un éclairage particulier sur lequel vous vous focalisez. Vous envisagez les événements sous cet angle précis et vous les interprétez à la lumière de vos connaissances. Votre attention est tellement absorbée que lorsque vous vous interrogez sur la nature de la réalité, vous la réduisez automatiquement à cet épisode éphémère.

Jane Roberts, L’enseignement de Seth, pp. 261-262.

… le drame intérieur est celui qui est réel. Le Christ est devenu le Crucifié, Judas le traître, bien que le Christ n’ait pas été crucifié et que Judas ne l’ait pas trahi. La réalité appartenait donc au mythe. La réalité était le mythe. Dans ces cas-là, les événements intérieurs l’emportent sur les faits physiques qui ne sont que les symboles de ces événements.

Jane Roberts, L’enseignement de Seth, pp. 493.

 

Document A

Carl G. Jung provoque un poltergeist

 

J

ung voulait connaître les opinions de Freud sur la précognition et la parapsychologie en général. Il le rencontra à Vienne en 1909 et lui demanda ce qu’il en pensait.

Fidèle à son préjugé matérialiste il repoussa tout ce complexe de questions, n’y voyant que sottise; il se réclamait d’un positivisme tellement superficiel que j’eus peine à me retenir de lui répondre avec trop de causticité. Quelques années s’écoulèrent encore avant que Freud reconnût le sérieux de la parapsychologie et le caractère de donnée réelle des phénomènes « occultes ».

Tandis que Freud exposait ses arguments, j’éprouvais une étrange sensation, il me sembla que mon diaphragme était en fer et devenait brûlant, comme s’il formait une voûte brûlante. En même temps, un craquement retentit dans l’armoire-bibliothèque qui était immédiatement à côté de nous, de telle manière que nous en fûmes tous deux effrayés. Il nous sembla que l’armoire allait s’écrouler sur nous. C’est exactement l’impression que nous avait donnée le craquement. Je dis à Freud : « Voilà ce que l’on appelle un phénomène catalytique d’extériorisation. »

« Ah! dit-il, c’est là pure sottise!

Mais non ! répliquai-je, vous vous trompez, monsieur le professeur. Et pour vous prouver que j’ai raison, je vous dis d’avance que le même craquement va se reproduire. » Et de fait, à peine avais-je prononcé ces paroles, que le même bruit se fit entendre dans l’armoire.

J’ignore encore aujourd’hui d’où me vint cette certitude. Mais je savais parfaitement bien que le craquement se reproduirait. Alors, pour toute réponse, Freud me regarda, sidéré. Je ne sais pas ce qu’il pensait, ni ce qu’il voyait. Il est certain que cette aventure éveilla sa méfiance à mon égard; j’eus le sentiment que je lui avais fait un affront. Nous n’en avons jamais plus parlé ensemble.

            Carl G. Jung, Ma vie,  Gallimard, pp. 182-183

 

Document B

Intervention psycho-sociale

(voir chapitre cinq)

Évaluation

A

drien est un jeune adolescent en pleine crise pubertaire. Il est intelligent et se montre actif, nerveux et souvent agressif dans ses relations familiales. Chaque fois que les phénomènes vont se produire, les grands-parents ont remarqué qu’Adrien devient plus nerveux, ne reste pas en place et a besoin de boire beaucoup d’eau.

            Par ailleurs, avec moi il se montre calme et très doux, quelque peu gêné. Il s’efforce de  présenter une bonne image de lui-même. Il semble manipuler la situation à son avantage. Il affirme craindre beaucoup ce qui se passe, mais son comportement me paraît peu congruent avec ses affirmations. Loin de donner l’impression d’avoir vraiment peur, il semble, au contraire, se plaire au milieu de ces « fracas » et de tout le monde qu’il dérange et qui accourt vers le « mystérieux ». Il prend ainsi la vedette et en retire, sans doute,  une grande valorisation.

            Il est possible qu’il cherche par là, plus ou moins consciemment, à compenser ses échecs sur le plan scolaire : mésadaptation à la Polyvalente, retard dans ses matières, inattention dans les cours (souvent « dans la lune »), absence de motivation à étudier (trop difficile ? il est passé de la 6e au secondaire I).

            Ayant toujours été en contact quotidien avec des adultes âgés (grands-parents, grand-oncle), Adrien n’a pas joui de la présence spécifique de son père (image d’identification). Ce besoin d’une relation avec la personne significative du père se manifeste dans les événements de façon qui nous paraît assez claire : 1° le père s’intéressant aux faits paranormaux, Adrien en provoquerait (consciemment : supercherie ou inconsciemment : poltergeists) à l’effet d’attirer sur lui, par ce moyen, son attention  et prévenir ainsi sa sévérité par rapport à ses problèmes scolaires; 2° dans les événements de la nuit du 22 au 23 novembre 1981, Adrien ne parle plus d’esprits mais d’un ami de son père qui se serait introduit au sous-sol pour troubler son sommeil et qui aurait avoué être responsable de tout le charivari causé dans la roulotte. Ce personnage « insaisissable » dans l’obscurité ne ménage pas l’oncle Albert qu’il traite de noms dégradants.

            Le père d’Adrien est un ex-religieux enseignant qui, après le décès de sa femme  a réorganisé sa vie personnelle indépendamment de ses enfants, confiant leur éducation aux grands-parents qui exerçaient à leur endroit l’autorité parentale. Homme assez cultivé, professeur, le père s’intéresse beaucoup à la lecture et à la musique. Il possède en plus une collection complète sur la parapsychologie.

            Il avoue ne pas avoir toujours été disponible à ses enfants, obligé qu’il était d’aller travailler à l’extérieur. Ne voyant donc ceux-ci que sporadiquement, même les fins de semaine, il n’a pu établir avec eux une relation profonde qui aurait permis à Adrien une identification plus sécurisante. L’image paternelle à laquelle Adrien a dû se référer jusqu’à présent était double (le grand-père et le père) et même triple, car Adrien est très lié affectivement avec son grand-oncle. Mais ce dernier représente le père permissif (papa-gâteau, mais un peu naïf et bonasse), alors que le grand-père et le père sont perçus comme l’autorité souvent punitive.

            Il s’ensuit qu’à cette étape de la puberté, alors que s’opèrent en lui de rapides changements sur le plan physique et de profondes modifications sur le plan psychique (éveil de la sexualité, besoin de s’affirmer, etc.), Adrien a besoin de se raccrocher à un modèle plus près de lui par l’âge et le lien familial. Mais, en l’occurrence, ce modèle, le père, est la personne avec laquelle il a le moins de relations intimes et permanentes. D’où son désarroi psychologique et ses tentatives de se relier à lui plus étroitement.

            Si la première série de phénomènes dans la roulotte est authentique (objective), cela pourrait signifier deux choses :

1° Des phénomènes de poltergeist impliquent souvent le duo « personne âgée-adolescent : en fait ils se produisent aussi à la maison des grands-parents lorsque Adrien s’y trouve avec l’oncle (72 ans).

2° Les phénomènes semblent, en partie, dirigés contre l’oncle. Sur le plan inconscient, cela pourrait signifier une tentative de la part d’Adrien, pour couper une relation qui n’est plus satisfaisante. S’il est gratifiant sur le plan des cadeaux, le personnage de l’oncle ne l’est nullement sur le plan de l’identification : c’est un vieux garçon, un peu bonasse, un peu naïf, un peu encombrant au sein de la famille et que les parents n’aiment pas voir trop souvent en compagnie d’Adrien. Par ailleurs, les phénomènes paranormaux intéressent le père. Voilà donc un excellent moyen, pour Adrien, d’attirer l’attention de ce dernier sur lui, puisqu’il est au centre de ces phénomènes.

            Ce qu’il faut retenir de cette analyse de la situation, c’est qu’il existe une carence de relation affective entre le père et le fils, carence qui est vivement ressentie à cause des problèmes scolaires d’Adrien et qui le laisse désemparé. Le besoin de la présence significative du père auprès de l’adolescent est clairement signifié par les événements qui viennent de se produire. C’est donc sur l’établissement de cette relation que doivent porter avant tout mes interventions.

Plan de travail

        Dans un premier temps, elles ont visé à dédramatiser la situation familiale en désamorçant la croyance à l’intervention  des « esprits ».  Dès le début, j’ai invité les membres de la famille à ne pas modifier leur routine de vie et à ne pas attacher trop d’importance à ces phénomènes.  Cette consigne a été suivie à la lettre par le père et les grands-parents.

            Dans un deuxième temps, j’ai suggéré au père de limiter les rencontres d’Adrien avec son grand-oncle et appuyé fortement l’intention de ce dernier à déménager au village par souci de santé.

            Dans un troisième temps,  la situation a été clarifiée relativement à la relation père-fils : le besoin d’Adrien d’une présence suivie et permanente de son père auprès de lui se fait d’autant plus sentir que ce dernier est en crise pubertaire. En fait, à la faveur des événements et des échanges qu’ils ont suscités, le père s’est rendu compte qu’il ne s’était pas  tellement occupé de son fils, et qu’il était temps pour lui de prendre l’entière responsabilité de ses enfants et d’Adrien en particulier, présentement aux prises avec des problèmes d’adaptation tant au sein de la famille qu’à la polyvalente. Le père a commencé à se rapprocher de son fils en le faisant coucher dans sa chambre (soi-disant pour le protéger!) et en l’associant à certains de ses travaux et lui attribuant un petit salaire.

            Nous sommes également intervenu auprès des journalistes, à la demande de la famille, pour les dissuader de « publiciser » ces événements, qui pourraient s’avérer n’être qu’une immense supercherie.

Résultats

1.      Les  phénomènes ont cessé de se produire dès que l’oncle a décidé de quitter sa roulotte pour déménager au village et que les contacts d’Adrien avec ce dernier furent limités et remplacés par la présence plus assidue du père.

2.      Le rendement scolaire d’Adrien s’est amélioré après l’intervention du père et la collaboration des professeurs.

3.      La famille a retrouvé sa tranquillité.

 

Document C

Enquête sur la clairvoyance

Questionnaire

1.     À quel âge avez-vous pris conscience de votre clairvoyance?

Quelle en fut l’occasion ou les circonstances?

Dans quel état psychologique étiez-vous alors? stressé? calme? euphorique? apeuré? inquiet? sûr de vous? autre?

2.     Aviez-vous vécu antérieurement (dans l’enfance) une ou des expériences analogues? « du déjà vu »? sortie du corps (en rêve ou éveillé)? pressentiments? prémonition?

3.     Y a-t-il dans votre famille des personnes présentant des aptitudes psychiques particulières?

4.     Décrivez en quelques mots votre première expérience de clairvoyance, ce que vous avez vu que les autres ne voyaient pas.

5.     Cette première expérience vous a-t-elle fait peur? réjoui? ou laissé indifférent? Vous sentiez-vous anormal?

6.     Avez-vous décidé d’approfondir ce phénomène ou développer cette aptitude? Qu’avez-vous fait pour cela?

7.     Votre aptitude à l’ESP (perception extra-sensorielle) s’est-elle améliorée? Si oui, montrez la différence d’avec votre première expérience.

8.     Pouvez-vous préciser l’élément ou le facteur déclencheur de votre ESP? Est-elle volontaire? Ou survient-elle de façon inopinée?

9.     Dans quelles circonstances ou avec quelles personnes se produit-elle?

10. Y a-t-il des moments ou des périodes où elle est inopérante? Si oui, dans quel état psychologique (émotionnel) êtes-vous alors? d’autres préoccupations? frustré? besoin d’être seul? après une déception?

11. Quel est l’objet de votre clairvoyance (ce que vous voyez)?

-         l’aura des personnes? stable? en mouvement? changeante?

-         Les états d’âme des personnes (émotions)?

-         Leurs pensées (sous quelles formes)?

-         Des faits ou situations vécues par les personnes : présentes? passées? futures?

   12. Votre procédé personnel:

-         Sentez-vous à l’avance si vous pouvez faire ou non de    la clairvoyance? Quels en sont les signes ou les indices?

-         Lorsque vous vous disposez à faire de la clairvoyance, que faites-vous? physiquement? psychiquement? spirituellement?

-         Décrivez ce qui se passe, par exemple, lorsque vous « examinez » une personne malade :

1.     Voyez-vous la personne toute entière?

2.     La voyez-vous telle qu’elle est physiquement ou autrement (précisez)?

3.     Êtes-vous alors bien conscient de votre environnement physique?

4.     Si on vous pose des questions : cela a-t-il une influence sur votre voyance? cela vous ennuie-t-il? pouvez-vous établir un dialogue télépathique avec le sujet examiné? réagit-il à cela?

-         Après une séance de clairvoyance, comment vous sentez-vous? heureux? las? revigoré? déprimé? déçu?

-         Gardez-vous le souvenir de votre session de voyance? Si oui, dans quelle proportion : 100%? 75%? 50%? 20%?

-         Votre voyance est-elle meilleure si quelqu’un vous guide en posant des questions? ou est-elle moins bonne? (expliquez).

-         Croyez-vous que ce que vous voyez est objectif, c’est-à-dire provient de la personne ou de l’objet que vous observez ou est le fruit de vos propres projections : émotions? sentiments? pensées ou préjugés personnels? Qu’est-ce qui vous le fait croire?

13.    Symboles des couleurs : Durant votre voyance, comment interprétez-vous les couleurs suivantes : pour plus de précision, reportez-vous à des séances antérieures (si vous vous en souvenez!) :

Blanc? Noir? Rouge? Violet? Jaune? Vert? Orange? Bleu?

   14. Comment définissez-vous votre aptitude à la clairvoyance?

 

Bibliographie

 

BARBER, Theodore X., Hypnosis, a scientific Approach, New York, Van Nostrand Reinhold Company, 1969.

BELLINE, La Troisième oreille, Paris, Robert Laffont, 1972.

BORGIA, Anthony, Ma vie au paradis, Paris, Dervy-Livres, 1970.

BOURGINE, Jérôme, Le voyage astral, Éd. Du Rocher, 1993.

BROWN, Rosemary, En communication avec l’au-delà, Paris, J’ai Lu, 1972.

BRUNE, François, Les morts nous parlent, Paris, Éditions Félin, 1989.

CHAGUIBOFF, Jean, « Hypnose : du nouveau » dans Psychologie No 96, janvier 1978.

CHAPMAN, George, Rencontres extraordinaires, Paris, Astra, 1976.

CHAUCHARD, Dr Paul, Hypnose et suggestion, Paris, P.U.F., 1970.

CHERTOK, Dr Léon, L’hypnose, Paris, Payot,

COUTURE, André, MERCIER, Marcel, PRIEUR, Jean, Précis sur la réincarnation, Ste-Foy, Saint-Yves Inc., 1980.

DUTEIL, Christian, Un tandem hors du commun, ‘Interview de Matthew Manning et Stanley Krippner’ dans L’Inconnu, No 26, 1978, pp. 66-72.

EBON, Martin, Dialogue avec les morts, Paris, Fayard, 1972.

FONTAINE, Martine, David, une guérison par des voies inhabituelles, Montréal, Québec-Amérique, 1980.

HAPGOOD, Charles H., Voices of Spirit Trough the Psychic Experience of Elwood Babbitt), L.B. New York, 1975.

HEMMERT D. ET ROUDÈNE A., « Artistes ou médiums » dans Les extra-sensoriels, Paris, Tchou-Laffont, 1976.

INEXPLIQUÉ, Le stupéfiant pouvoir de Matthew Manning, Éditions Atlas, No 88, pp.1752-1754.

JAMES, William, Expériences d’un psychiste, Paris, Payot, 1972.

JUNG, Carl G., Ma vie, Paris, Gallimard, 1973.

JUNG, Carl G., L’énergétique psychique, Genève, Librairie de l’Université : Georg & Cie, S.A., 1973.

KARDEC, Allan, Le Livre des esprits, Boucherville, Éd. De Mortagne, 1983.

KARDEC, Allan, Le Livre des médiums, Boucherville, Éd. De Mortagne, 1983.

KELLER, Werner, La parapsychologie ouvre le futur, Paris, Robert Laffont, 1975.

LAFFOREST, Roger De, Présence des invisibles, Paris, J’ai Lu, 1983.

LARCHER, H., et RAVIGNANT, P., Les domaines de la parapsychologie, Paris, Bibliothèque de l’irrationnel, 1972

LAVAL, Jeanne, L’heure des Révélations, Boucherville, Éd. De Mortagne, 1987.

LEBRUN, Maguy, Médecins du ciel, médecins de la terre, Paris, Robert Laffont, 1987.

LE CRON, Leslie M., L’auto-hypnose, Genève. Éd.Ramon F. Keller, 1972.

MACLAINE, Shirley, L’amour foudre, Paris, Sand, 1984.

MACLAINE, Shirley, Le miroir secret, Paris, Éd. Michel Lafon, 1987.

MACLAINE, Shirley, Danser dans la lumière, Paris, Sand, 1986.

MANNING, Matthew, D’où me viennent ces pouvoirs? Paris, J’ai Lu, 1975

MARTIN, Joel, ROMANOWSKI, Patricia, We Don’t Die, (George Anderson’s Conversations with the Other Side), New York, Berkley Books, 1989.

MISHLOVE, Jeffrey, The Roots of Consciousness, A Random House – Bookwork Book, New York, 1975.

MISRAKI, Paul, L’expérience de l’après-vie, Paris, Robert Laffont, 1974.

MONGEAU, Serge, Pour une nouvelle médecine, Montréal, Québec-Amérique, 1986.

MONTGOMERY, Ruth, Aliens Among Us, New York, Fawcett Crest, 1993. 

MONTGOMERY, Ruth, Herald of The New Age, Mew York, Fawcett Crest, 1987.

MONTGOMERY, Ruth, Au-delà de notre monde, Éd. J’ai Lu New Age, 1990.

PIGANI, Érik, « Les médiums qui font courir l’Amérique » dans Psychologies , n. 53 (avril 1986), p. 80-85.

PIGANI, Érik, Channels (Le médiums du Nouvel Âge), Paris, L’âge du Verseau, 1989.

PRIEUR, Jean, Les témoins de l’Invisible, Paris, Fayard, 1972.

RANDALL, Neville, La mort ouvre sur la vie, Paris, J’ai Lu, 1978.

ROBERTS, Jane, The Seth Material, New York, Prentice Hall Press, 1970 (Traduction française par Marc Thivolet, Le livre de Seth, Paris, J’ai Lu, 1990).

ROBERTS, Jane, Seth Speaks, New York, Bantam Books Inc., 1974.

ROBERTS, Jane, The Nature of Personal Reality, New York, Bantam Books Inc., 1978.

RYERSON, Kevin et HAROLDE, Stephanie, La communication avec les esprits, Éd. J’ai Lu New Age, 1991.

SHATTOCK, E.H., Guide pratique d’autoguérison, Montréal, Québec-Amérique, 1986.

SCHMIDT, K.O., Nous vivons plus d’une fois, Paris, Astra, 1960.

SHERMAN, Harold, Vous vivez après la mort, Montréal, Select, 1978.

STEVENSON, Ian, 20 cas suggérant le phénomène de réincarnation, Paris, Sand, 1985.

SUDRE, René, Traité de parapsychologie, Paris, Payot, 1956.

TOCQUET, Robert, Les pouvoirs secret de l’homme, Paris, J’ai Lu, 1974.

TOCQUET, Robert, « La penture médiumnique » dans Les extra-sensoriels, Paris, Tchou-Laffont, 1976.

WEBB, Kenneth, Ian Borts, le procès des Speakers, Éd. De Mortagne, 1991.

 

 

Glossaire

 

A.R.E.                        Association for Research and Enligthment, Association pour la

recherche et l’éclaircissement ou Fondation Cayce. Depuis la mort du médium (1945), l’A.R.E. a vu son influence atteindre un caractère international. Virginia Beach est devenu un centre de recherche et de consultation très fréquenté non seulement par des individus ordinaires mais aussi par des spécialistes de plusieurs disciplines : médecins, psychologues, archéologues, etc.

 

ALTÉROSCOPIE     Aptitude d’un clairvoyant à voir dans ou à travers le corps d’une

personne.

 

ÂME EN PEINE       Âme ou esprit d’un défunt qui n’a pas encore bien réalisé sa mort ou qui ne l’accepte pas parce qu’il se sent encore désorienté.

 

ANNALES

AKASHIQUES          Sorte d’archives psychiques ou spirituelles contenant l’enregistrement de toutes les vies individuelles. Cayce  les décrit comme une sorte d’écran formé par la lumière qui « se déplace dans le Temps et l’Espace. Et sur cet écran, situé entre les deux, chaque âme écrit l’enregistrement de ses activités à travers les éternités… et ces enregistrements sont des énergies qui restent actives dans la vie d’une entité […]. » (Lectures 487-17 et 294).

 

APPORTS                  Matérialisation d’objets au cours du phénomène de poltergeist ou disparition d’objets qui sont remplacés par d’autres d’origine inconnue. Mattew Manning a réussi à en récupérer quelques-uns qui avaient été subtilisés par l’esprit de l’ancien propriétaire de la maison de ses parents.

 

AURA                        Rayonnement coloré d’un corps résultant de l’émanation de

l’énergie vitale, perçu par une personne sensitive ou clairvoyant. Pour Edgar Cayce, l’aura exprime l’état physique et psychologique de l’individu.

 

 

AUTOSCOPIE          Aptitude d’un clairvoyant à voir au-dedans de son propre corps, qui lui permet de diagnostiquer son état de santé.

 

A.S.P.R.                     American Society for Psychical Research, La Société américaine pour la recherche psychique, fondée en 1884.

 

BROWN                    Rosemary Brown était un médium anglais qui pendant la majeure partie de sa vie a reçu, de musiciens décédés, la communication d’œuvres qu’il continuent à composer, apportant ainsi la preuve de la survivance.

 

CAYCE                      Edgar Cayce fut un des plus grands médiums américains. Il naquit le 18 mars 1877 et décéda le 3 janvier 1945. Il est célèbre pour les Lectures psychiques qu’il donna en transe médiumnique. Celles-ci concernaient la santé d’un consultant ou ses vies antérieures. Cayce a aussi donné des lectures sur l’Atlantide, l’Égypte, le Yucatan et prophétiser des changements géophysiques importants.

 

CHANNEL                Terme anglais désignant un médium de transe profonde par lequel s’exprime une entité. Faire du « channelling », c’est servir d’intermédiaire inconscient à une communication médiumnique.

 

CLAIRAUDIENCE  Faculté psychique de percevoir des messages auditifs, par une voix « intérieure ».

 

CLAIRVOYANCE    Faculté psychique d’une personne sensitive à percevoir des personnes ou des événements d’une autre dimension ou d’une région éloignée.

 

CORPS SUBTIL       On désigne ainsi l’enveloppe éthérique ou énergétique qui anime le corps physique et ses organes. Il se distingue du corps astral qui désigne le plan psychique et émotionnel de la personne.

 

DÉJÀ VU                   Ou déjà vécu : Impression psychique d’avoir déjà vu ou vécu un événement qui a lieu présentement.

 

DON                           C’est par ce terme que les gens expliquent l’aptitude qu’ont certaines personnes pour guérir les gens ou faire de la clairvoyance. La parapsychologie a prouvé qu’il ne s’agit pas de don, mais d’une faculté que possède tout être humain, au moins à l’état latent.  (Expériences de Rhine).

 

ÉCRITURE

AUTOMATIQUE      Aptitude que possèdent certains médiums à recevoir des messages de l’ « au-delà » via l’écriture qu’il ne contrôle pas consciemment. Leur main est dirigée par une influence extérieure.

 

ECTOPLASME         Substance « nuageuse », appelée plasma qui se forme à partir de l’énergie du médium et de ceux qui assistent à une séance. Elle peut prendre diverses formes. C’est ainsi qu’apparaissent, semble-t-il, les fantômes ou que se manifestent les esprits aux vivants lors d’une séance spirite.

 

EFFET GELLER       Uri Geller, un israélien, avait l’aptitude à plier des objets métalliques (clés, cuillers) en se concentrant sur eux. Ce cas a été étudié minutieusement par le Dr Andrija Puharich, parapsychologue, puis par l’institut Stanford aux E.U.

 

ENTITÉ                     Ce terme désigne l’être spirituel radical, le Moi profond qui est la source de la personnalité physique (l’ego). Mais les entités ne sont pas toutes réincarnées. La Tradition les appelle Anges.

 

E.S.P.                          Extrasensory Perception, Perception extra-sensorielle. C’est ainsi qu’on désigne les perceptions qui dépassent la perception sensorielle habituelle. Elle s’applique à la télépathie, la clairvoyance et la précognition. Cette faculté de connaissance psychique a été mise en évidence par Rhine, grâce à son protocole expérimental.

 

ÉTATS MODIFIÉS

DE CONSCIENCE   Ou états différents de conscience, comme le sommeil, le rêve, la transe hypnotique, etc.

 

FLUIDE                     Ce terme réfère à la théorie du Magnétisme animal de Mesmer, qui désignait par ce terme l’agent responsable de la guérison des malades auxquelles le magnétiseur imposait les mains.

 

 

GUÉRISON PSI        On désigne par ce terme, toute guérison obtenue par une influence énergétique ou mentale, qui déroge à l’exercice de la science médicale actuelle.

 

INCONSCIENT        Partie de la psyché qui échappe au contrôle conscient, mais qui se manifeste dans la vie consciente, qu’il influence, notamment par les rêves, les intuitions, les actes manqués, etc.

 

JANE ROBERTS     Médium américain, née en 1929 et décédée en 1984. Elle a servi, comme médium de transe profonde, à transmettre l’enseignement  d’une entité qui se nommait Seth.

 

MAGNÉTISME

ANIMAL                   Doctrine et théorie de Franz Mesmer (1734-1815) qui soutenait l’existence d’un fluide, une sorte d’agent qui expliquait la guérison des malades lors de l’imposition des mains.

 

MANCIES                 Différentes formes de divination : graphologie, chiromancie, tarot, astrologie, etc.

 

MÉDIUM                  « Psychic » en anglais. Il s’agit d’une personne « sensitive » qui sert d’intermédiaire pour la production de phénomènes psychiques : clairvoyance, psychokinésie, guérison psi, etc.

 

O.B.E.                        Out of Body Experience, Sortie hors-du-corps. Cette expression est utilisée en Parapsychologie pour définir le Voyage astral, ou l’expérience près de la mort (NDE) de personnes qui, tombées dans le coma et déclarées médicalement mortes, sont revenues à la vie.

 

OUIJA                        Planchette comportant l’alphabet et les chiffres de 1 à 10, sur laquelle un curseur tenu par un médium se promène d’une lettre à l’autre ou d’un chiffre à l’autre pour composer un message, sans la volonté du médium lui-même. Le curseur est activé soit par l’inconscient du médium  soit par une influence extérieure.

 

PARADIGME           Une vérité de base ou un présupposé, qui sert de référence, de critère ou de point de départ à un système de connaissance, par exemple, en science, en médecine, etc.

 

PARAPSYCHOLOGIE        Science qui étudie les phénomènes psychiques qui échappent aux critères de la science officielle. Ce terme a remplacé l’expression « recherche métapsychique » qualifiant les premières recherches concernant les faits paranormaux.

 

PENFIELD                Le Dr W. Penfield, célèbre neurologue de Montréal, a démontré par des expériences sérieuses et délicates, que le cerveau enregistre tout. En touchant certaines aires de l’encéphale, il a fait revivre à des patients des séquences de leur vie.

 

PLACEBO                 On appelle ainsi, en médecine, un médicament neutre (sans valeur thérapeutique) qu’on administre au malade et qui produit le même effet qu’un vrai médicament. Cela est dû à la conviction du malade qu’il s’agit là d’un vrai médicament. L’effet du placebo prouve que c’est le patient qui se guérit et non le médicament qui n’est qu’un élément de suggestion. Les médicaments chimiques, qui sont des poisons, forcent l’organisme à réagir contre l’intrus et produit, dans l’immédiat, un effet positif, mais n’empêche nullement l’effet secondaire destructif ou engendrant d’autres maladies dites iatrogènes..

                                    L’opposé, le NOCEBO, a une valeur de suggestion négative. Le médecin qui dit à son patient : « Il vous reste deux mois à vivre » implante dans l’esprit du patient une croyance qui se réalisera éventuellement selon la force et la conviction que le malade accorde à cette croyance.

 

 

POLTERGEIST        Phénomène de psychokinésie (ou télékinésie) produit par des déplacements d’objets, des apports (ou matérialisation d’objets) déclenchés psychiquement par une personne (souvent un adolescent) sujet souffrant de frustrations ou de tensions émotionnelles.

                                   Psychokinésie : mouvement physique, déplacement d’objets provoqué par le mental ou le psychisme..

                                   Télékinésie : mouvement d’un objet à distance.

 

PRÉCOGNITION     Perception d’un événement futur.

 

PROCEEDINGS       Il s’agit des rapports très volumineux que gardent les archives des études entreprises par les Sociétés de Recherche psychique (SPR et ASPR) sur des médiums depuis 1882.

 

PSI                              Ce mot désigne tous les phénomènes paranormaux. Psi Inductive condition (circonstances favorisant la perception de ces phénomènes). Dans ce sens : la guérison psi indique une guérison obtenue par des moyens psychiques, ou guérison extramédicale.

 

RAPS                         Terme anglais signifiant coups frappés. Dans le spiritisme, un esprit provoquait des bruits dans les murs ou dans les meubles pour signifier sa volonté de communiquer. Ces coups peuvent être provoqués inconsciemment par une personne sous tension émotionnelle.

 

RÉMANENCE          On appelle ainsi la trace, dans le psychisme d’une personne, d’une connaissance qu’elle a acquise et qui demeure dans sa mémoire. L’hypothèse laïque, à l’opposé de l’hypothèse spiritualiste qui fait intervenir des entités, se sert de ce terme pour expliquer les connaissances surprenantes que peuvent obtenir des médiums en transe profonde.

 

RÉSIDUS

PSYCHIQUES           On appelle ainsi des formes d’énergie engendrés par un défunt, et qui se conduisent comme des êtres intelligents. Ces formes d’énergie sont nourries par des émotions fortes et négatives. Elles sont à l’origine des hantises (maisons, vieux châteaux).

 

RHINE                       Célèbre parapsychologue dont les expériences ont prouvé hors de tout doute l’existence des faits parapsychologiques. Il est à l’origine de l’expression Extrasensory Perception, Perception extra-sensorielle.

 

SENSITIF                  Un sensitif (psychic en anglais) est une personne dont les sens internes sont développés et qui lui permettent de produire des phénomènes paranormaux, tels que la clairvoyance, la précognition, les pressentiments, etc.

 

SETH                         Entité qui s’exprimait par Jane Roberts en transe profonde. L’enseignement qu’il dicte, par son intermédiaire, explique la vraie nature de l’âme et l’essence de la réalité personnelle. Il se définit lui-même comme une « personnalité d’essence énergétique qui n’a plus de schéma corporel ».

 

SOMNAMBULISME État de conscience particulier, dans lequel se trouve une personne qui a été magnétisée selon la méthode mesmérienne.  Dans cet état, la personne, douée de clairvoyance, fait montre de connaissances qu’elle ne possède pas à l’état d’éveil.

 

SOPHROLOGIE       « Science de la conscience », mise au point par le Dr Caycedo. Il prétend apporter l’explication fondamentale aux phénomènes d’hypnose, de magnétisme, de transe, etc.

 

SPEAKERS               La traduction française de ce mot serait « Les Enseignants ». Il s’agit, selon Seth, d’entités hautement évoluées qui, au cours de l’histoire, ont pour mission de rappeler à l’humanité la vérité intérieure, sorte de code d’éthique que les hommes ne doivent pas oublier, c’est-à-dire relatif à leur nature d’être spirituel.

 

SPIRITISME            Doctrine de la communication avec les esprits. C’est aussi un mouvement de croyance aux esprits et à leurs interventions, qui est devenu une religion (Brésil). Son fondateur, Hippolyte Rivail, était un professeur de mathématiques. Assistant à une soirée spirite autour d’une table que présidait un médium, il reçut des messages personnels l’invitant à écrire « La science des esprits ». Il le fit sous le nom d’Allan Kardec, nom qu’il portait, semble-t-il, dans une vie antérieure alors qu’il était druide.

 

S.P.R.                         Society for Psychical Research, La Société pour la Recherche psychique, fondée à Londres en 1882. De grands noms ont illustré cette Société : Sidwick, Flammarion, William James, Richet, etc.

 

SUGGESTION          Une idée ou un acte proposé à une personne pouvant influencer ses  pensées et ses actions.

 

STEVENSON            Célèbre parapsychologue qui s’est spécialisé dans l’étude des cas de « mémoire extra-cérébrale », le Dr Ian Stevenson a recensé près de 2000 cas à travers le monde. Sa conclusion est à l’effet que seule la théorie de la réincarnation peut logiquement les expliquer.

 

TABLES

TOURNANTES        On appelle ainsi les tables autour desquelles les spirites s’assoyaient en questionnant les esprits par l’intermédiaire d’un médium. L’esprit s’exprimait par des raps ou bruits dans la table ou en soulevant la table qui frappait au sol un nombre de coups déterminés : 1 pour oui, 2 pour non.

 

TÉLÉPATHIE           Phénomène psychique par lequel deux ou plusieurs personnes communiquent entre elles non verbalement. Ce phénomène peut se produire pendant le sommeil; deux personnes font alors le même rêve. La télépathie se manifeste entre humains et entre humains et animaux (expériences multiples de l’auteur).

 

 

TRANSE                    État modifié de conscience, dans lequel une personne sensitive jouit de perceptions psychiques. Il peut s’agir, selon la profondeur de la transe, de transe hypnotique ou de transe médiumnique.

 

XÉNOLALIE

XÉNOGLOSSIE       Phénomène par lequel une personne se met à parler dans une langue étrangère ou inconnue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes

 1 Les mots suivis d’un astérisque (*) renvoient au Glossaire, p. 103.

2 Le fait que Jeanne D’arc entendait des voix fut, en réalité, un prétexte politique pour neutraliser l’influence qu’elle exerçait en France contre les prétentions des Anglais. Elle fut ainsi condamnée au bûcher selon la coutume de l’Inquisition.

3 Werner Keller, Paris, Robert Laffont, 1975, p. 97.

4 Raps=coups frappés.

5 William James, Expériences d’un psychiste, Paris Payot, 1972, p. 210.

6 Ibidem, pp. 2, 3 et 15.

7 Changement de personnalité psychique.

8 Dictionnaire Quillet-Grolier.

9 Erik Pigani, Op. Cit., p. 83. .

10 Neville Randall, La mort ouvre sur la vie, Paris, J’ai Lu, 1978, pp. 30, 223-224.

11Ruth Montgomery, with Joanne Garland, Ruth Montgomery: Hérald of the New Age, Fawcett Creek, New York, p. 102.

12 Andrija Puharich, Uri Geller, Paris, J’ai Lu, pp. 31-32, 142.

13 François Brune, Les morts nous parlent, Paris, Éditions du Félin, 1989, pp. 32-34.

14 C’est d’une façon analogue que procédait le grand médium américain, Edgar Cayce.

15 Voir Jean Chaguiboff, « Hypnose : du nouveau » dans Psychologie No 96, janvier 1978.

16 Dr R. Chercheve, « Du magnétisme à la sophrologie », L’Inconnu, No 24, p. 55.

17 Marcel Mercier, L’énergie et le pouvoir des mains, Éd. De Mortagne, 1988, p. 84.

18 Voir Berny Siegel, L’amour, la médecine et les miracles, Paris, Robert Laffont, 1989.

19 I Samuel, 28.

20 Des bruits, déplacements d’objets, etc. sont souvent causés par  des personnes « à poltergeist », c’est-à-dire des personnes dont l’énergie psychique n’est pas canalisée et qui se manifeste ainsi lorsque la 

personne subit une tension psychique. Voir le Document A ainsi que le cas de Matthew Manning au chapitre suivant.

21 Werner Keller, La parapsychologie ouvre le futur, Paris, Robert Laffont, 1975, p. 150.

22 Ibidem, p. 156.

23 Shirley MacLaine, L’amour foudre, Éd. J’ai Lu, ch. 13-15.

24Jane Roberts, Seth Speaks, New York, Prentice Hall Press, 1972; The Nature of Personal Reality, 1974.

25 W. Keller, Op. Cit., pp. 100-101.

26 Ibidem, p. 102.

27 J. Millard, L’homme du mystère, Edgar Cayce, J’ai Lu, A 232, 1970, p. 297.

28 Voir Matthew Manning, D’où me viennent ces pouvoirs? Paris, J’ai Lu, 1975. Voir également le Chapitre cinq : Un médium extraordinaire.

29 Rosemary Brown, En communication avec l’au-delà, Paris, J’ai Lu, 1972, pp. 174-175.

30 L’Inexpliqué, Paris, Éditions Atlas, p. 503.

31 Ibidem, p. 504.

32 Marcel Mercier, Op. Cit.,  pp. 34-49.

33 George Chapman, Rencontres extraordinaires, Paris, Astra, 1976.

34 Voir Maguy Lebrun, Médecins du ciel, médecins de la terre, Paris, Robert Laffont, 1987.

35 Jane Roberts, Le livre de Seth, Éditions J’ai Lu, pp. 118-119.

36Ibidem, p. 373.

37Ibidem, pp. 373-374.

38 Ibidem.

39 Jane Roberts, Le livre de Seth, pp. 88-89.

 40 Joseph Millard, Edgar Cayce, l’homme du mystère, Paris, J’ai Lu, 1972, pp. 241-142.

41 Joseph Millard, L’homme du mystère, Edgar Cayce, pp. 300-301.

42Rosemary Brown, En communication avec l’au-delà, Paris, J’ai Lu, 1972, p. 19.<

43Ibidem, p. 6.

44 Ibidem, p. 33.

45 Ibidem, p. 35-36.

46 Ibidem, p. 71.

47 Ibidem, p. 182.

48 Jane Roberts, Seth Speaks, New York, A Bantam Book, 1974, p. 277.

49 Ibidem, p. 281.

50 Érik Pigani, Channels, Paris, L’Âge du Verseau. 1989, pp. 61-63.

51 Dr Kenneth Webb, Op. Cit., pp. 82-84.

52 Ouvrage traduit en français et édité par les Éditions J’ai Lu sous le titre : D’où me viennent ces pouvoirs, Paris, 1975.

53 ‘Le stupéfiant pouvoir de Matthew Manning’, dans Inexpliqué, No 88, Éditions Atlas, p. 1752.

54 Voir Document A : Carl G. Jung provoque un poltergeist.

55 Psychokinésie ou psychocinèse est une aptitude extrasensorielle à agir à distance. On dit aussi télékinésie.

56 À cet égard, le cas d’Annemarie Schneider est célèbre dans les annales de la parapsychologie. Le bureau d’un avocat à Rosenheim (Bavière) fut perturbé pendant des mois, par des poltergeists lorsque Annemarie était présente. Ce cas fut résolu par le professeur Hans Bender, réputé parapsychologue (voir ‘Un poltergeist bien féminin’ dans Inexpliqué No 87, p. 1734-1737).

57 Peter Bender dans Matthew Manning, D’où me viennent ces pouvoirs?, p. 23.

58 Ibidem, p. 91.

59 Ibidem, pp. 96-97.

60 Ibidem, p. 185.

61 Plusieurs de ces dessins figurent dans D’où me viennent ces pouvoirs? pp. 162-168.

62 Ibidem, p. 103.

63 Ibidem, pp. 103-104.

64 Ibidem, pp. 201-202.

65 Ibidem, pp.139-140.

66 Matthew Manning, Op. Cit., pp. 142-143.

67 Inexpliqué, p. 1753.

68 L’Inconnu, No 26, p. 71.

69 Inexpliqué, p. 1753. Aux Éditions de Mortagne, 1984.

[1] C’est le titre d’un site Internet qu’elle a créé pour aider les victimes d’injustices.

 

70 Ibidem, p. 1754.

71 Ibidem, pp. 1753-1754.

72 Les noms ont été changés pour respecter l’anonymat des personnes impliquées.

73 Voir Les pouvoirs du troisième âge dans Nostra No 443, pp. 23-30.

74 De nombreux curieux venaient voir la « maison hantée ». La famille a dû faire intervenir la SQ pour disperser les rassemblements.

75 Voir Document B : Interventions psycho-sociales.

76 La majorité des faits rapportés ici sont racontés par Paulette dans son manuscrit Une femme face aux dieux; elle  m’a obligeamment donné la permission d’en faire état.

77 C’était en 1986 : je connaissais bien cette religieuse qui m’a également confirmé ce fait.

78 Paulette (Giroux-Mercier) est mon épouse, j’étais présent lors de cet événement.

79 Paulette m’avait immédiatement raconté cette ‘’vision prémonitoire’’, mais elle n’arrivait pas a comprendre qui devait partir ou, comme elle l’a dit, elle ne voulait pas le savoir parce qu’elle refusait que ce soit vrai.

80 Objets volants non identifiés ou soucoupes volantes.

81 Voir Paulette Mercier, Et si c’était vrai!…, Éditions de Mortagne, 1985.

82 « C’est ton bébé » lui rappela, au 30e anniversaire,  son ami Maurice Thériault, membre et  animateur du mouvement.

83 Il s’agit de Jean Vanier, fondateur de L’Arche.

84 J’étais présent lors de cette visite du curé.

85 Jane Roberts, L’enseignement de Seth, Éd. J’ai Lu, chapitres 16 et 17.

86 Aux Éditions de Mortagne, 1984.

87 C’est le titre d’un site Internet qu’elle a créé pour aider les victimes d’injustices.

88 Confédération des caisses populaires Desjardins du Québec, Claude Béland et autres – dossier C.S. – Montréal, 500-05-041728-989.

89 Malgré l’objection de Paulette, le juge a autorisé l’interrogatoire, ‘’sous réserve’’… Elle n’a pas hésité à dire, au cours de sa plaidoirie,  qu’ « on essayait de  transformer le Tribunal en Tribunal d’Inquisition ».

90 Ce qu’elle me confia sur le champ.

91 Le dossier du CLSC et celui de l’Hôpital démontrent qu’il n’en fut rien.

92 Pour respecter son anonymat, je proposai à cette clairvoyante de la nommer Alice dans ce chapitre. Curieusement, elle me révéla que ce nom ressemblait au nom ‘Alicia’ qu’elle  portait  dans une vie antérieure. J’ai donc adopté cette appellation avec son approbation.

93 Voir Dorothée Koechlin de Bizemont, L’univers d’Edgar Cayce, tome III, pp. 35-42.

94 Il s’agit d’un tunnel analogue à celui que parcourent les personnes cliniquement mortes et qui reviennent à la vie (expériences près de la mort).

95 Dans la littérature ésotérique ou amérindienne l’oiseau est le symbole de l’âme ou de l’esprit.

96 Voir Dorothée Koechlim de Bizemont, Op. Cit. Tome I, p. 207.

97 Charles Thomas Cayce était, d’après une Lecture, la réincarnation du grand-père d’Edgar, Thomas Jefferson Cayce, qui, après sa mort accidentelle,  apparut à Edgar  pendant son enfance. Il était sourcier et médium à ses heures.

98 Aptitude à voir dans le corps des gens, alors que l’autoscopie permet de voir à l’intérieur de son propre corps.

99 Cela ressemble étrangement à la visualisation de Mattew Manning, guérisseur (voir ch. 4).

100 Voir Dorothée Koechlin de Bizemont, L’univers d’Edgar Cayce, Robert Laffont, pp. 34-35.

101 Jane Roberts, La réalité personnelle, Éd. De Mortagne, chapitre 18, p. 203 et ss.

102 Voir Document C : Enquête sur la clairvoyance. Ce questionnaire a été élaboré pour servir à une enquête formelle sur la clairvoyance.

103 Aux éditions de Mortagne, 1986. Cet ouvrage est disponible chez l’auteur.

104 Ibidem, p. 118.

105 G. était traité pour un polype cancéreux.

106 Cité dans Dr Kenneth Webb, Ian Borts, le procès des Speakers, Éd. De Mortagne,  p. 14.

107 Paul Misraki, L’expérience de l’après-vie, Pris, Robert Laffont, 1974, p. 20.

108Carl Gustav Jung, Ma vie, Paris, Gallimard, 1973, p. 344.

109 Werner Keller, Op. Cit., p. 389. 110 Ibidem, pp. 389-390.

111 Ibidem, p. 390.

112 Ibidem, p. 390.

113 Carl G. Jung, Op. Cit., p. 343.

114 Voir Raymond Ruyer, La Gnose de Princeton, Paris, Fayard, 1977. Ce mouvement philosophique groupe des savants célèbres dont la conception de l’univers n’est rien moins que traditionnelle : pour eux, matière et esprit sont synonymes d’énergie et se présentent sous différentes fréquences de vibrations.

115 Les citations concernant le procès sont extraits des transcriptions juridiques du Palais de Justice de Montréal.

 116 Pour plus de détails sur Ian Borts, les consultations qu’il a données et le procès qu’il a subi, voir Dr Kenneth Webb et Rosemarie Henrich Borts, Ian Borts, Le procès des speakers, Éd. De Mortagne, 1991. 117 Juge André Biron, J.C.S. 16 octobre 1987.

118 Erik Pigani, “Les médiums qui font courir l’Amérique” dans Psychologies, N0 53, p. 82.

119 Ibidem, p. 85

120 Voir François Ribadeau Dumas, Hitler et la sorcellerie, Plon, 1975.

121 Voir E.H. Shattock, Guide pratique d’autoguérison, pp. 11-12.

122 Voir Ruth Montgomery and Joanne Garland, Ruth Montgomery: Hérald of the New Age, pp.230-32.

 123 Voir, entre autres, les ouvrages de Jean Sendy et de Robert Charroux.

124 Voir mon ouvrage Grandir et guérir par ses rêves.

 

 

 

.